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Gilles Avenard (Acticor Biotech) : "C'est la première fois qu'un traitement diminue les hémorragies"
information fournie par Boursorama 23/02/2022 à 08:09

Gilles Avenard, cofondateur et directeur général d'Acticor Biotech. (Crédit photo : Acticor Biotech)

Gilles Avenard, cofondateur et directeur général d'Acticor Biotech. (Crédit photo : Acticor Biotech)

Acticor Biotech a annoncé hier les résultats positifs de son étude de phase 1b/2a, ACTIMIS, chez les patients atteints d'accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique aigu. L'occasion de faire le point avec Gilles Avenard, cofondateur et directeur général de la biotech qui est cotée depuis novembre dernier.

Boursorama : Pouvez-vous nous rappeler dans les grandes lignes l'innovation développée par Acticor Biotech ?
Gilles Avenard : Acticor développe un fragment d'anticorps monoclonal (Fab) dirigé contre la glycoprotéine 6 plaquettaire (GPVI). Ce médicament biologique est destiné au traitement des urgences cardio-vasculaires et, en particulier, l'accident vasculaire cérébral ischémique, à la phase aiguë, au moment où le patient arrive à l'hôpital. Ce traitement d'urgence est destiné à améliorer l'efficacité de la prise en charge standard (traitement de référence) qui est la thrombolyse (dissolution du caillot par injection de l'altéplase par voie intraveineuse) associée ou non à la thrombectomie.

Boursorama : Hormis votre produit, le glenzocimab, actuellement en développement : de quelles solutions thérapeutiques disposent aujourd'hui les patients atteints d'un AVC ischémique aigu ?
Gilles Avenard : Les patients, lorsqu'ils arrivent dans les 4 ou 5 heures après le premier symptôme, peuvent recevoir une thrombolyse par l'alteplase. Cette thrombolyse peut être complétée, en fonction de la localisation de l'artère bouchée et de son diamètre, par une thrombectomie mécanique qui consiste à monter un cathéter dans l'artère cérébrale bouchée afin d'aspirer le thrombus ou de le retirer. Ce sont les deux seuls traitements pouvant être utilisés. Il s'agit du traitement de référence.

Boursorama : Quels étaient les objectifs de l'étude ACTIMIS et en quoi les résultats obtenus sont-ils intéressants ?
Gilles Avenard : Les objectifs d'ACTIMIS étaient de démontrer la bonne tolérance de glenzocimab associée au traitement standard, et en particulier de montrer que glenzocimab ne provoquait pas plus d'hémorragie intracérébrale qui est la principale complication de l'AVC. A ce critère principal étaient associés des critères secondaires cherchant à mettre en évidence des signaux d'efficacité sur des scores cliniques et sur des signes à l'imagerie.
Les résultats obtenus montrent non seulement une très bonne tolérance du produit mais aussi une réduction des hémorragies cérébrales dans le groupe traité par glenzocimab par rapport au placebo. Ce résultat n'était pas attendu et c'est la première fois qu'un traitement diminue les hémorragies. De plus la mortalité est réduite de 3 fois dans le groupe traité par glenzocimab par rapport au placebo; ce qui est probablement la conséquence de la diminution des hémorragies. Enfin, si l'on considère les patients qui ont le plus grand handicap (score clinique 4 & 5) et les patients décédés, le nombre de patient est toujours réduit par rapport au groupe placebo. Enfin, il semble que le traitement soit particulièrement efficace chez les patients les plus âgés, les plus sévères et ceux traités par thrombectomie. Pour les médecins en charge de ces patients, c'est la première fois qu'un nouveau traitement montre ce type de résultats.

Boursorama : Pourquoi avoir mené l'étude ACTIMIS en combinaison avec le traitement standard de l'AVC et pas en monothérapie ?
Gilles Avenard : Pour des raisons éthiques, dans une pathologie aussi grave, il n'est pas possible de commencer à étudier un traitement nouveau à la place des traitements de référence. Il est donc logique de regarder si le nouveau traitement associé au traitement de référence fait mieux que le traitement de référence associé au placebo. Par ailleurs, le mécanisme d'action revendiqué imposait, au moins au départ, d'être associé au traitement de référence dans la mesure où glenzocimab ne revendique pas de "déboucher" l'artère. Au cours du développement, il pourra être proposé de tester glenzocimab en monothérapie sur certaines populations de patients.

Boursorama : Quelles perspectives de développement s'ouvrent désormais au glenzocimab suite à ces résultats très prometteurs ?
Gilles Avenard :
Devant ces résultats, nous allons continuer à analyser les résultats plus finement sur d'autres paramètres comme l'horaire du traitement, certaines catégories de patients, etc.. pour en tirer tous les enseignements et, bien entendu, publier ces résultats dans une revue internationale. Dans le même temps, nous allons revoir les protocoles en cours ACTISAVE et GREEN afin de modifier un certain nombre de paramètres en fonction de ces résultats et de poursuivre le développement de ce produit dans cette indication avec la meilleure chance de succès.

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