(AOF) - A rebours d'un marché parisien dans le rouge, Eiffage progresse de 1,78% à 123,20 euros. Le groupe de construction a dévoilé hier un chiffre d'affaires en hausse de 8,3% au premier trimestre, à 5,62 milliards d'euros, pour un carnet de commandes de 29,7 milliard d'euros à fin mars, en croissance de 3% depuis décembre 2024. L'activité Infrastructures s'inscrit en croissance de 11,9% et le segment Energie Systemes en hausse de 4,2%. "Eiffage conserve une valorisation attractive au sein du secteur", soutient RBC, qui maintient son opinion "Surperformer" sur le dossier.
Côté perspectives, le groupe de construction s'attend à un chiffre d'affaires dans les travaux en croissance dans toutes les branches.
Le résultat opérationnel courant devrait à nouveau progresser, porté notamment par l'amélioration de la rentabilité d'Eiffage Énergie Systèmes dont la marge opérationnelle courante pourrait s'établir à 6 %, pour un niveau d'activité proche de 8 milliards d'euros.
Le résultat net part du Groupe, en augmentation à fiscalité constante, sera affecté par la contribution exceptionnelle à l'impôt sur les sociétés applicable en France en 2025. L'amélioration de la performance opérationnelle ne suffira pas à en compenser l'incidence.
L'entreprise précise par ailleurs que la charge de paiements en actions sera significativement plus importante que les années passées, compte tenu de la forte appréciation du cours de l'action Eiffage depuis fin février. Principalement due à l'augmentation de capital annuelle réservée aux salariés, elle sera prise en compte intégralement sur le premier semestre dont les résultats seront publiés le 27 août (après Bourse).
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points clés
- Leader européen du BTP et des concessions né en 1993 ;
- Chiffre d'affaires de 23,4Mds€ généré par 4 branches : les infrastructures pour 37 %, Energie systèmes pour 27 %, la construction pour 20 % puis les concessions autoroutières (APPR, AREA, ADELAC…) et aéroportuaires ;
- Part de la France revenant à 64 % des ventes, devant le reste de l’Europe : 9 % pour l’Allemagne, 5 % pour l’Espagne, 4 % pour la Belgique-Luxembourg, 4 % pour le Royaume-Uni… ;
- Modèle d'affaires fondé sur l'engagement des salariés, sur l’ancrage européen, sur l'offre de produits et services bas carbone au service de la transition énergétique et, enfin, sur l’équilibre entre métiers -concessions « greenfield », montage et exploitation/maintenance-, offrant stabilité et complémentarité financière entre cycles courts et cycles longs ;
- Capital détenu à 21,4 % (+ 25 % des droits de vote) par les salariés, Benoît de Ruffray étant président-directeur général du conseil de 11 administrateurs.
Enjeux
- Agilité du modèle d’affaires :
- capacité industrielle décentralisée et compacte, d’où une maîtrise des coûts & délais,
- réplication de la stratégie française d’ancrage territorial dans les pays cibles européens -Allemagne, Belgique, Pays-Bas ;
- mutualisation des savoir-faire des métiers, utile au gain de contrats complexes,
- construction tournée vers les niches moins affectées par la crise de l’immobilier : rénovation, équipements publics et projets industriels ;
- rapidité de la croissance d’Energie Système, dopée par les acquisitions -Salvia, Eqos et Van del Pol,
- élargissement du portefeuille de concessions (ports de Toulon, autoroute A4 12…),
- innovation focalisée sur la digitalisation -chantiers et onctions support- avec recours accrû aux robots et à l’intelligence artificielle (partenariat stratégique avec Google) ;
- Stratégie environnementale visant le net zéro 2050 :
- étape 2030 : repli de 46 %, vs 2019, des émissions de CO2 des activités, et de 30 % en amont et aval,
- écocircularité intégrée au modèle d’affaires et plan d’action biodiversité 2023-25,
- montée en puissance des activités de « génie écologique »,
- lancement d’une plateforme de produits à faible empreinte carbone s;
- Visibilité de l’activité avec un carnet de commandes des travaux de 28,89Mds€ (5,1 Mds€ pour la construction, 15,2 Mds€ pour les infrastructures et 7,5 Mds€ pour l’énergie systèmes), renforcé par l’entrée de contrats élevés et les acquisitions « structurantes », notamment en Allemagne avec Eqos ;
- Bilan maîtrisé : dette diminuée à 9,4 Mds et refinancée début 2025, autofinancement libre de 2,6 M€ et liquidités de 45,4 Mds€.
Défis
- Poursuite de la remontée des marges dans les travaux, tirée par la montée en puissance des contrats pluri-annuels ;
- Rumeurs d’entrée au CAC 40 ;
- Capacité à tirer parti de la relance des infrastructures en Allemagne ;
- Evolution des relations avec Getlink dont la détention de 27,56 % des droits de vote est mise en équivalence dans les comptes depuis la mi-2023 ;
- Objectifs 2025 d’une hausse de l’activité et du résultat opérationnel ::
- Energie Sustèmes : revenus proches de 8 Mds€ et marge opérationnelle de 6 %,
- résultat net en repli du fait de la nouvelle taxe sur les infrastructures de transport longue distance ;
- Dividende 2024 en hausse à 4,70 €, dans le cadre d’une politique de distribution de 40 %.
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