
Ce partenariat est une bonne nouvelle pour Carbios qui conforte ainsi sa feuille de route sur son projet le plus avancé. (crédit : Mali Maeder / Pexels)
La biotech verte, basée à Clermont-Ferrand, a noué un accord de co-développement avec Novozymes, un groupe industriel danois, filiale de Novo Nordisk Fonden et leader mondial de la production d'enzymes (près de 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2018). Ce dernier fabriquera, à l'échelle industrielle, l'enzyme mise au point par Carbios . Celle-ci est à la base de la fabrication de Biolice et masterbatch, les deux additifs développés par Carbiolice (co-entreprise entre Carbios, Limagrain et Bpifrance), destiné à la fabrication des premiers sacs et films plastiques à la fois biodégradables et à durée de vie contrôlée.
Ce partenariat est une bonne nouvelle pour Carbios qui conforte ainsi sa feuille de route sur son projet le plus avancé. Déjà doté, via Carbolice, d'un outil de production de taille modeste mais suffisant pour servir de démonstrateur et assurer les premières ventes, Carbios est maintenant paré pour le long terme. Il ne reste plus qu'à franchir les dernières étapes : l'approbation du produit (autorisation du « contact alimentaire ») par les autorités sanitaires en France (AFSSA) et aux États-Unis (FDA), d'ici la fin de l'année, avant les premières ventes l'an prochain. Selon les analystes de Gilbert Dupont, les ventes enregistrées par Carbiolice pourraient approcher 100 millions d'euros par an d'ici la fin de la prochaine décennie, générant, via les revenus de licences et les dividendes, plus de 10 millions d'euros par an.
Manque d'oxygène financier
Alors que le programme Thanaplast (plastiques biosourcés) est pour l'heure gelé, après une phase de preuve de concept, Carbios garde un deuxième front ouvert, le biorecyclage enzymatique du PET. La société a perçu mi-janvier un financement de 4,1 millions d'euros émanant du Programme d'Investissement d'avenir (PIA), pour faire avancer son programme d'industrialisation (pour les bouteilles plastiques) et travailler à la mise au point d'applications pour le recyclage des textiles. Si le marché est encore loin, les dirigeants de Carbios espèrent néanmoins avoir entamé la construction de leur démonstrateur « pilote » (sur le site de KEM One en région lyonnaise) d'ici mi-2019, pour pouvoir fournir à des partenaires potentiels, et à fin d'évaluation, ses premiers échantillons deux ans plus tard, puis entrer en phase commerciale (ventes en propre mais surtout licence de technologie à des plasturgistes) à l'horizon 2024.
Les revenus tirés de ce projet pourraient, là, approcher 50 millions d'euros à l'horizon 2030, toujours selon Gilbert Dupont. La société qui ne disposait que de 6,7 millions d'euros à fin juin 2018, auxquels s'ajoutent la subvention du PIA, souffre en bourse de son manque d'oxygène financier. A l'approche des premiers revenus commerciaux, d'ici 2020, soit peu ou prou son autonomie en termes de trésorerie, elle pourrait se tourner vers des financements non-dilutifs – emprunt ou accord industriels, pour retrouver du souffle, sans diluer ses actionnaires.
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