
flash marchés edram
- Moody's a retiré la note AAA des États-Unis, en raison de l'augmentation de la dette, entraînant une hausse des taux souverains américains.
- Un compromis sur le budget proposé par l'administration Trump a été trouvé de justesse à la Chambre des Représentants, incluant des allègements fiscaux ainsi que des coupes dans les dépenses de santé et les subventions « vertes », mais il reste à être validé par le Sénat, promettant de longues discussions.
- En Europe, la menace commerciale pourrait substantiellement entraver la croissance, tandis qu'en Asie, la Chine et le Japon, font déjà face à des défis économiques, incitant assouplissement monétaire.
Moody's a décidé de retirer la note AAA aux États-Unis en raison de l'augmentation de la dette américaine au cours des dernières années, provoquant au début de la semaine une nouvelle hausse des taux souverains américains. La dégradation de la note s'est inscrite dans un contexte tendu entre les membres de la Chambre des Représentants concernant le vote du budget proposé par l'administration Trump. Finalement, un compromis a été trouvé de justesse (215 voix contre 214) pour un budget qui maintient une grande partie des réductions d'impôts de 2017 et introduit de nouveaux allègements fiscaux pour les ménages, tout en réduisant les dépenses de santé Medicaid et les subventions « vertes ». Le texte doit maintenant être validé par le Sénat où il risque d'y avoir de longues négociations, car dans l'état actuel, le déficit public augmentera dans les prochaines années.
Pour les investisseurs, ce compromis constitue un léger soulagement après une période de préoccupations concernant la trajectoire du déficit public américain, déjà proche de 6% du PIB, qui a entraîné une baisse des actions et une hausse des taux souverains à long terme, notamment sur les maturités de 30 ans où le taux a dépassé les 5%. Parallèlement aux négociations budgétaires, les discussions sur les droits de douane se poursuivent : Washington indique que les pays qui ne parviennent pas à un accord seront sanctionnés à l'expiration du délai de 90 jours. Face à la guerre commerciale, les membres de la Fed reportent les attentes de baisse des taux directeurs, soulignant les risques inflationnistes.Ils estiment que, pour le moment, la politique monétaire est correctement calibrée et que seule une détérioration du marché du travail justifierait un changement d'approche. D'ailleurs, l'activité économique aux États-Unis semble robuste, avec un indice PMIcomposite qui rebondit en mai (52,1 vs 50,6) et des inscriptions au chômage plus faibles à 227 000 vs 229 000 précédemment.
Pour l'économie européenne, l'impact des tensions commerciales est significatif, Donald Trump ayant menacé cet après-midi d'appliquer des droits de douane de 50 % à compter du 1er juin, ce qui pourrait entraver substantiellement la croissance, et inciter la BCE à poursuivre son assouplissement monétaire. Cependant, l'Union européenne et le Royaume-Uni ont trouvé un accord dans les domaines alimentaires, de la sécurité et de la défense. Pour la zone euro, c'est un facteur positif qui survient alors que la Commission européenne a revu à la baisse ses prévisions de croissance (+0,9 % en 2025 et +1,4 % en 2026 contre +1,3 % et +1,6 % précédemment) et que les PMI de la zone euro étaient en baisse (49,5 en mai vs 50,4 en avril) avec une dégradation des services, alors que le secteur manufacturier résiste mieux.
En Asie, la production industrielle chinoise et les ventes au détail étaient en baisse, ce qui montre que les moteurs domestiques ne sont pas prêts à remplacer la demande étrangère. Face à cette fragilité économique, les autorités ont décidé de poursuivre l'assouplissement monétaire en abaissant plusieurs taux directeurs de 10 points de base pour soutenir le crédit. Au Japon, les taux souverains à long terme étaient également sous pression, le déficit commercial se creuse en raison de la baisse des exportations, le PMI composite passe sous le seuil de 50 (49,8 en mai contre 51,2 en avril), impacté par la composante manufacturière, et l'inflation se renforce. Ailleurs, en Australie, la RBA a réduit les taux de 25 points de base et a adopté un discours accommodant. Concernant l'inflation, elle a surpris à la hausse au Canada et au Royaume-Uni.
Sur le marché du pétrole, en début de semaine, le prix a rebondi suite aux informations de presse évoquant une possible attaque israélienne des installations nucléaires iraniennes si l'enrichissement d'uranium n'était pas interdit par l'accord entre Washington et Téhéran.
Dans ce contexte incertain, nous maintenons une sous-exposition aux actions, en particulier américaines, car les primes de risque nous semblent faibles au regard des conséquences attendues de la politique budgétaire aux États-Unis. Nous maintenons un positionnement neutre sur les taux avec une préférence pour les maturités courtes, le crédit d'entreprise et un biais négatif sur le dollar.
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