L'énergéticien britannique Drax, dont l'énergie produite à l'aide de biomasse fait polémique au Royaume-Uni, a accepté de payer 25 millions de livres (30 millions d'euros) à un fond de réparation pour avoir communiqué des données imprécises dans une enquête sur ses promesses environnementales.
( AFP / PAUL ELLIS )
Le gendarme britannique de l'énergie Ofgem avait ouvert une enquête en mai 2023 sur les affirmations de l'entreprise selon lesquelles le bois utilisé pour générer de l'électricité dans ses centrales est renouvelable.
Au cours de l'enquête "Drax a reconnu que ses procédures, ses contrôles et sa gouvernance étaient insuffisants, ce qui a entraîné une communication de données imprécises" sur le bois utilisé, a déploré dans un communiqué le directeur général de l'Ofgem Jonathan Brearley.
L'enquête concernait notamment un programme de subventions destiné à encourager la production d'électricité de sources renouvelables au Royaume-Uni.
Les investigations n'ont cependant "trouvé aucune preuve suggérant que Drax ne respecte pas le seuil du gouvernement selon lequel un minimum de 70% de la biomasse doit provenir de sources durables pour bénéficier" de financements, a relevé l'Ofgem dans son communiqué.
"Nous restons confiants dans les systèmes robustes que nous avons mis en place pour démontrer que la biomasse que nous utilisons à la centrale électrique de Drax répond aux critères stricts de durabilité définis par la législation britannique", a réagi de son côté Will Gardiner, directeur général de l'entreprise.
Mais "Drax n'a aucune excuse pour ne pas avoir respecté son obligation de fournir à l'Ofgem des données précises et fiables sur les types exacts de bois canadien qu'elle utilise", a insisté M. Brearley, de l'Ofgem.
L'enquête sur Drax, dont le recours à la biomasse pour verdir sa production est critiqué par les ONG écologistes, intervenait après un documentaire de la BBC assurant que le groupe coupait des arbres appartenant à des forêts ancestrales au Canada.
Drax affirme que les copeaux de bois brûlés dans sa centrale sont durables et récoltés légalement.
Selon une étude publiée au début du mois par le centre de réflexion Ember, dont les conclusions sont réfutées par l'entreprise, Drax est le plus gros émetteur de CO2 au Royaume-Uni.
L'entreprise affirme pour sa part que le CO2 absorbé par les arbres lorsqu'ils poussent compense le gaz émis lors de la combustion du bois pour générer l'énergie et assure que le processus respecte donc les objectifs de neutralité carbone. Le groupe prévoit aussi d'ajouter une technologie de capture du carbone après combustion dans sa centrale.
Le titre de Drax à la Bourse de Londres reculait de 0,38% à 653 pence jeudi vers 10H20 GMT.
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