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Ferdinand Piëch, artisan de l'expansion mondiale de VW, est mort
information fournie par Reuters 27/08/2019 à 14:12

    * Piëch a fait de VW un puissant groupe mondial
    * Il a misé sur une technique de construction modulaire
    * Il privilégiait l'innovation au bénéfice

    par Edward Taylor et Jan Schwartz
    FRANCFORT, 27 août (Reuters) - Ferdinand Piëch, ancien
patron de Volkswagen (VW)  VOWG_p.DE , qui a fait d'un
constructeur automobile de taille moyenne un puissant
conglomérat de dimension mondiale, est mort dimanche, a annoncé
sa femme Ursula. Il avait 82 ans.
    Président du directoire à partir de 1993 puis président du
conseil de surveillance de 2002 jusqu'à son éviction en 2015, ce
brillant ingénieur, père de 13 enfants nés de quatre femmes
différentes, a transformé Volkswagen en misant sur une technique
de construction modulaire. Avec elle, Audi  NSUG.DE , Skoda et
la marque VW peuvent partager jusqu'à 65% de pièces communes,
permettant ainsi au groupe allemand, premier constructeur
automobile mondial en termes de ventes, de réaliser de vastes
économies d'échelle.
    "La vie de Ferdinand Piëch a été façonnée par sa passion
pour les véhicules automobiles et les employés qui les créent.
Il est resté un ingénieur enthousiaste et un passionné de
voitures jusqu'à la fin", a déclaré Ursula Piëch dans un
communiqué.
    Sous sa direction, VW a accordé davantage d'importance à la
créativité de ses ingénieurs qu'à la recherche du bénéfice. Le
groupe s'est aussi lancé dans une série d'acquisitions qui lui
ont permis de mettre la main sur des marques de luxe à fortes
marges comme Bentley, Bugatti et Lamborghini.
    Durant ses neuf années à la présidence du directoire, VW est
passé d'une perte équivalente à 1 milliard d'euros à un bénéfice
de 2,6 milliards.
    Volkswagen est désormais un empire de 12 marques avec
notamment Seat, Skoda, Audi, Porsche ou encore Ducati en plus
des camions MAN  MANG.DE  et Scania  SCVSA.UL .
    "D'abord et avant tout, je me suis toujours considéré comme
un homme de produit, et je me suis fié à mon instinct pour
répondre à la demande du marché. L'économie et la politique ne
m'ont jamais distrait du coeur de notre mission: développer et
construire des voitures séduisantes", a écrit Ferdinand Piëch
dans son autobiographie.
    
    PERFECTION ET SOUCI DU DÉTAIL
    Herbert Diess, l'actuel président du directoire de
Volkswagen, a rendu hommage à son prédécesseur en le présentant
comme un dirigeant courageux, énergique et brillant sur le plan
technique.
     "Ferdinand Piëch a surtout apporté la perfection et le
souci du détail à la production automobile et dans l'ADN de
Volkswagen", a-t-il déclaré.
    Durant toute sa carrière, Ferdinand Piëch a pris d'énormes
risques pour sortir de l'ombre de son grand-père Ferdinand
Porsche, qui a créé et donné son nom à la célèbre marque de
voitures de sport et a conçu la fameuse Coccinelle.
    En 1968, alors âgé de 31 ans et responsable du développement
chez Porsche, Ferdinand Piëch n'a pas hésité à investir les deux
tiers du budget annuel du constructeur pour produire 25
prototypes de voitures de course dotés d'un moteur jamais testé
de 12 cylindres et 600 chevaux.
    Ce choix risqué lui a valu de vives critiques de la part des
autres membres du clan familial mais il s'est révélé payant, la
Porsche 917 allant accumuler les succès sur la piste et
conforter ainsi le statut d'ingénieur visionnaire de son
concepteur.
    "Je me souviens de Ferdinand Piëch comme d'un grand manager
et ingénieur", a déclaré Bernd Osterloh, le chef du comité
d'entreprise de Volkswagen. "Grâce à son amour des produits, sa
vision stratégique, sa clairvoyance et sa capacité à développer
nos marques, il a forgé le succès de notre entreprise."
    
    ÉCHEC INTERDIT
    Ferdinand Piëch savait aussi jouer des rivalités internes,
quitte à s'allier avec les représentants syndicaux au détriment
de ses propres cadres. Dans son autobiographie, il affirme ainsi
qu'"il n'est pas possible d'amener une entreprise au sommet en
privilégiant la meilleure harmonie".
    La gouvernance chez VW a été pendant des décennies marquée
par un style de gestion impitoyable qui ne tolérait pas l'échec,
une pratique vue par la suite comme étant à l'origine du
scandale des émissions polluantes des moteurs diesel, qui a
coûté au groupe plus de 30 milliards d'euros.
    Ferdinand Piëch, évincé quelques mois seulement avant que
n'éclate ce scandale en septembre 2015, réclamait aussi à ses
ingénieurs de premier plan une loyauté inconditionnelle, parfois
en les privant d'informations stratégiques, de peur que ces
derniers ne passent un jour à la concurrence avec un
savoir-faire crucial. 
    Il est aussi à l'origine du système à quatre roues motrices
de l'Audi quattro et a fait de cette marque un concurrent
crédible de Mercedes-Benz (groupe Daimler  DAIGn.DE ) et de BMW
 BMWG.DE . 
    "Piëch restera dans l'histoire comme une légende de
l'automobile, au même rang que Gottlieb Daimler, Henry Ford et
Kiichiro Toyoda", écrivait Max Warburton, analyste chez
Bernstein Research, dans une note de 2012.
    Les familles Porsche et Piëch contrôlent le groupe
Volkswagen avec 52,2% des droits de vote via leur holding
Porsche SE  PSHG_p.DE .
   
    Voir aussi BREAKINGVIEWS-VW still grapples with Piech’s
mixed legacy  

 (Avec Jan Schwartz à Hambourg et Ilona Wissenbach
Claude Chendjou pour le service français, édité par Bertrand
Boucey)
 

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