* Les actions chinoises retrouvent la forme * Le marché s'ouvre aux capitaux étrangers * L'inclusion dans les indices MSCI favorise le rebond * Les investisseurs particuliers toujours majoritaires * Les institutionnels pourraient se laisser tenter par Patrick Vignal PARIS, 19 mars (Reuters) - Le vif rebond des actions chinoises depuis le début de l'année s'explique en partie par l'ouverture grandissante aux capitaux étrangers d'un marché longtemps difficile d'accès, explique Alan Ayres, responsable des actions émergentes chez Schroders. La Chine, qui représente 16% du produit intérieur brut mondial, ne pèse que 12% dans l'univers des actions mondiales et 4% dans le principal indice global, le MSCI All-Country World Index .MIWD00000PUS , selon des données fournies par la société de gestion. Il faudra encore du temps pour que les investisseurs surmontent leurs réticences vis-à-vis d'une classe d'actifs qu'ils sous-pondèrent ou qu'ils n'acceptent souvent dans leur portefeuille que sous la forme de titres de la sphère internet cotés aux Etats-Unis ou à Hong Kong, comme Alibaba BABA.N ou Tencent 0700.HK . Les choses ont cependant commencer à bouger et ce marché deviendra bientôt incontournable, prévoit Alan Ayres. "L'ouverture des marchés de capitaux 'onshore' est une étape décisive pour attirer des flux vers la Chine", dit-il à Reuters. Il faut en effet distinguer un marché "offshore", déjà ouvert aux capitaux étrangers mais assez petit, et un marché "onshore", soit domestique, bien plus volumineux et toujours relativement fermé, même s'il s'ouvre progressivement aux capitaux étrangers. STOCK CONNECT CHANGE LA DONNE Pour pénétrer le marché "onshore" et ses actions dites de classe A, libellées en yuans, les investisseurs devaient jusqu'à il y a peu démêler un écheveau réglementaire fait de licences, de quotas et de restrictions en tout genre. Depuis l'ouverture, en 1990, des Bourses de Shanghai .SSEC et Shenzhen .SZSC , le marché actions chinois "onshore" est devenu progressivement plus accessible aux étrangers, notamment avec la création, en novembre 2014, du programme Stock Connect reliant les deux places de Chine continentale à celle de Hong Kong .HSI dans le but de permettre aux investisseurs d'échanger plus facilement leurs titres sur chacun de ces marchés. "L'introduction de Stock Connect a rendu l'accès des investisseurs à ce marché beaucoup plus simple", souligne Alan Ayres. "Il a introduit une nouvelle donne en créant une structure débarrassée des licences, des quotas et des obstacles de l'ancien système." Une autre avancée décisive a été amorcée l'an dernier avec l'inclusion des actions A dans les indices MSCI, où ne figuraient jusqu'alors que des actions "offshore", comme les titres cotés à Hong Kong et libellés en dollars locaux ou les actions chinoises cotées à New York. La première étape, en juin 2018, a été modeste, puisqu'elle a concerné 226 titres représentant 5% de la capitalisation boursière totale de ce marché. MSCI a récemment décidé de passer à 20%, ce qui gonflera le poids des actions chinoises dans son indice actions émergentes .MSCIEF à 3,3% contre 0,8% actuellement d'ici au mois de novembre, explique Alan Ayres. En cas d'inclusion totale, soit 100% de la capitalisation, les actions chinoises de classe A pèseraient 14% à 15% de ce même indice, selon les chiffres de MSCI. UN TERRAIN FERTILE POUR LA GESTION ACTIVE "Est-ce que l'inclusion a eu un impact sur le marché ? Je pense que oui", prolonge Alan Ayres. "L'augmentation du facteur d'inclusion et donc du poids des actions A dans les indices émergents et mondiaux va générer des flux passifs et actifs. Certains investisseurs particuliers pourraient vouloir prendre des positions pour anticiper ces flux". L'indice composite de la Bourse de Shanghai .SSEC s'est adjugé plus de 24% depuis le début de l'année, effaçant la majeure partie de la perte accusée l'an dernier (-24,59%); sur la même période, l'indice MSCI de l'Asie-Pacifique .MIAP00000PUS a progressé d'environ 11%. Les actions chinoises ont aussi été stimulées par l'espoir de nouvelles mesures de relance en Chine et d'un accord qui mettrait fin à la guerre commerciale avec les Etats-Unis, sans parler de l'aspect technique du rebond, complète Alan Ayres. Le marché est encore largement dominé par les investisseurs particuliers, responsables de 80% à 85% des volumes d'échanges, mais il va s'ouvrir à l'analyse fondamentale et attirer de plus en plus d'investisseurs institutionnels, suivant le parcours emprunté il y a quelques années par les Bourses de Séoul et Taiwan, ajoute-t-il. Les fonds indiciels joueront nécessairement un rôle important mais Alan Ayres n'est pas convaincu de leur pertinence sur un marché complexe et particulier. "Il est assez difficile de répliquer l'indice 'onshore' et c'est un marché sur lequel les gérants actifs ont une carte à jouer", dit-il. "Si les processus fondamentaux commencent à fonctionner, le marché chinois 'onshore' va devenir un terrain fertile pour générer de l'alpha de manière significative". Voir aussi : GRAPHES-Ce qui a poussé les actions chinoises à un pic de 9 mois (édité par Blandine Hénault)
ENTRETIEN MARCHÉS -Les actions chinoises à l'aube d'une nouvelle ère-Schroders
information fournie par Reuters 19/03/2019 à 07:00
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