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Émoi en Chine après la mort d'un médecin ayant alerté sur le coronavirus
information fournie par Reuters 07/02/2020 à 11:33

 (Actualisé)
    PEKIN, 7 février (Reuters) - Un médecin chinois qui avait
alerté très tôt des risques d'une épidémie liée au nouveau
coronavirus de Wuhan, avant que celle-ci ne soit officiellement
déclarée, est mort vendredi après avoir contracté le virus,
provoquant une vague de réactions endeuillées mais aussi de
colère sur les réseaux sociaux.
    Li Wenliang, ophtalmologue d'un hôpital de Wuhan, foyer de
l'épidémie dans le centre de la Chine, est devenu l'une des
figures de la crise liée au coronavirus 2019-nCoV après avoir
publiquement révélé que la police de Wuhan l'avait réprimandé,
le mois dernier, en l'accusant de "répandre des rumeurs" sur le
virus.
    "Wuhan doit à Li Wenliang des excuses (posthumes). Les
autorités de Wuhan et (de la province du) Hubei doivent aussi
des excuses solennelles aux populations du Hubei et de notre
pays", écrit Hu Xijin, éditorialiste virulent Global Times, un
quotidien tabloïd gouvernemental, sur le réseau social Weibo.
    Les publications sur ce réseau annonçant la mort de Li ont
cumulé plus de 1,5 milliard de vues dans la nuit de jeudi à
vendredi. Le sujet a aussi fait l'objet de nombreuses
discussions sur le service de messagerie WeChat, où se sont
exprimées tristesse et indignation.
    Certains organes de presse chinois ont décrit Li comme "un
héros prêt à dire la vérité" et de nombreux messages publiés sur
internet étaient accompagnés de photos, de dessins ou de poèmes
rendant hommage au médecin. 
    Mais des signes suggèrent que certains messages ont été
censurés. Les thèmes "Le gouvernement de Wuhan doit des excuses
au Dr Li Wenliang" et "Nous voulons la liberté d'expression",
qui étaient brièvement en tendance dans la nuit, ne donnaient
plus aucun résultat lors de recherches lancées vendredi.
    L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré via
Twitter être "profondément attristée" par le décès de Li.
    
    "ALLUMEZ UNE BOUGIE"
    Li Wenliang avait annoncé samedi dernier qu'il avait
contracté le virus. Deux jours plus tard, un selfie le montrant
sur son lit d'hôpital avec un masque à oxygène avait été publié
sur les réseaux sociaux.
    L'hôpital de Wuhan qui l'employait a annoncé qu'il avait
succombé à la maladie dans la nuit de jeudi à vendredi. 
    "Allumez une bougie et rendez hommage à ce héros", a publié
un utilisateur de Weibo, le Twitter chinois. "Vous étiez un
rayon de lumière dans notre nuit."
    En décembre, le médecin, qui était âgé de 34 ans, avait
déclaré via WeChat à un groupe de médecins que sept cas d'une
maladie ressemblant au Sras (syndrome respiratoire aigu sévère)
étaient liés à un marché de fruits de mer de Wuhan, origine
présumée du virus.
    Il avait posté une photo d'un test de l'échantillon d'un
patient confirmant une infection à un coronavirus "ressemblant
au Sras", selon une image de conversations WeChat que Reuters a
pu consulter et vérifier. 
    Mais le 3 janvier, la police de Wuhan lui adressait une
lettre dans laquelle elle lui reprochait d'avoir "perturbé
gravement l'ordre public" avec ses messages sur l'application
WeChat. Elle l'enjoignait, sous peine de poursuites pénales, de
signer une lettre l'engageant à ne plus adopter désormais un
comportement illicite.
    L'attitude des autorités chinoises à l'égard de Li ont
rappelé les soupçons qui pesaient sur la Chine en 2003
lorsqu'elle fut accusée de tenter de dissimuler une épidémie
majeure du Sras, virus jusque-là inconnu qui est apparu dans la
province du Guangdong avant de se répandre dans d'importantes
villes chinoises et d'autres pays.  
    Professeur de journalisme à l'Université des études
étrangères de Pékin, Zhan Jiang a estimé qu'une loi était
nécessaire pour protéger les individus qui, comme Li, "ont le
sens inné du bien et du mal pour s'exprimer en des termes
fiables et révéler la vérité".
    
    PHOTO de Li Wenliang prise le 3 février et diffusée sur les
réseaux sociaux LI WENLIANG/GAN EN FUND via REUTERS

    <^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^
CHINA-HEALTH/DOCTOR    https://tmsnrt.rs/2Sr96Hq
    ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^>
 (Bureau de Pékin
version française Jean Terzian, édité par Henri-Pierre André)
 

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