PARIS, 12 mai (Reuters) - Engie ENGIE.PA a publié mardi des résultats du premier trimestre 2020 pénalisés par les premiers impacts du coronavirus, notamment dans les services, et a annoncé qu'il comptait "rationaliser" davantage ses activités dans ce domaine dans le cadre de son recentrage stratégique.
Le fournisseur de gaz et d'électricité, également très actif dans la gestion des bâtiments et des équipements des entreprises et des collectivités locales, a aussi précisé son objectif de sélectivité géographique en décidant de se retirer de plus de 25 pays d'ici 2021.
Cette décision "comprend aussi bien l'arrêt du développement commercial dans certains pays que celui d'activités existantes", a indiqué le groupe dans un communiqué, ajoutant que l'impact de cette décision sur son résultat opérationnel courant "devrait être limité".
"L'accent stratégique sera (...) davantage mis sur les marchés dont la taille actuelle ou potentielle est importante, dont les profils de croissance sont attrayants et dont le cadre réglementaire est transparent et stable", a précisé Engie.
Concernant ses activités dans les "solutions clients", qui regroupent pour l'essentiel une très large gamme de services à forts besoins en main d'oeuvre, Engie a fait savoir qu'il comptait les "rationaliser" en se retirant des activités à faible rentabilité ou non essentielles dans le cadre de sa stratégie.
Le groupe a enregistré au premier trimestre un résultat opérationnel courant de 1,9 milliard d'euros (-6,6% en données brutes, -2,1% en organique), un Ebitda de 3,1 milliards (-1,8% en brut, +1,4% en organique) et un chiffre d'affaires de 16,5 milliards (-3,7% en brut et en organique).
Engie a mis en avant la poursuite de sa dynamique de croissance dans les renouvelables, dopé par de meilleures conditions hydrologiques en France, ainsi que la meilleure contribution de ses activités nucléaires belges.
LES PERSPECTIVES RESTENT EN SUSPENS
Dans le même temps, "la dynamique sous-jacente des solutions clients" a été "plus faible" et les résultats de son pôle "thermique" ont souffert des cessions de 2019 et des prix enregistrés en Europe et au Chili.
Engie a aussi indiqué que l'impact de la pandémie de coronavirus sur ses finances restait "non quantifiable et dépendant d'hypothèses quant à la durée et au profil de cette crise", ajoutant qu'il actualiserait ses perspectives "en temps utile".
A ce stade, il anticipe "un impact élevé" du coronavirus sur ses "solutions clients" et des effets "faibles" à "moyens" sur ses autres activités.
Le groupe, dont l'Etat français détient 23,6% du capital, avait annoncé début avril qu'il ne proposerait finalement pas de dividende au titre de 2019 et qu'il suspendait ses objectifs pour 2020 en raison des incertitudes liées à la pandémie de coronavirus.
Engie, qui veut poursuivre sa transformation afin de réduire encore ses émissions de CO2 tout en simplifiant son empreinte géographique et sa structure, avait indiqué fin février que la sélection et la mise en place d'une nouvelle direction générale, après le non-renouvellement d'Isabelle Kocher, prendraient six à douze mois.
S&P a par ailleurs abaissé fin avril la note de crédit du groupe de "A-" à "BBB+" avec perspective stable, tandis que Moody's a de son côté confirmé début mai sa notation de crédit long-terme à A3 et a abaissé sa perspective de stable à négative.
(Benjamin Mallet, édité par Blandine Hénault)
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer