
Le comité de politique monétaire de la Fed. (Crédits: Federal Reserve)
Par Christophe Boucher, Directeur des investissements chez ABN AMRO Investment Solutions
"Comme prévu, la Fed a réduit ses taux de 25 points de base. Ce qui a toutefois été plus surprenant, c'est le caractère quasi unanime de cette décision : seul Miran, récemment nommé, a voté en faveur d'une baisse plus importante de 50 points de base.
Jerome Powell s'est montré plutôt confiant dans sa lutte contre l'inflation à ce stade, soulignant en particulier que les droits de douane n'auraient qu'un effet ponctuel sur les prix.
Cela dit, il s'est également montré prudent, notant que les risques d'inflation restent orientés à la hausse, mais que la balance des risques penche désormais davantage vers le marché du travail.
Dans l'ensemble, les projections de la Fed sont très accommodantes pour 2025 : croissance plus forte, prévisions inchangées pour l'inflation et l'emploi, mais avec deux baisses de taux supplémentaires prévues pour le reste de l'année selon le dot plot.
Mais globalement, les marchés continuent d'anticiper un cycle d'assouplissement plus agressif que celui prévu par la Fed et devraient s'aligner progressivement sur les projections à l'avenir.
Il semble clairement qu'il n'y ait pas de consensus au sein de la Fed sur l'orientation future de la politique monétaire, comme le montre la grande dispersion des projections du dot plot.
La prévision extrême de 125 points de base de baisse lors des deux prochaines réunions, très probablement celle de Miran, envoie un signal particulièrement négatif au marché.
En effet, alors que certains auraient pu penser qu'une fois nommés par Trump, les gouverneurs prendraient leurs distances par rapport à leur convictions politiques, il s'avère que ce n'est pas le cas pour l'instant.
Dans l'ensemble, cette réunion envoie un message contradictoire : Powell a explicitement déclaré que le risque lié à l'affaiblissement du marché du travail l'emporte sur celui lié à l'inflation, mais dans le même temps, les projections pour 2026 ont été révisées à la hausse pour l'inflation et à la baisse pour le chômage.
Cela dit, le fait de présenter la baisse comme une mesure de gestion des risques est rassurant, car la Fed ne voit pas de signes, derrière l'apparence d'un effondrement du marché du travail, qui justifieraient un assouplissement urgent".
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