Aller au contenu principal
Fermer

Gestion passive contre gestion active : un mariage et deux enterrements
information fournie par Le Cercle des analystes indépendants 24/10/2019 à 14:00

Régis Yancovici
Régis Yancovici

Régis Yancovici

LUXAVIE

dirigeant-fondateur

https://www.facebook.com/Luxavie-254728045472529/

A une époque où les valorisations tant des obligations que des actions sont historiquement élevés, est-il raisonnable d'opter pour une gestion passive ? (crédit : Adobe Stock)

A une époque où les valorisations tant des obligations que des actions sont historiquement élevés, est-il raisonnable d'opter pour une gestion passive ? (crédit : Adobe Stock)

Les articles sur les ETF pullulent. Même en France, dont le retard est patent et les difficultés de diffusion nombreuses, leur succès est indiscutable. Les sociétés de gestion d'ETF accumulent les encours tout en conservant un œil sur leur marge tant la compétition est féroce. Les autres sociétés de gestion s'interrogent sur leur devenir. Car sans capacité à proposer des fonds régulièrement surperformant et sans réel ADN, il leur sera difficile d'appréhender l'avenir avec confiance. En tout état de cause, le grand gagnant est l'investisseur. Encore faut-il qu'il y voit clair. Les questions qu'il se pose légitimement sont nombreuses : Est-ce la grande victoire de la gestion passive sur la gestion active ? La gestion active va-t-elle disparaitre ?...

Actifs en ETF en Europe, en milliards de dollars.

Actifs en ETF en Europe, en milliards de dollars.

Tout d'abord, mettons un peu d'ordre dans la cacophonie ambiante. ETF n'est pas synonyme de gestion passive et les OPCVM ne sont pas que gestion active.
La gestion indicielle en format OPCVM a existé 18 ans avant le 1er ETF et aujourd'hui encore le poids des OPCVM indiciels et des ETF sont proches (18% chacun aux Etats-Unis). Le premier fonds indiciel voit le jour en 1975 sous l'impulsion de Vanguard. Et déjà les critiques fusèrent. Le patron de Fidelity de l'époque estime alors que la majorité des investisseurs ne pourrait se satisfaire du résultat d'un indice (Fidelity a lancé une gamme d'ETF il y a une dizaine d'années).

Depuis le premier ETF en 1993, les indices se sont multipliés et la couverture des classes d'actifs s'est approchée de la perfection. Des styles de gestion, des filtres quantitatifs ont été intégrés aux indices. La gestion, systématique certes, mais la gestion tout de même, a été sortie du produit pour être intégrée à l'indice. Ainsi entre un ETF suivant un indice «actifs» et un OPCVM de gestion active, les différences sont relativement limitées. La principale d'entre elle est en fait la structure de gestion. ETF vs. OPCVM. Et là pas de débat. Les ETF gagnent par KO. Moins couteux, plus liquide, achetable à cours connu… Dans un monde réellement concurrentiel dont le marché serait uniquement le résultat de l'offre et de la demande, les OPCVM seraient en voie d'extinction. Mais la force de la distribution, la défense des métiers historiques confortablement margés d'établissements de renoms et des réflexes obsolètes de certains professionnels rendent ce processus lent. Il n'en est pas moins inéluctable.

La gestion active doit se réinventer

Est-ce pour autant la fin de la gestion active ? Nous ne le croyons pas. La gestion active pour survivre et envisager de croitre de nouveau doit se réinventer. Le moment est même idéal pour le faire. Lorsque l'on abandonne l'aspect produit et que l'on analyse celui des marchés, on pourrait même être tenté d'inverser la question : la gestion passive va-t-elle disparaitre ?

A une époque où les valorisations tant des obligations que des actions sont historiquement élevés, est-il raisonnable d'opter pour une gestion passive ? Lorsque les taux d'intérêt sont négatifs, faut-il s'y exposer de manière statique ? A un moment où les écarts de performance et de valorisation n'ont jamais été aussi élevés entre les Etats-Unis et l'Europe et où le dollar entame la 12e année d'un cycle haussier, faut-il conserver sans mouvement à long terme un ETF sur le MSCI World qui comprend des expositions à hauteur de 63% aux Etats-Unis et 65% au dollar, comme le recommandent souvent les partisans dogmatique de la gestion passive.

Lorsque vous achetez un OPCVM, vous achetez un accès au marché et une stratégie d'investissement. Nous recommandons de séparer les deux. Acheter des ETF pour accéder aux marchés et adopter la stratégie de gestion qui vous convient. Selon nous, la situation des marchés impose que cette stratégie soit active. L'avenir est à la gestion active de produits passifs.

Sources : Investment Company Institute, Mulpl.com, Wikipedia, ETFGI

Régis Yancovici est dirigeant-fondateur de LUXAVIE

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer

A lire aussi

  • Un opérateur à la Bourse de New York, le 5 décembre 2025 ( AFP / ANGELA WEISS )
    information fournie par AFP 12.12.2025 22:28 

    La Bourse de New York a terminé en franche baisse vendredi, plombée par le retour des craintes autour de la rentabilité de certains grands noms de l'intelligence artificielle (IA). Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a lâché 1,69%. Le Dow Jones a perdu ... Lire la suite

  • Cette photo non datée fournie par les légataires du criminel sexuel Jeffrey Epstein et publiée par des parlementaires démocrates le 12 décembre 2025 le montre discutant avec l’acteur et réalisateur américain Woody Allen (D), aux côtés d’une femme dont le visage a été masqué ( House Oversight Democrats / HANDOUT )
    information fournie par AFP 12.12.2025 21:06 

    Des élus démocrates au Congrès américain ont rendu publiques vendredi de nouvelles photos émanant des légataires du criminel sexuel Jeffrey Epstein, qui incluent notamment des images de Donald Trump et de l'ancien président américain Bill Clinton. L'ex-prince Andrew, ... Lire la suite

  • Luigi Mangione, à droite, lors d'une audience dans un tribunal de New York pour le meurtre du patron d'une assurance santé, le 11 décembre 2025 ( POOL / William Farrington )
    information fournie par AFP 12.12.2025 21:05 

    Plusieurs jours d'audience préliminaire dans l'affaire du meurtre à New York du plus gros patron d'assurance santé américain ont mis en lumière les conditions quelque peu improvisées de l'arrestation de l'accusé Luigi Mangione, suspecté d'avoir agi pour se venger ... Lire la suite

  • Les prix de certains paquets de cigarettes vont augmenter au 1er janvier 2026, jusqu'à 50 centimes ( AFP / ANDREJ IVANOV )
    information fournie par AFP 12.12.2025 18:26 

    Les prix de certains paquets de cigarettes, notamment les marques premium, vont augmenter au 1er janvier 2026, des hausses allant jusqu'à 50 centimes selon un document publié par les Douanes vendredi. Ce sera notamment le cas de paquets de Camel et de Winston du ... Lire la suite

Mes listes

Cette liste ne contient aucune valeur.
Chargement...