par Takaya Yamaguchi
La nouvelle Première ministre japonaise, Sanae Takaichi, prépare un plan de relance économique d'un montant qui devrait dépasser les 13.900 milliards de yens (79 milliards d'euros) de l'an dernier afin d'aider les ménages à faire face à l'inflation, ont déclaré mercredi à Reuters plusieurs sources gouvernementales proches du dossier.
Ce programme constitue la première initiative économique majeure de Sanae Takaichi depuis son entrée en fonction mardi. Partisane d'une politique budgétaire expansive, elle dit vouloir mener une "politique budgétaire proactive et responsable".
Le plan reposera sur trois piliers: des mesures contre l'inflation, des investissements dans les secteurs de croissance et la sécurité nationale, ont précisé les sources, qui s'exprimaient sous le sceau de l'anonymat.
Parmi les mesures phares contre l'inflation, le gouvernement prévoit de supprimer au plus vite le taux provisoire de la taxe sur l'essence. Il entend aussi accroître les subventions aux collectivités locales et cibler les PME qui ne bénéficient pas des mesures fiscales existantes pour encourager les hausses de salaires.
Le plan inclura également des investissements dans des secteurs stratégiques tels que l'intelligence artificielle et les semi-conducteurs, dans le cadre d'une stratégie de développement économique.
PLUS DE DETTE
L'ampleur exacte du programme reste en cours de finalisation, ont ajouté les sources. Il pourrait être annoncé dès le mois prochain.
Pour financer ces mesures, le gouvernement prépare un collectif budgétaire pour l'exercice en cours, qui s'achèvera en mars, avec l'objectif de le faire adopter lors de la prochaine session parlementaire extraordinaire.
Si les dépenses dépassent les prévisions initiales, Tokyo pourrait devoir émettre davantage de dette, soulevant de nouvelles interrogations sur l'équilibre entre croissance et discipline budgétaire.
"Le plan est conforme à la liste des priorités de Sanae Takaichi durant sa campagne (pour s'emparer de la direction du parti au pouvoir)", a souligné Shigeto Nagai, chargé de l'économie japonaise chez Oxford Economics.
Il n'est pas sensiblement différent des méthodes employées par les précédents gouvernements, qui ont dirigé les recettes fiscales supplémentaires liées à l'inflation pour financer des mesures de soutien aux ménages vulnérables au lieu de les allouer au comblement des déficits.
Partisane de longue date des politiques de relance "Abenomics" de l'ex-Premier ministre Shinzo Abe, Sanae Takaichi plaide pour davantage de dépenses et des baisses d'impôts, et promet de réaffirmer l'influence du gouvernement sur la banque centrale, qui envisage de nouvelles hausses de taux et tiendra sa prochaine réunion les 29 et 30 octobre.
"La politique monétaire fait partie d'une stratégie économique globale dont le gouvernement assume la responsabilité finale", a-t-elle déclaré mardi en conférence de presse, tout en concédant que les modalités spécifiques relèvent de la Banque du Japon.
(Reportage Takaya Yamaguchi, avec la contribution de Rae Wee, version française Nicolas Delame, édité par Blandine Hénault)

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