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CMA CGM voit le calme après la tempête dans le transport maritime
information fournie par Reuters 19/09/2017 à 19:47

CMA CGM VOIT LE CALME APRÈS LA TEMPÊTE DANS LE TRANSPORT MARITIME

CMA CGM VOIT LE CALME APRÈS LA TEMPÊTE DANS LE TRANSPORT MARITIME

par Gus Trompiz

PARIS (Reuters) - Le secteur du transport maritime de conteneurs s'est fortement redressé cette année, grâce au jeu des alliances, à la consolidation intervenue entre plusieurs acteurs majeurs et à la croissance mondiale, a déclaré mardi le directeur général de CMA CGM.

Le secteur a traversé au cours des dernières années une crise importante qui s'est traduite notamment l'an dernier par la chute du groupe sud-coréen Hanjin Shipping.

CMA CGM, troisième armateur mondial, a annoncé vendredi dernier une hausse de ses résultats au 2e trimestre, accompagnée d'une forte amélioration de ses marges, et il table sur la poursuite de cette amélioration au second semestre.

"L'année 2016 a été une mauvaise année, 2017 est une bonne année et 2018 devrait être plutôt stable", a déclaré lors d'un entretien à Reuters Rodolphe Saadé.

"Les consolidations, les alliances, la croissance mondiale font que le secteur du transport maritime va beaucoup mieux", a-t-il souligné, ajoutant que dans ces conditions, il ne s'attendait pas à une nouvelle crise.

CMA CGM, dont le siège domine la rade de Marseille port, est contrôlé par la famille Saadé depuis sa création en 1978 par le libanais Jacques Saadé. Ce dernier a confié l'an dernier à son fils Rodolphe la direction du groupe, n'en conservant que la présidence.

Une série d'acquisitions, en particulier celle du singapourien APL par CMA CGM pour 2,4 milliards de dollars ainsi que de Hamburg Sud par le leader Maersk, pour quatre milliards de dollars, ont contribué à réduire les surcapacités du secteur.

De fait, la demande est actuellement supérieure à l’offre, avec des croissances de l'ordre de 4,0-4,5% et 3,0% respectivement selon les calculs des experts cités par le directeur général.

Signe de son optimiste, le groupe a confirmé lors de la présentation de ses résultats une commande de neuf grands porte-conteneurs, l'un des plus importants contrats jamais conclu dans le secteur.

Rodolphe Saadé a rejeté l'idée que cette commande puisse recréer des surcapacités, soulignant que ces navires de 22.000 équivalent vingt pieds (EVP) étaient destinés à la route très fréquentée Asie-Europe, où la taille des navires est déterminante et où beaucoup de ses concurrents exploitent déjà des bâtiments similaires.

SUR TERRE COMME SUR MER

CMA CGM a refusé de confirmer le montant de cette commande, évaluée dans la presse à 1,2 milliard de dollars, précisant toutefois qu'elle serait financée sur fonds propres et par des prêts bancaires.

Le groupe doit décider dans les semaines qui viennent s'il décide ou non d'utiliser du gaz naturel liquifié (GNL) pour propulser ces nouveaux géants des mers, ce qui constituerait une première pour des porte-conteneurs de cette dimension.

Le GNL est considéré comme une alternative crédible permettant de limiter le recours aux carburants classiques basés sur un pétrole très soufré et donc très polluant.

Le secteur doit s'adapter à une nouvelle réglementation internationale qui prévoit de ramener la teneur maximale en soufre de 3,5% à 0,5% pour ce type de carburant à partir de 2020.

PAS D'INTRODUCTION EN BOURSE À L'HORIZON

Rodolphe Saadé a souligné par ailleurs qu'une introduction en Bourse du groupe, un temps envisagé, n'était plus d'actualité.

"Aujourd’hui, le groupe va financièrement bien, nous n’avons pas besoin de lever de financement massif pour pouvoir continuer notre développement. Il n’y a donc pas d’intérêt à aller en Bourse", a-t-il observé.

La question se poserait si son deuxième actionnaire, le conglomérat turc Yildirim, décidait de céder sa participation de 24%, comme l'intention lui a été prêtée par la presse cet été. Toutefois, Rodolphe Saadé a précisé que Yildirim n'avait pas abordé ce sujet avec lui.

De même, le dirigeant a estimé que la banque publique d'investissement Bpifrance, qui détient 6% du groupe, avait selon lui vocation à rester au capital.

"Je pense que c’est un investissement stratégique et je ne pense pas qu’ils sortiront de sitôt mais la décision est entre leurs mains", a-t-il dit.

Même si l'activité de porte-conteneurs est très cyclique, elle reste prédominante et représente environ 90% du commerce mondial.

Le directeur général a également indiqué qu'il souhaitait développer les compétences du groupe à terre afin de maîtriser toute la chaîne des services au client, en développant sa filière logistique.

"Nous sommes très bons sur la partie maritime. Ce que nous souhaitons développer également, c'est la partie terrestre", a-t-il souligné, précisant que le groupe entendait parallèlement accélérer sa mutation digitale.

(Avec la contribution de Jean-Michel Bélot pour la version française, édité par Pascale Denis)

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