Dimon, de JPMorgan, exhorte la Fed à attendre juin avant de réduire ses taux d'intérêt

information fournie par Reuters •12/03/2024 à 02:08

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(Ajout de commentaires sur Trump et la géopolitique dans les paragraphes 10 à 14) par Lewis Jackson et Stella Qiu

Le directeur général de JPMorgan Chase JPM.N , Jamie Dimon, a exhorté mardi la Réserve fédérale à attendre après le mois de juin avant de réduire les taux d'intérêt, estimant que la banque centrale doit renforcer sa crédibilité en matière de lutte contre l'inflation.

"Je pense qu'ils doivent dépendre des données. Si j'étais à leur place, j'attendrais", a déclaré M. Dimon lors du sommet économique de l'Australian Financial Review, retransmis en direct depuis New York. "Il est toujours possible de faire des coupes rapides et spectaculaires. Leur crédibilité est un peu en jeu. J'attendrais même après le mois de juin et je laisserais les choses se régler d'elles-mêmes

Les marchés estiment à 84 % la probabilité que la Fed abaisse ses taux en juin et ont prévu des réductions de 90 points de base pour l'année. FEDWATCH

M. Dimon a déclaré que l'économie américaine se portait si bien qu'elle pouvait presque être qualifiée de boom, mais il a mis en garde contre l'adhésion massive des marchés à l'idée d'un atterrissage en douceur. Il a estimé que les chances d'une récession étaient de l'ordre de 65 % et a refusé d'exclure la possibilité d'une stagflation.

M. Dimon a déclaré que l'envolée des marchés de la dette et des actions depuis la fin de l'année 2023 présentait certaines caractéristiques d'une bulle et l'a liée en partie à l'héritage des mesures de relance budgétaire et monétaire de l'ère de la pandémie, qui étaient "toujours dans le système, on ne peut pas dire qu'elles ont disparu".

Longtemps critique à l'égard du bitcoin, M. Dimon a déclaré qu'une grande partie des utilisations pratiques de la crypto-monnaie concernait des activités illégales telles que le trafic sexuel, la fraude et le terrorisme.

"Je ne sais pas à quoi sert le bitcoin lui-même, mais je défends votre droit de fumer une cigarette, je défendrai votre droit d'acheter un bitcoin", a-t-il déclaré. "Personnellement, je n'achèterai jamais de bitcoins

M. Dimon s'est également exprimé sur l'intelligence artificielle et a déclaré que JPMorgan avait deux mille personnes qui travaillaient sur 400 cas d'utilisation de la technologie au sein de la banque. À la maison, il utilise l'IA pour résumer les livres qu'il n'a pas le temps de lire.

LA POLITIQUE EST UNE SOURCE D'INQUIÉTUDE

Alors que les États-Unis se préparent à l'élection présidentielle qui aura lieu dans huit mois, M. Dimon a déclaré que la campagne serait un "cirque" et qu'elle serait trop serrée pour être prononcée.

Il a reconnu les craintes que le second mandat de M. Trump soit plus radical que le premier et a déclaré qu'il espérait que la rhétorique du candidat à la présidence en matière de politique étrangère serait plus réfléchie.

"Tout cela va être éprouvant pour les nerfs", a-t-il déclaré. "J'espère que M. Trump sera beaucoup plus réfléchi et rationnel lorsqu'il parlera de politique étrangère et de la manière dont il souhaite la gérer

M. Dimon a déjà averti que les tensions géopolitiques, notamment la guerre en Ukraine et le conflit à Gaza, pourraient peser sur la croissance mondiale, et il a réitéré ce thème mardi.