
Thomas Lienard, directeur général de Bone Therapeutics. (© Bone Therapeutics)
Pour les dirigeants de Bone Therapeutics, l'année 2018 aura permis de «renforcer les bases». Cette période de consolidation a eu néanmoins de lourdes conséquences en Bourse, avec une chute du cours de 55% depuis fin janvier 2018, en grande partie due à la mise à l'arrêt de PREOB, une plateforme de thérapie cellulaire autologue destinée à la culture de cellules ostéoblastiques.
A voir // Le Journal des biotechs, l'interview de Thomas Liénard, DG de Bone Therapeutics
«Pour de nombreux investisseurs, les espoirs de revenus à court terme se sont envolés», reconnaît Thomas Liénard, CEO de Bone. Sans pour autant abandonner la thérapie cellulaire, la société, dont l'autonomie financière s'étend jusqu'à fin 2019, s'est réorientée vers une seconde plateforme, ALLOB. Dédiée à une culture de cellules souches allogéniques, elle présente un profil plus facile à développer et à industrialiser que PREOB, dont le processus de production est complexe et difficile à valoriser sur le plan économique. La biotech belge a également beaucoup avancé sur l'optimisation de la production. «Avec un don de moelle osseuse, nous arrivons dorénavant à produire 100.000 doses de produits. C'est le jour et la nuit car, auparavant, nous en faisions une dizaine.» Un processus dont le secret est bien gardé. «Produire de nombreux échantillons à partir d'un même don permet également d'améliorer les signaux de sécurité puisqu'ils sont identiques les uns aux autres. Une caractéristique non négligeable pour les autorités réglementaires», détaille le CEO.
Catalyseur décisif en vue d'un prochain refinancement
Bone s'est également penchée sur la préservation de sa production. «La cryopréservation nous permet d'envoyer nos échantillons dans tous les centres souhaités, avec un produit prêt-à-l'emploi qui se conserve. Nous cumulons des données sur deux ans avec cette technique, et n'observons aucune dégradation particulière», témoigne le CEO. La société teste sa plateforme allogénique dans les fractures avec retard de consolidation, pour lesquelles les résultats de la phase IIA ont été positifs en 2018. « Nous lancerons, pour le second semestre 2019, une demande d'autorisation d'essai clinique pour une phase IIb ou III », prévoit Thomas Liénard. Des résultats issus d'ALLOB sont attendus pour mi-2019, en phase IIa dans la fusion vertébrale. Il s'agira alors d'un catalyseur décisif en vue d'un prochain refinancement, et d'un partenariat qui semble nécessaire pour Bone, d'autant que les indications visées correspondent à des indications de masse.
Un produit hors thérapie cellulaire pour dérisquer l'investissement
La biotech belge ne reste pas focalisée sur la thérapie cellulaire. Elle a élargi son pipeline avec JTA004, un viscosupplément composé notamment d'acide hyaluronique et d'un agent anti-douleur, pour lutter contre l'arthrose du genou. Avec ce produit, Bone espère lancer une phase III dès cette année, avec une étude moins complexe qu'en thérapie cellulaire donc plus rapide et surtout moins chère, probablement moins de 10 M€.
«En phase II, JTA004 a démontré une meilleure réduction de la douleur que le traitement de référence», explique Thomas Liénard. Le chemin semble donc tout tracé pour une mise sur le marché de ce viscosupplément dans deux ou trois ans, si d'ici là, Bone ne tombe pas sur un os.
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