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COP29-Trump et les inquiétudes commerciales pèsent sur le sommet
information fournie par Reuters 11/11/2024 à 15:18

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Ouverture de la COP29 en Azerbaïdjan

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Les délégués inquiets après la réélection de Trump

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La Chine veut discuter du commerce et des tarifs douaniers

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Les catastrophes météorologiques renforcent les besoins de financement

(Actualisé avec citations)

par Valerie Volcovici et Nailia Bagirova

Les pays participant au sommet annuel des Nations unies sur le climat (COP29) qui s'est ouvert lundi se préparent à des discussions difficiles sur le financement et le commerce, après une année de catastrophes météorologiques qui ont renforcé les besoins des pays en développement.

Les délégués réunis à Bakou, capitale de l'Azerbaïdjan, espèrent résoudre le principal point à l'ordre du jour, à savoir un accord prévoyant un financement annuel de 1.000 milliards de dollars pour les pays en développement.

"Abandonnons l'idée qui veut que le financement climatique soit une œuvre de charité", a déclaré Simon Stiell, responsable des questions climatiques de l'Onu, à Bakou.

"Un nouvel objectif ambitieux de financement climatique est dans l'intérêt de chaque nation, y compris des plus grandes et des plus riches", a-t-il ajouté.

Cependant, les guerres en Ukraine et à Gaza et la réélection, la semaine dernière, de Donald Trump, qui nie le changement climatique, à la présidence de la plus grande économie du monde, vont peser sur les négociations.

Plusieurs dirigeant devraient manquer à l'appel cette année, dont le président américain Joe Biden, le président chinois Xi Jinping et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

L'Azerbaïdjan, pays hôte de la COP29, aura aussi pour mission de veiller à ce que les pays se mettent d'accord sur un nouvel objectif financier mondial pour remplacer l'engagement actuel de 100 milliards de dollars qui expire cette année.

Ce pays de la mer Caspienne devra également de montrer les progrès accomplis par rapport à l'engagement pris l'an dernier lors de la COP28 sur les combustibles fossiles.

Les recettes pétrolières et gazières du pays représentaient 35% de son économie en 2023, contre 50% deux ans auparavant. Le gouvernement affirme que ces revenus continueront à diminuer, pour atteindre environ 32% du PIB cette année et 22% en 2028.

Avant même que les discussions ne commencent, les pays devront se mettre d'accord sur un ordre du jour par consensus, notamment une proposition de dernière minute de la Chine sur des mesures commerciales.

La proposition chinoise, soumise au nom du groupe "BASIC", qui comprend également le Brésil, l'Inde et l'Afrique du Sud, demande que le sommet aborde les "mesures commerciales restrictives" telles que les droits de douane sur le carbone aux frontières de l'Union européenne, qui entreront en vigueur en 2026.

Ces préoccupations ont été aggravées par la promesse de campagne de Donald Trump d'imposer des droits de douane de 20% sur tous les produits étrangers et de 60% sur les produits chinois.

De plus, l'équipe de transition de Donald Trump a préparé des décrets pour retirer à nouveau les Etats-Unis de l'Accord de Paris sur le climat et réduire la superficie des zones protégées du territoire américain afin d'autoriser de nouveaux forages et projets miniers, a rapporté vendredi le New York Times

L'Union européenne, ainsi que l'administration de l'actuel président américain Joe Biden, ont fait pression sur la Chine et les pays pétroliers du Golfe pour qu'ils rejoignent le groupe des pays donateurs en matière de financement de la lutte contre le changement climatique.

PHÉNOMÈNES CLIMATIQUES EXTRÊMES

Alors que cette année est en passe de devenir la plus chaude jamais enregistrée, les experts ont constaté que les phénomènes climatiques extrêmes posaient désormais un défi aux pays riches comme à ceux en développement.

"Le résultat de l'élection ne modifie pas les lois de la physique", a déclaré Kaveh Guilanpour, vice-président chargé des stratégies internationales au Center for Climate and Energy Solutions, une organisation à but non lucratif.

"Si le monde n'intensifie pas collectivement ses efforts, les effets du changement climatique deviendront de plus en plus graves et fréquents et seront ressentis par un nombre croissant de personnes dans tous les pays, y compris aux États-Unis.

Nombreux sont ceux qui, à Bakou, craignent qu'un désengagement des États-Unis n'incite d'autres pays à revenir sur leurs engagements passés en matière de climat ou à revoir leurs ambitions à la baisse.

"C'est un risque certain. Les gens diront que les États-Unis sont le deuxième plus gros émetteur de gaz à effet de serre. C'est la plus grande économie du monde (...) S'ils ne se fixent pas un objectif ambitieux, pourquoi le ferions-nous ?", a analysé Marc Vanheukelen, ambassadeur de l'UE pour le climat de 2019 à 2023, a déclaré à Reuters..

GAZ

L'année dernière, l'Azerbaïdjan a fait pression sur les gouvernements pour qu'ils accélèrent leur transition vers les énergies propres, tout en vantant les mérites du gaz comme carburant de transition.

Alors que le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev a qualifié la richesse de son pays en combustibles fossiles de "don de Dieu", l'Azerbaïdjan a proposé de créer un fonds d'action pour le financement du climat afin de collecter volontairement jusqu'à 1 milliard de dollars auprès des entreprises extractives de dix pays, dont l'Azerbaïdjan.

Cette année, les exportations de gaz du pays vers l'Europe devraient dépasser les 12 milliards de mètres cubes, contre 11,8 milliards de mètres cubes l'année dernière, l'Europe cherchant à réduire sa dépendance à la Russie.

Le négociateur en chef du pays pour la COP29, le vice-ministre des Affaires étrangères Yalchin Rafiyev, a déclaré que le gaz restait un élément clé du bouquet énergétique pour les pays disposant d'alternatives limitées.

"Dans ce contexte, nous devons intensifier nos efforts pour aligner l'utilisation du gaz naturel sur les objectifs de réduction des gaz à effet de serre", a-t-il dit à Reuters.

Les groupes de défense de l'environnement et les climatologues ont critiqué la promotion du gaz en tant qu'option énergétique propre, en faisant remarquer qu'il s'agissait d'un combustible fossile polluant.

Le pays vise à ce que les énergies renouvelables alimentent 35% de la capacité de ses centrales électriques d'ici 2030. L'année dernière, ce chiffre était d'environ 20%.

L'Azerbaïdjan a également essuyé des critiques pour avoir emprisonné des prisonniers politiques, notamment des journalistes, et des Arméniens que Bakou qualifie de leaders séparatistes.

Le président Ilham Aliyev a rejeté ces critiques et a averti qu'elles pourraient compromettre les fragiles négociations de paix entre les deux anciennes républiques soviétiques.

(Reportage Valerie Volcovici, Nailia Bagirova à Bakou, avec Kate Abnett à Bruxelles ; version française Kate Entringer)

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