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G7 de Taormina : quelles lectures par les marchés ?
information fournie par Le Cercle des économistes 29/05/2017 à 10:27

Analyse du marché après un sommet du G7 relativement tendu, notamment sur la question du climat

Analyse du marché après un sommet du G7 relativement tendu, notamment sur la question du climat

Pour la première fois, l'unité du G7 s'est brisée samedi à Taormina (Sicile) sur la question cruciale du climat. Donald Trump s’est montré plus résolu que jamais à jouer sa partition. Heureusement, la tension était moins palpable sur les autres dossiers. Jean-Paul Betbeze analyse les éléments clefs que les marchés vont observer de près suite à cette réunion sicilienne.

Le pire a été évité au G7 de Taormina. Ni cassure, ni clash : des solutions où tous peuvent avancer, approfondir, et sauver la face – surtout les Etats-Unis ! Les marchés financiers veulent un G7 plus uni, donc sans « gros perdant » – surtout pas les Etats-Unis. Ils comprennent qu’il y ait des dissensions entre leaders des grands pays capitalistes, c’est même plus sain qu’une litanie consensuelle. Un peu de concurrence ! Mais pas d’oppositions stratégiques sur les grands sujets, car la croissance mondiale serait alors en jeu. Reste que tout n’a pas été facile et qu’il faudra « recoller les morceaux ».

Pour dissiper leurs inquiétudes, les marchés financiers vont beaucoup regarder ce G7, avec ses quatre nouveaux : Donald Trump bien sûr, Emmanuel Macron ensuite (avant les législatives), Theresa May (après le drame de Manchester et avant les élections du 7 juin) et Paolo Gentiloni (avant ses propres élections fin 2017). Pour les marchés en effet, le body langage est au moins aussi important que les écrits, avec une question : comment faire « bien évoluer » Donald Trump ?

En effet, ces 7 pays, plus deux représentants de l’Union européenne, qui pèsent le tiers du PIB mondial pour le dixième de sa population, ne sont plus là pour répéter leurs messages : sécurité et démocratie, croissance stable et inclusive, ouvertures aux échanges, engagements climatiques mais pour les renforcer – pas facile ! D’où une démarche en trois phases.

Phase 1, pour des raisons objectives, mais aussi diplomatiques, la sécurité prime. Un texte, signé par tous en début de réunion, demande ainsi, contre le terrorisme, une implication spéciale des diffuseurs de contenus, producteurs d’équipements et de logiciels. Les marchés examineront les réactions de Facebook pour les analyses de contenus et d’Apple pour les cryptages dans les heures qui viennent.

Phase 2 : vient la question du climat - pour des raisons plus diplomatiques que techniques. Certes, le G7 (et pas que lui) est très conscient des risques de retrait des Etats-Unis de la Cop 21, signée à Paris. Il sait aussi l’isolement de Donald Trump sur le sujet, même aux Etats-Unis : c’est un engagement de campagne, mais nombre d’entreprises ne sont pas d’accord, préférant avancer dans les nouvelles technologies où elles sont pionnières.  D’où la solution d’attendre, pour que Donald Trump se fasse une idée plus complète, le lien étant renforcé entre réchauffement climatique, sécheresse, migrations et terrorisme. Le sujet « climat » isole Donald Trump. Il ne faut pas l’acculer, mais faire pression. Les marchés peuvent traduire ainsi cette démarche : elle permet aux entreprises d’innover et de poursuivre leurs stratégies de décarbonisation, avec les leaders des nouvelles énergies – et les pétrolières resteront sous pression.

Phase 3 : les échanges internationaux, autre sujet, autrement plus délicat. La position de Donald Trump est autant isolée, notamment son opposition aux grands accords, mais le communiqué distingue entre fair trade , favorable à tous, et unfair trade , à combattre. Evident ! L’Organisation Mondiale du Commerce devra s’améliorer, pour aider ! Les marchés pourront se dire que Donald Trump a composé, en bonne intelligence avec le G6, qui a bien compris la veille ses messages sur le coût de l’Otan, à accroître et mieux partager.

G6 + America first = G 7, l’équation est plus compliquée mais soluble, avec peut-être moins d’Etats-Unis. Les marchés pourraient aimer.

Jean-Paul Betbeze

www.betbezeconseil.com

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