
Réunion des actionnaires de Kering à Paris
PARIS (Reuters) -Le nouveau directeur général de Kering, Luca de Meo, présentera au printemps 2026 une feuille de route stratégique, a déclaré mardi le président du groupe de luxe, François-Henri Pinault.
"Il y aura une présentation de la feuille de route stratégique de Luca et de ses équipes qui sera présentée au printemps 2026", a-t-il dit à l'occasion d'une assemblée générale extraordinaire.
"On n'attendra pas le printemps 2026 pour prendre des décisions", a ajouté le président de Kering.
"Il y aura des décisions importantes qui seront prises d'ici la fin de l'année", a-t-il poursuivi. "En particulier, Luca a toute la marge de manœuvre nécessaire pour définir l'organisation qu'il considère la meilleure pour le groupe".
Le statut des deux directeurs généraux adjoints actuels de Kering, Francesca Bellettini et Jean-Marc Duplaix, est en particulier sujet à des interrogations depuis l'annonce de l'arrivée de Luca de Meo.
Annoncée en juin à la surprise générale, la nomination de l'ancien dirigeant de Renault a été approuvée mardi à 98,97% par les actionnaires de Kering.
D'importantes attentes pèsent désormais sur le dirigeant italien, Kering souffrant de la chute des ventes de sa maison-phare Gucci ainsi que de sa seconde plus grande marque, Saint-Laurent, le tout cumulé à un niveau d'endettement élevé.
"J'ai bien conscience que sur les deux dernières années, nous avons rencontré des difficultés importantes, mais tout est mis en oeuvre aujourd'hui pour pouvoir rebondir et ça se traduira [...] par une revalorisation de l'action", a promis François-Henri Pinault.
Luca de Meo a jugé que sa nomination constituait "un pari audacieux et visionnaire", et a déclaré arriver avec "un esprit libre, non biaisé et résolument tourné vers la transformation".
"Nous devons continuer à nous désendetter, à réduire nos coûts et là où cela s'impose, rationaliser, réorganiser, repositionner certaines de nos marques", a affirmé le nouveau directeur général, qui s'est engagé "à agir sans délai" avec "des choix clairs et forts", tout en prévenant que "ces décisions ne seront pas toujours faciles".
INDEMNITE DE 20 MILLIONS D'EUROS
La rémunération de Luca de Meo a fait l'objet de critiques d'actionnaires présents lors de l'assemblée, en particulier son indemnité pour son départ de Renault.
Pour 2025, la politique de rémunération du nouveau DG prévoit une part fixe annuelle de 2,2 millions d'euros soit 650.959 euros au prorata à partir de sa prise de fonctions, une part variable maximale à 1,21 million d'euros, auxquelles s'ajoute une indemnité de prise de fonctions de 20 millions d'euros dont les trois quarts en numéraire (soit 15 millions d'euros) et un quart soumis à certaines conditions en actions Kering.
Cette indemnité, très élevée, doit compenser les rémunérations "de long-terme perdues par Luca de Meo en rejoignant Kering" et en quittant Renault, expose une présentation publiée par le groupe en amont de l'assemblée.
"Le montant est effectivement important, mais moi je le vois comme un investissement du groupe sur son futur", a justifié François-Henri Pinault, ajoutant qu'"investir 20 millions d'euros sur le futur à long terme du groupe" constituait "pour [lui]" un "très bon investissement".
Cette politique de rémunération a par ailleurs été approuvée à 89,68% des voix lors du vote des actionnaires.
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(Reportage Florence Loève, édité par Augustin Turpin et Blandine Hénault)
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