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Faillite de Thomas Cook, des centaines de milliers de touristes bloqués
information fournie par Reuters 23/09/2019 à 14:06

    * Un voyagiste historique fondé en 1841
    * Une dette abyssale de près de deux milliards d'euros
    * Les emplois de 22.000 salariés menacés
    * Quelque 600.000 vacanciers affectés
    * Le gouvernement britannique a exclu tout renflouement

 (Actualisé avec touristes français, Boris Johnson, précisions)
    par Kate Holton
    LONDRES, 23 septembre (Reuters) - Le sort de quelque 600.000
touristes dans le monde était en suspens lundi après la faillite
du voyagiste britannique Thomas Cook  TCG.L , la plus vieille
agence de voyages de la planète dont les 22.000 employés sont
aujourd'hui menacés.
    Environ 10.000 Français actuellement en voyage sont
concernés, selon Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du
voyage (le syndicat de la profession) qui s'exprime lundi dans
Le Figaro. D'autres avaient versé des acomptes.
    "Il s’agit des clients de la filiale française du voyagiste
Thomas Cook qui est indépendante, c’est donc la loi française
qui va s’appliquer et elle protège les clients", précise-t-il.
    La législation européenne prévoit le retour des vacanciers
en cas de faillite mais aussi le remboursement des acomptes
versés par ceux qui ne sont pas encore partis. Thomas Cook
France précise dans un communiqué que les remboursements
débuteront dès qu'elle sera placée en cessation de paiements. 
    Pour les plus de 150.000 touristes britanniques actuellement
à l'étranger, l'Autorité de l'aviation civile britannique (CAA)a
fait savoir que les autorités du pays allaient affréter des
avions pour les rapatrier dans les deux prochaines semaines. Une
opération de rapatriement de civils la plus importante de
l'histoire de la Grande-Bretagne en temps de paix.
    "Nous allons faire de notre mieux pour les ramener chez
eux", a déclaré le Premier ministre britannique Boris Johnson,
en marge de l'Assemblée générale des Nations unies, à New York.
    La liquidation judiciaire de Thomas Cook, plombé par une
dette de 1,7 milliard de livres sterling (1,9 milliard d'euros),
marque la fin de l'une des plus anciennes entreprises
britanniques fondée en 1841 : elle organisa des excursions
locales en train avant de se lancer dans le tourisme de masse en
Europe, Amérique, Afrique et au Moyen-Orient.
    Le tour-opérateur gère des hôtels, des complexes
touristiques, des liaisons aériennes et des croisières, opère
dans 16 pays et comptait 19 millions de clients par an.
    "Je voudrais m'excuser auprès de nos millions de clients et
milliers d'employés, de fournisseurs et de partenaires qui nous
soutiennent depuis de nombreuses années", a déclaré le directeur
général de Thomas Cook, Peter Fankhauser, dans un communiqué.
   
    UN PLAN DE SAUVETAGE AVORTÉ
    La compagnie aérienne allemande Condor, filiale du
voyagiste, a annoncé lundi que 240.000 touristes qui avaient
réservé sur ses lignes étaient en attente de rapatriement. Elle
a demandé un prêt-relais au gouvernement allemand.
    Quelque 35.000 ressortissants de pays nordiques seraient
aussi concernés, de même que 50.000 touristes en Grèce.
    Il a été conseillé aux clients de ne pas se rendre dans les
aéroports avant d'avoir été informés - via un site internet http://thomascook.caa.co.uk
 créé pour l'occasion.
    La CAA a également contacté les hôtels accueillant des
clients du voyagiste pour les prévenir qu'ils seraient payés par
le gouvernement, via un système d'assurances.
    Le ministre tunisien du Tourisme, René Trabelsi, a déclaré à
Reuters que le voyagiste devait 60 millions d'euros aux hôtels
du pays pour les nuitées de juillet et août derniers.
    A long terme, cette faillite historique pourrait affecter
les économies de pays tels que la Tunisie, l'Espagne et la
Turquie où le secteur touristique est prépondérant.
    Thomas Cook a été touché de plein fouet par la concurrence
des sites en ligne, celle de voyagistes comme l'allemand TUI
 TUIGn.DE  - dont l'action a bondi de plus de 8% lundi matin -
mais aussi des compagnies aériennes à bas coût.
    Un plan de sauvetage de 900 millions de livres sterling
présenté à l'été par le chinois Fosun Tourism Group  1992.HK ,
actionnaire majoritaire (17%) et propriétaire du Club Med, les
banques et les créanciers, avait laissé entrevoir une issue
positive mais des fonds spéculatifs ont sabordé l'opération
vendredi dernier en réclamant 200 millions de livres
supplémentaires pour porter le plan à 1,1 milliard de livres.
    D'ultimes négociations se sont déroulées durant le week-end,
en vain. Le plan de recapitalisation n'était "plus applicable
compte tenu de la liquidation judiciaire", a déclaré Fosun dans
un communiqué.
    Le gouvernement britannique, sollicité par les syndicats, a
refusé de renflouer le voyagiste.
    "Il nous faudra regarder à l'avenir la manière dont les
tour-opérateurs peuvent se prémunir d'une pareille faillite et
(...) s'assurer qu'ils n'appellent pas à l'aide le contribuable
à la fin des fins", a commenté Boris Johnson.

 (Arthur Connan et Sophie Louet pour le service français, édité
par Jean-Stéphane Brosse)
 

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