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Charles-Henri d'Auvigny (F2iC) : "Plus de 200.000 nouveaux actionnaires ont investi dans les entreprises françaises depuis mars dernier"
information fournie par Boursorama 08/12/2020 à 13:20

Charles-Henri d'Auvigny, président de la F2iC. (crédit : DR)

Charles-Henri d'Auvigny, président de la F2iC. (crédit : DR)

La 5e édition des palmes d'or des jeunes actionnaires organisée par l'EDHEC et la F2iC se déroule dans un contexte très particulier avec une année 2020 marquée par une crise sanitaire, une économie mondiale fragilisée mais aussi une activité record sur les marchés. Quel regard porte la jeune génération sur la situation actuelle. Entretien avec Charles-Henri d'Auvigny, président de la F2iC.

Boursorama : La 5e édition des Palmes d'Or se déroule durant une année marquée par l'épidémie de Covid-19. Une crise qui a eu un impact différent selon les entreprises concernées. Est-ce que la façon d'y répondre tout en préservant son activité et ses salariés a été un élément pris en compte pour décerner ces palmes ?
Charles-Henri d'Auvigny : Les étudiants ont tout d'abord fait une analyse quantitative des résultats financiers des 60 entreprises du panel (CAC 40 + 20). En effet, il est logique de vouloir investir dans les entreprises qui offrent des perspectives de plus-values et de rendement. Les effets de la pandémie ont été pris en compte dans les chiffres des entreprises puisque la sélection a été renouvelée au second semestre, car nous n'avons pas pu organiser ces Palmes au 1er semestre comme cela avait été prévu.

Boursorama : L'autre versant de cette crise a été l'accélération formidable du télétravail et de la numérisation des entreprises, avec tous les défis que cela suppose. Est-ce là aussi un point sur lequel vous vous êtes penchés ? Y a-t-il des groupes qui se sont particulièrement distingués dans ce domaine ?
Charles-Henri d'Auvigny : Lorsque vous étudiez le palmarès et les entreprises présélectionnées, vous trouvez un grand nombre d'entreprises qui ont su s'adapter à cette accélération du numérique. Elles avaient anticipé cet enjeu. En revanche, sur la question du télétravail, il est un peu tôt d'en voir les effets dans les chiffres et dans les bilans sociaux présentés par les sociétés. Nous verrons cela dans les chiffres des résultats 2020, au 1er semestre 2021.

Boursorama : Est-ce que les jeunes actionnaires connaissent bien les entreprises du CAC 40 ? Ou y a-t-il des sociétés qu'ils découvrent à cette occasion ? Considèrent-ils l'indice comme étant en phase avec l'économie actuelle ?
Charles-Henri d'Auvigny : Les Palmes ont innové cette année, puisque la Palme Coup de Cœur a été décernée par plus de 500 étudiants de l'EDHEC et d'autres écoles. En cette période de pandémie, c'est une forte mobilisation de la part des étudiants pour choisir la valeur qui les séduit le plus pour y investir une partie de leur épargne.  Les jeunes actionnaires s'intéressent aux valeurs qu'ils connaissent qu'elles soient dans le CAC ou qu'elles aient une plus faible capitalisation boursière. D'ailleurs, on reçoit des demandes d'informations de la part de jeunes même lors des introductions en Bourse sur notre site internet www.f2ic.fr ou par téléphone. Il y a une différence avec ce qui s‘est passé à la fin du siècle dernier et au début de ce siècle. Si les investisseurs ne considèrent plus la Bourse comme un casino, la volatilité des marchés marque les esprits. Toutes les entreprises n'ont pas le même parcours boursier, donc les jeunes investisseurs analysent société par société. Ils font des choix, en connaissance de cause, dans des entreprises qu'ils ont apprises à connaître.

Boursorama : Avec des variations de marché hors norme, la période s'est révélée propice à l'arrivée de nouveaux investisseurs, plus jeunes, sur les marchés. Avez-vous senti un engouement plus marqué pour la Bourse et l'investissement boursier lors de cette édition ?
Charles-Henri d'Auvigny : Pour une fois, les investisseurs individuels ont démenti l'adage «on vend au son du clairon et on achète au son du violon !» Les nouveaux actionnaires individuels ont acheté lorsque le marché avait fortement baissé en mars dernier. Ce sont plus de 200.000 nouveaux actionnaires qui ont investi dans les entreprises françaises depuis mars dernier. Et ils sont plus jeunes que la moyenne des actionnaires individuels ! A la Fédération, nous nous félicitons du taux d'ouverture des PEA Jeunes (3,5%), nouvel outil d'épargne que la Fédération a initié dans le cadre de la loi Pacte. Les Français se rendent bien comptent que leur épargne sera utile pour permettre aux entreprises de traverser cette pandémie et de se développer. Je vous rappelle que la F2iC a été la première à demander aux entreprises de ne pas verser de dividendes afin de préserver leurs réserves financières pour assurer une sortie de crise qui soit pérenne. Ce produit devrait être proposé plus largement par tous les intermédiaires financiers, dont les banques à réseaux afin de démocratiser la Bourse.

Boursorama : On dit la jeune génération très consciente et très engagée sur les enjeux environnementaux et sociaux. Est-ce que les critères ESG prennent un poids croissant dans l'attribution des palmes ?
Charles-Henri d'Auvigny : Le thème du débat des Palmes choisi cette année par les étudiants était : «La finance peut-elle sauver la planète ?». Emmanuelle Wargon, à l'époque Secrétaire d'Etat à l'Environnement et Jean-Louis Borloo avaient accepté de venir débattre devant les étudiants. Donc le thème environnement est quelque chose qui importe aux jeunes générations. Elles ont une vision positive et considèrent qu'il ne faut pas nécessairement opposer les deux mondes. Les étudiants, avec qui nous discutons, sont sensibles à la transition. Ensuite, le curseur de l'analyse est dans la vitesse dans la mise en œuvre des changements. A chacun de se faire sa propre opinion.

Boursorama : L'industrie financière s'est justement emparée de la thématique de l'investissement responsable avec la sortie de nombreux produits estampillés ISR ou ESG. Quel regard les jeunes actionnaires portent sur ce virage : plutôt bienveillant ou critique ?
Charles-Henri d'Auvigny : Je crois que le sujet de la gouvernance est présent chez les jeunes. Nous avons de nombreuses questions sur ce sujet. C'est un critère mais pas le seul pour choisir une entreprise. Ce que nous constatons est que le sujet ESG est de plus en plus présent chez les investisseurs qui achètent des produits d'épargne. Pour les actionnaires individuels qui investissent directement dans les sociétés, ce thème est moins prépondérant dans leurs choix. Toutes les enquêtes montrent que la perspective de rendement reste la préoccupation majeure.

Boursorama : Les palmes sont axées sur la pédagogie et la culture financière, quels efforts peuvent encore être faits dans ce sens par les entreprises du CAC 40 ?
Charles-Henri d'Auvigny : Cet effort doit être fait par l'ensemble des acteurs du marché. La Fédération le fait depuis 50 ans avec ses modestes moyens. L'AFG a décidé de s'emparer de ce sujet comme le gouvernement. En effet, il est important de montrer aux Français qu'il serait plus intéressant financièrement pour eux d'investir une partie de leur épargne dans les entreprises françaises que sur des produits de taux qui ne rapportent plus rien. Il ne suffit pas de le dire, il faut montrer l'exemple. Ensuite, il y a un réel enjeu de formation auprès des établissements bancaires puisque ce sont eux qui proposent ces produits à leurs clients. Les banques et les assureurs devraient prendre exemple sur les courtiers en ligne qui ont su être pédagogues auprès de leurs clients. Les directives européennes ne sont pas un frein mais un prétexte. On peut expliquer clairement aux Français les avantages de tels investissements dans leurs entreprises, sans que cela soit anxiogène. Ce sont des investissements audacieux. Alors pourquoi pas une grande campagne publicitaire avec les sociétés, les banques et les assureurs. La F2iC prendra sa part.

Propos recueillis par Laurent Grassin

Rendez-vous mercredi 16 décembre à 18h sur le site Boursorama.com, rubrique vidéo, pour la remise des palmes en direct

1 commentaire

  • 08 décembre 15:33

    surtout le pays le plus taxer du monde


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