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British Steel, repreneur d'Ascoval, placé en redressement
information fournie par Reuters 22/05/2019 à 14:53

 (Actualisé avec réactions de Greybull Capital et du ministre
des Entreprises britannique)
    par Maytaal Angel et Costas Pitas
    LONDRES, 22 mai (Reuters) - British Steel a été placé
mercredi en redressement judiciaire en Grande-Bretagne, faute
d'avoir obtenu le soutien financier espéré des autorités
britanniques, mais le gouvernement français a assuré que cela ne
remettait pas en cause la reprise de l'aciérie Ascoval de
Saint-Saulve (Nord) par le deuxième sidérurgiste britannique.
    L'administrateur judiciaire a assuré que l'entreprise, dont
dépendent quelque 25.000 emplois directs et indirects en
Angleterre et au Pays de Galles, allait pouvoir poursuivre ses
activités pendant qu'une réflexion était engagée sur son avenir.
    "L'entreprise en liquidation poursuit son activité et
fournit ses clients pendant que je réfléchis aux options la
concernant. Le personnel a été payé et continuera à être
employé", a-t-il ajouté.
    Le ministre des Entreprises, Greg Clark, a pour sa part
déclaré que le gouvernement s'efforcerait d'assurer l'avenir de
British Steel dans les semaines à venir, ajoutant qu'il aurait
été contraire à la loi de lui consentir un prêt.
    Il a indiqué que British Steel était ouvert à de nouveaux
repreneurs, tandis que le parti travailliste a appelé le
gouvernement à nationaliser British Steel.
    Reuters a rapporté mardi que British Steel serait déclaré en
faillite s'il n'obtenait pas une rallonge financière de 30
millions de livres (34 millions d'euros) de la part du
gouvernement.  
    "Dans les jours et les semaines à venir, je vais m'atteler
(...) sans relâche à explorer toutes les pistes possibles pour
garantir l'avenir des activités importantes sur les sites de
Scunthorpe, Skinningrove et Teesside", a dit Greg Clark.

    LES PRÉCÉDENTS DE GREYBULL
    L'entreprise est détenue par la société de capital
investissement Greybull Capital, qui a racheté l'entreprise
déficitaire à Tata Steel en 2016 pour une livre symbolique. Le
groupe emploie directement 5.000 personnes, essentiellement à
Scunthorpe, dans le nord de l'Angleterre.
    Greybull Capital a déclaré avoir tenté d'assurer la survie
de British Steel, mais que les défis posés par la sortie
imminente de la Grande-Bretagne de l'Union européenne s'étaient
révélés insurmontables.
    British Steel a été désigné début mai par la chambre
commerciale du tribunal de grande instance de Strasbourg comme
repreneur d'Ascoval, qui était en redressement judiciaire depuis
novembre 2017.  
    Pour le ministère français des Finances, le placement sous
administration judiciaire de British Steel "n'inclut pas
l’aciérie de British Steel Saint-Saulve qui est détenue par une
autre société du groupe" et la maison-mère du sidérurgiste
britannique "a confirmé sa capacité à mener à bien la reprise
d’Ascoval et à apporter les fonds nécessaires dans le calendrier
prévu."  
    En France, British Steel détient déjà une usine à Hayange en
Moselle, spécialisée dans la fabrication de rails.
    "Au vu des événements de ces dernières semaines, il est
désormais évident que Greybull doit prendre la seule bonne
décision possible : céder la place et laisser ceux qui sont
attachés à notre industrie travailler pour sauver l'activité", a
réagi dans un communiqué le syndicat britannique Unite.
    Ce dernier a exhorté le gouvernement à utiliser toutes les
options possibles pour garantir les actifs et rebâtir
l'activité, ajoutant que le nettoyage des sites industriels de
British Steel pourraient coûter plus d'un milliard de livres aux
contribuables.
    Ce n'est pas la première fois que Greybull, spécialisé dans
le rachat d'entreprises en difficulté, est impliqué dans des
liquidations judiciaires. La société était propriétaire de la
compagnie aérienne Monarch, qui a fait faillite en 2017.
    L'Etat britannique avait alors été contraint de rapatrier
les quelque 100.000 touristes coincés par cette faillite, ce qui
lui avait coûté 60 millions de livres. Greybull avait également
contribué au rachat du distributeur spécialisé dans
l'électronique Comet avant que ce dernier ne mette la clé sous
la porte en 2012.
    
    UN SECTEUR FRAGMENTÉ
    L'annonce du placement en redressement judiciaire de British
Steel intervient moins de 10 jours après l'abandon du projet de
fusion des activités sidérurgiques de Thyssenkrupp  TKAG.DE  en
Europe avec celles de l'indien Tata Steel, un projet qui aurait
donner naissance au numéro deux du secteur, derrière
ArcelorMittal  MT.AS .  
    L'abandon de ce projet laisse le secteur sidérurgique
européen fragmenté et exposé à des retournements économiques.
Cela remet aussi en cause l'avenir de la plus grande aciérie
britannique à Port Talbot, au Pays de Galles, qui appartient à
Tata Steel.
    Les entreprises sidérurgiques britanniques s'acquittent des
taxes "vertes" parmi les plus élevées d'Europe et sont également
confrontées à d'importants coûts en main-d'oeuvre, en énergie et
en logistique, tout en faisant face à des incertitudes sur le
Brexit.
    Après avoir dégagé un bénéfice en 2017, British Steel a
supprimé l'an dernier environ 400 emplois, en raison notamment
de la faiblesse de la livre et des incertitudes concernant le
calendrier de sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne
qui, selon l'entreprise, a fait fondre son carnet de commandes.
    La Haute Cour d'Angleterre et du Pays de Galles a désigné
des représentants du cabinet EY pour gérer British Steel
parallèlement à la mission menée par l'administrateur
judiciaire.    

 (Avec la contribution de Myriam Rivet à Paris, Bertrand Boucey
et Benoît Van Overstraeten pour le service français)
 

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