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[Décryptage] Le paradoxe de l’ISR français
information fournie par Novethic 25/09/2018 à 12:56

[Décryptage] Le paradoxe de l’ISR français

[Décryptage] Le paradoxe de l’ISR français

Le lancement de la Semaine de la finance responsable, organisée du 27 septembre au 4 octobre, par le Forum pour l’investissement Responsable français (FIR) apporte une série de messages contradictoires. Les Français s’intéressent aux produits financiers dits durables à plus de 60 %, mais seuls 8 % d’entre eux connaissent l’ISR (investissement socialement responsable). D’où l’idée d’installer un ours polaire famélique devant le Palais Brongniard à Paris pour interpeller symboliquement le monde financier.

Année après année, le monde de l’ISR français tente de transformer l’essai pour faire des démarches d’investissement responsable, engagées depuis près de 20 ans, un succès commercial visible qui attire massivement les épargnants français. Il lui faut pour cela un message clair, soutenu par une communication simple et compréhensible, et de la traçabilité dans les démarches d’intégration de critères environnementaux et sociaux dans la gestion financière.

C’est ainsi qu’il peut faire connaître les produits, publier des statistiques de marché fiables et rendre compte des progrès accomplis d’une année à l’autre. Pour sa neuvième Semaine de l’ISR (investissement socialement responsable), devenue en 2016 la Semaine de la Finance Responsable, le Forum pour l’Investissement Responsable (FIR) a donc lancé des initiatives pour répondre à ce besoin.

S’ouvrir au grand public

Pour interpeller le grand public, cible initiale des fonds ISR produits par les sociétés de gestion liées à tous les grands réseaux bancaires et assurantiels, le FIR va faire installer une reproduction grandeur nature de l’ours polaire famélique photographié en 2016 par Kerstin Langerberger. Celui-ci a fait le tour du monde via les réseaux sociaux, mais il se "matérialisera" pendant trois jours devant ce qui fut le Palais de la Bourse. Il doit " bousculer le monde de la finance et interpeler le grand public ".

" L’objectif de cette opération est de sortir l’Investissement Responsable (IR) d’un cercle d’initiés pour se tourner vers le grand public", explique Alexis Masse le Président du FIR. Il ajoute : " Chaque épargnant a le pouvoir d’influer sur le monde en exigeant de son banquier que son argent soit placé de manière responsable ."

Il résume ainsi tout le paradoxe de la dynamique française de l’investissement responsable. Année après année, sondage après sondage, le FIR annonce le même taux de notoriété de l’ISR : 8 %. Pourtant depuis 2015, la finance durable a explosé. L’article 173 de la loi sur la transition écologique a créé une obligation de reporting sur le sujet pour tous les grands investisseurs institutionnels français. Le Ministère des Finances a créé un label ISR attribué aujourd’hui à 150 fonds. La Commission Européenne a publié, en mars 2018, son plan d’action sur la finance durable qui s’est déjà traduit par des premières règlementations. Mais, il semble toujours aussi difficile pour les Français d’établir un lien avec l’offre de fonds ISR.

1 081 milliards d’euros

Pour mesurer le phénomène, il est important de disposer de statistiques de marché de l’investissement responsable. L’Association Française de la Gestion Financière (AFG), en partenariat avec le FIR, les a rendues publiques le 25 septembre 2018. Elles étaient attendues puisque la dernière enquête, réalisée par Novethic, datait de 2016. Novethic se consacre désormais à la partie la plus avancée du marché, l’ISR de conviction, qui propose des fonds dont les portefeuilles ont des caractéristiques visiblement différentes des grands indices traditionnels.

L’AFG fait de son côté la dichotomie entre l’Investissement Responsable (IR) et l’ISR. Elle évalue les encours globaux d’IR c’est-à-dire les volumes gérés en France en intégrant des dimensions Environnementales, Sociales et de Gouvernance (ESG) à 1 081 milliards d’euros. Cette somme intègre 310 milliards en ISR, soit un peu moins de 10 % de l’offre globale des sociétés de gestion françaises qui se répartit quasi équitablement entre fonds et mandats. Il est important de noter qu’un quart des 310 milliards sont collectés au sein des réseaux de banque de détails, mais les investisseurs institutionnels français en détiennent plus de la moitié (51 %).

À l’heure où les Français affirment mettre au premier plan les préoccupations écologiques, il faudrait leur offrir la possibilité de mettre leur épargne à contribution de façon lisible et claire. C’est ce à quoi s’emploient les députés qui veulent verdir la loi Pacte. Mais le monde de la gestion financière a encore du chemin à faire pour que les produits ISR deviennent un placement massivement diffusé au service de la transition vers une économie bas carbone.

Anne-Catherine Husson-Traore, @AC_HT , Directrice générale de Novethic

1 commentaire

  • 25 septembre 14:21

    La question devrait plutôt être de savoir si l'on ferais confiance a un tel label pour définir ce qui est durable ou qui est socialement responsable.


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