par Jacob Gronholt-Pedersen et Tom Little
Le parti Demokraatit (Parti démocrate) a remporté mardi les élections législatives au Groenland, très suivies alors que le président américain Donald Trump a exprimé l'intention de prendre le contrôle de l'île, riche en ressources et disposant d'une situation géographique stratégique en Arctique.
Les ambitions du président américain sur le Groenland ont relancé le débat sur l'éventuelle indépendance de ce vaste territoire d'environ seulement 57.000 habitants vis-à-vis du Danemark.
Demokraatit, parti d'opposition qui prône une transition lente vers l'indépendance, a obtenu 29,9% des suffrages, devançant le parti pro-indépendance Naleraq, qui a remporté 24,5% des votes.
"Les gens veulent du changement. Nous voulons plus d'entreprises pour financer notre bien-être", a déclaré Jens-Frederik Nielsen, chef de file de Demokraatit et ancien ministre de l'Industrie et des minéraux.
"Nous ne voulons pas obtenir l'indépendance demain, nous voulons établir de bonnes fondations", a-t-il dit.
Jens-Frederik Nielsen va désormais devoir négocier avec d'autres partis afin de former une coalition gouvernementale.
Le parti au pouvoir, Inuit Ataqatigiit, et son partenaire, Siumut, également favorables à une transition lente vers l'indépendance, ont obtenu ensemble 36% des suffrages.
Le Groenland, qui appartient au Danemark depuis 1953, est gouverné de façon partiellement autonome depuis 1979 et la formation de son premier Parlement. Copenhague continue cependant d'avoir la main sur les questions de défense, les affaires étrangères et la politique monétaire, tout en apportant une contribution d'un peu moins d'un milliard de dollars par an à l'économie.
Depuis son arrivée au pouvoir en janvier, Donald Trump a maintes fois exprimé son intérêt pour l'acquisition du Groenland, une idée qu'il avait déjà émise lors de son premier mandat, arguant que l'île est cruciale pour les intérêts sécuritaires américains.
Le Premier ministre du Groenland, Mute Egede, a souligné que l'île n'était pas à vendre et a plaidé pour que le gouvernement résiste à la pression extérieure. Lors d'un entretien diffusé lundi par la chaîne danoise DR, il a qualifié l'offre de Donald Trump d'irrespectueuse, se déclarant prêt à coopérer avec d'autres pays à la place.
(Avec Louise Rasmussen, Johan Ahlander, Stine Jacobsen et Terje Solsvik; version française Camille Raynaud)
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