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Cancer-Sanofi mise sur la prochaine génération de traitements
information fournie par Reuters 20/06/2018 à 17:56

    * Sanofi veut redevenir un des grands acteurs de l'oncologie
    * Parie sur l'immunothérapie et l'oncologie moléculaire
    * Dit que les combinaisons de produits feront la différence
sur ce
marché très concurrentiel
    * Un chercheur réputé venu de Roche va diriger sa R&D à
compter de
juillet 

    par Matthias Blamont
    PARIS, 20 juin (Reuters) - Après avoir manqué le train de
l'immuno-oncologie, Sanofi  SASY.PA  mise sur la prochaine
génération de médicaments pour redevenir un acteur de premier
plan dans le cancer.
    Le groupe pharmaceutique français a recruté un chercheur
parmi les plus réputés du secteur pour prendre la direction
mondiale de sa recherche et développement. John Reed, qui
dirigeait les activités mondiales de R&D du suisse Roche Pharma
 ROG.S , leader mondial du marché de l'oncologie, prendra ses
fonctions le 1er juillet.
    Et Sanofi met l'accent sur un portefeuille de 10 produits
grâce auxquels il espère bien rafler une part de ce gâteau de
100 milliards de dollars annuels.  
    Dmitri Wiederschain, à la tête de la recherche en
immuno-oncologie de Sanofi, reconnaît que le groupe n'est pas
parvenu à tirer profit du décollage de l'immunothérapie - des
produits qui activent le système immunitaire du patient pour
attaquer les cellules cancéreuses - au début des années 2010.
    Mais il ajoute que Sanofi pourrait prendre l'avantage avec
les prochaines générations de traitements d'immunothérapie,
notamment ceux qui combinent différents produits pour mieux
cibler la maladie.
    "C'est, bien sûr, un secteur très concurrentiel mais nous
avons maintenant les 'actifs fondateurs' pour être mieux placés
dans les combinaisons (de produits)", a-t-il déclaré lors d'un
entretien à Reuters en citant les approches d'immunothérapie qui
ciblent les protéines PD-1 et CD38 ou la cytokine TGF-beta.
    "Si on regarde le panorama de la biopharmacie, Sanofi est le
seul laboratoire qui dispose de ces trois actifs dans son propre
portefeuille ou en partenariat avec Regeneron", a-t-il souligné.
    Sanofi fait équipe avec l'américain Regeneron  REGN.O 
depuis 2007 pour augmenter sa présence dans les biotechnologies.
    
    INNOVATIONS PONCTUELLES
    L'immunothérapie est le segment de l'oncologie qui croît le
plus vite, avec des ventes annuelles estimées à 25 milliards de
dollars (22 milliards d'euros) d'ici 2021, selon des projections
d'analystes compilées par Thomson Reuters.
    Frédéric Ponchon, gérant chez Sycomore Asset Management qui
détient 6,7 millions de titres Sanofi, estime que le champion
français ne sera pas en mesure de rivaliser dans un proche
avenir avec des leaders de l'oncologie comme Roche et
l'américain Merck & Co  MRK.N .
    "On voit que Sanofi prend en compte le cancer sérieusement
mais il faut garder à l'esprit que les cycles de R&D sont très
longs. Je dirais que Sanofi ne sera pas un grand acteur de
l'oncologie mais qu'il pourrait connaître des succès ponctuels."
    Les champs d'activité principaux de Sanofi sont le diabète,
les maladies cardiovasculaires et les vaccins, et les
traitements anticancéreux ne représentent que 4% environ de ses
ventes. Son chiffre d'affaires en oncologie est ressorti à 1,7
milliard de dollars l'an dernier, contre 25,9 milliards pour
Roche.
    Sanofi n'a pas toujours été à la traîne en oncologie. Dans
les années 1990, il produisait des médicaments phares dans ce
domaine comme le Taxotere et l'Eloxatin. Cela fait néanmoins
sept ans que le groupe a commercialisé son dernier
anticancéreux, le Zaltrap, qui est indiqué dans le cancer
colorectal métastatique et a généré un chiffre d'affaires de 75
millions d'euros en 2017.
    Pendant ce temps, des laboratoires comme Bristol-Myers
Squibb  BMY.N  et Merck & Co ont développé leurs blockbusters en
immunothérapie. Les traitements efficaces dans ce segment
peuvent être vendus plus de 100.000 dollars par an.
    Dans la panoplie anticancer actuelle de Sanofi, seul un
produit est parvenu au stade de l'examen par les autorités
réglementaires des Etats-Unis et de l'Union européenne. Il
s'agit de l'anticorps monoclonal humain cemiplimab dans le
traitement du carcinome épidermoïde cutané. 
    Regeneron est le partenaire du groupe français dans ce
projet.
    
    UN MARCHÉ ENCOMBRÉ 
    Sanofi compte soumettre aux autorités sanitaires américaines
un autre de ses candidats, l'isatuximab pour traiter le myélome
multiple, dans le courant de cette année ou au début 2019.
    Avec plus de 2.000 produits d'immunothérapie dans le domaine
du cancer, la concurrence n'a jamais été aussi rude, chaque
laboratoire jouant des coudes pour faire breveter sa propre
version de médicaments souvent similaires.
    "Le potentiel du marché est réellement très important mais
il y a aussi un très grand nombre d'acteurs, c'est le
challenge", commente Nicolas Baudouin, directeur chez Standard &
Poor's, à propos de l'immunothérapie.
    La plupart des traitements d'immunothérapie ne sont
efficaces que sur une minorité de patients, ce que les
laboratoires espèrent améliorer en combinant différents produits
qui ciblent les tumeurs de différentes façons.
    Cette approche, pour laquelle Sanofi s'estime bien armé,
s'est révélée difficile jusqu'ici pour les groupes
pharmaceutiques. Une étude a montré cette année qu'un médicament
expérimental mis au point par l'américain Incyte  INCY.O 
n'avait pas permis de renforcer l'efficacité du Keytruda, un
blockbuster de Merck prescrit dans le cancer de la peau.
    Un essai de combinaison de produits a de même échoué pour
Roche le mois dernier dans le cancer colorectal.
    L'oncologie moléculaire, qui s'intéresse aux modifications
de la structure des cellules cancéreuses, sera aussi à l'avenir
un élément important de différenciation entre laboratoires
concurrents, a déclaré Dmitri Wiederschain.
    "Il s'agit de mieux comprendre ce qui fait proliférer les
tissus cancéreux, comment fonctionnent les cellules et les
mécanismes de prolifération dans l'organisme", a-t-il dit.
    Sanofi a lancé des essais précliniques dans le cancer du
sein en utilisant cette technologie. 
    

 (Dominique Rodriguez pour le service français, édité par
Véronique Tison)
 

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