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JO-2024 et droit du travail : Bernard Thibault salue le succès de la "charte sociale" inédite des Jeux de Paris
information fournie par Boursorama avec Media Services 16/08/2024 à 12:14

Organisations patronales et syndicales avaient signé dès 2018 une "charte" en vue des travaux d'infrastructures et d'organisation liés aux Jeux olympiques de Paris-2024. Une première réussie, selon l'ancien leader de la CGT.

Bernard Thibault, le 19 juin 2018, à Paris ( AFP / ERIC PIERMONT )

Bernard Thibault, le 19 juin 2018, à Paris ( AFP / ERIC PIERMONT )

"Grâce à la charte signée le 19 juin 2018, les JO de Paris auront été pour l'essentiel exemplaires sur le plan social". Dans un entretien aux Echos , l'ex-chef de file de la CGT Bernard Thibault, impliqué depuis plusieurs années dans le chantier social de l'organisation des Jeux olympiques de Paris 2024, a salué le bilan globalement de la "charte sociale" signée par les différents acteurs. Cette initiative inédite, a porté ses fruits, notamment en matière de sécurité, a insisté l'ancienne tête d'affiche de la CGT, dans cette interview publiée vendredi 16 août.

"Nous avons démontré qu'il est possible de réduire drastiquement l'accidentologie du travail sur les chantiers", a t-il fait valoir. "Plus de 30.000 ouvriers ont travaillé depuis 2018 sur quelque 70 chantiers d'infrastructures. Nous regrettons 182 accidents dont 30 graves, aucun mortel. Le taux d'accident du travail a été globalement quatre fois plus faible que la moyenne nationale" , a t-il avancé.

Sept décès sont toutefois à déplorer, sur des chantiers d'infrastructures de transport livrés pour les Jeux olympiques. "Ces chantiers concernent l'extension des métros et RER, ils étaient prévus dans le cadre du Grand Paris. Ils n'étaient pas intégrés dans le périmètre de Solideo [la Société de livraison des ouvrages olympiques, NDLR] et n'ont donc pas été soumis à la charte", regrette Bernard Thibault. "La Société du Grand Paris n'a pas pris les mêmes dispositions en matière de sécurité des personnels. Notre expérience d'intégration, dès le départ, de la prévention des accidents du travail dans l'organisation même des chantiers d'infrastructure doit faire école" , plaide t-il.

L'ancien secrétaire général de la CGT (1999-2013), qui siège au sein du Comité d'organisation des JO et représente les signataires de la charte sociale, avait déjà donné des chiffres semblables dans les mois précédant la compétition. Selon M. Thibault, ces résultats ont été obtenus en imposant aux groupes du BTP des règles et des contrôles plus stricts que ce que prévoit le Code du travail. Les grands groupes comme Bouygues ou Vinci , qui chapeautent la réalisation des chantiers dans leur ensemble, ont notamment été tenus responsables des conditions de travail de salariés qui ne dépendent pas directement d'eux, mais des nombreux sous-traitants à l'oeuvre dans le BTP.

Le danger de "professionnaliser le bénévolat"

L'ancien leader syndical a également évoqué le cas des bénévoles, et des accusations de "travail gratuit". "Les volontaires, c'est aussi sur eux que repose toute la vie associative sportive. Il serait dangereux de professionnaliser ce bénévolat", a estimé Bernard Thibault, faisant valoir une charte du bénévolat qui a "fixé des règles d'horaires, de prise en charge des repas, des frais de transport quotidien". L'ancien leader syndical pointe toutefois un accroc : "Je regrette cependant que rien n'ait été fait sur le logement. Son coût a certainement amené certains à renoncer, ce qui est injuste", a t-il estimé.

Autre regret, concernant les compensations liées à la réduction d'activité causée par l'organisation des Jeux : "Nous ne sommes pas parvenus à obtenir que les salariés des entreprises fermées du fait des Jeux aient la garantie d'une compensation intégrale de leur perte de salaire", pointe t-il, déplorant par ailleurs la part réduite du "Made in France".

"Nous aurions aussi pu faire beaucoup mieux sur le made in France. Si plus de 80 % des entreprises qui ont travaillé pour les JO sont françaises, les produits fabriqués en France pour les Jeux se sont limités autour de 15 %. C'est trop peu !" , a t-il jugé.

Fin juillet, l'ex-leader syndical avait par ailleurs reconnu que les accusations de "nettoyage social", portées par des associations après le démantèlement de campements illégaux, correspondaient à une réalité. "Comme le font toutes les villes organisatrices de grands événements, les pouvoirs publics s'efforcent de ménager des images présentables et, lorsqu'on a des personnes à la rue, c'est considéré comme non-présentable", a regretté M. Thibault. "Donc on crée les conditions pour les effacer du paysage."

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2 commentaires

  • 16 août 13:13

    Quel tête de profiteur celui-là.
    Mis à part dire l'évidence de ce qu'il faudrait faire, il ne pense qu'à dire payer, payer toujours plus...
    Il n'apporte que très peu de valeur ajoutée aux discussions.
    Tout est "quand cela l'arrange", surtout son salaire.


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