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[Décryptage] Nouveau souffle pour l’ISR français
information fournie par Novethic 06/04/2018 à 13:55

[Décryptage] Nouveau souffle pour l’ISR français

[Décryptage] Nouveau souffle pour l’ISR français

Quand la Banque Postale annonce vouloir passer l’intégralité de sa gestion d’actifs en ISR (Investissement socialement responsable) et que la Banque de France publie sa charte d’investissement responsable, elles envoient deux signaux forts. Leurs engagements témoignent de la vitalité de l’ISR français, désireux d’affirmer son leadership au sein d’une Europe qui mise sur la finance durable.

" Nous avons un rôle d’exemplarité", a expliqué Remy Weber, président de la Banque Postale en ouverture des Assises de la Banque citoyenne le 5 avril au matin. " C’est pourquoi nous avons décidé d’être la première société de gestion généraliste qui va passer intégralement en ISR (Investissement socialement responsable) en 2020. Ce basculement est un défi puisqu’il concerne 220 milliards d’euros !"

C’est une grande première dans le monde de la gestion d’actifs où l’ISR reste minoritaire sauf dans les sociétés de gestion qui lui sont entièrement dédiées. Mais celles-ci sont de taille beaucoup plus modeste. À titre de comparaison les encours totaux investis dans les 400 fonds ISR disponibles sur le marché français atteignaient presque les 135 milliards d’euros fin 2017.

Trop de marketing creux sur l'ISR

La Banque Postale Asset Management (LBPAM) va donc être la première à ne proposer à ses clients que des placements intégrant des critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG) selon une méthodologie complexe qu’elle a intégralement construite. Elle lui permet d’identifier des thématiques porteuses de solutions et des secteurs vecteurs de risques tout en intégrant des dimensions chères à la Banque Postale comme le développement des territoires.

Ses partis pris lui permettent de construire des portefeuilles où les entreprises porteuses de solution ont une grande place et celles pourvoyeuses de problèmes une part beaucoup plus réduite. " Nous devons proposer à nos clients une offre porteuse de sens ", explique Daniel Roy, président du directoire de LBPAM. " Il y a eu beaucoup trop de marketing creux autour de l’ISR et pas assez de méthode rigoureuse. Mais le contexte change. Nos clients, particuliers comme institutionnels, nous le demandent et nous devrons leur proposer des placements à la hauteur de leurs attentes ."

La tonalité du discours de la Banque de France lors de la publication de sa charte d’investissement responsable, le 12 mars, était du même ordre. Rappelant que " ses responsabilités lui confèrent un devoir d’exemplarité" , elle a annoncé vouloir appliquer la démarche sur " ses fonds propres et les financements de retraite ", soit 20 milliards d’euros. Sa charte, une première pour une Banque centrale, s’inscrit dans une démarche plus globale puisque la Banque de France participe au réseau des banques centrales pour une finance verte. Ce mouvement a été annoncé au One Planet Summit de décembre 2017, dont elle assure le secrétariat. Il rassemble l’Angleterre, l’Allemagne, la Suède, les Pays-Bas et le Mexique.

Stabilité climatique et stabilité financière

Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, avait dans ce cadre déclaré, lors d’une audition au Sénat en début d’année : " la stabilité climatique fait partie à long terme de la stabilité financière ". Soucieuse de mettre en pratique cette affirmation, la Banque de France va donc axer sa politique d’investissement responsable sur quatre thèmes : droits humains, lutte contre la corruption et l’évasion fiscale, travail décent, et enfin environnement et énergies renouvelables.

Son engagement est un pas d’autant plus important que le gouverneur de la Banque de France a aussi un rôle de régulateur des banques, assurances et investisseurs institutionnels dans le cadre de ses missions d’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR). À ce titre, cette institution va être amenée à veiller à la bonne application des obligations qui découlent de l’article 173 de la loi TEE, mais aussi plus largement à leurs réponses aux attentes des superviseurs européens sur l’intégration de dimensions ESG dans leur périmètre de responsabilité.

La dynamique ISR française est entrée dans une nouvelle phase, celle d’un déploiement plus structurel au sein de la gestion financière, susceptible à terme de faire évoluer plus globalement l’ensemble du marché.

Anne-Catherine Husson-Traore, @AC_HT , Directrice générale de Novethic

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