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Bolsonaro largement élu à la présidence, le Brésil vire à droite
information fournie par Reuters 29/10/2018 à 15:07

    * Une victoire confortable face à une gauche discréditée
    * Bolsonaro promet de respecter la Constitution
    * Il assure qu'il tiendra toutes ses promesses
    * Il prendra ses fonctions le 1er janvier 2019
    * Trump promet de coopérer étroitement avec lui

    par Ricardo Brito et Anthony Boadle
    RIO DE JANEIRO/BRASILIA, 29 octobre (Reuters) - Le candidat
de l'extrême droite Jair Bolsonaro, un ancien officier, a été
largement élu dimanche à la présidence du Brésil au terme d'une
campagne électorale sous tension qu'il a axée sur la lutte
contre la corruption politique et la criminalité.
    Le candidat du Parti social-libéral (PSL) s'est imposé au
second tour face à Fernando Haddad, son adversaire du Parti des
travailleurs (PT), avec 55,2% des voix contre 44,8% pour son
rival, a annoncé le Tribunal supérieur électoral (TSE).
    Dans ses premières déclarations, il a annoncé qu'il
gouvernerait la quatrième démocratie la plus peuplée au monde en
s'appuyant sur la Bible et sur la Constitution. Il a également
assuré que toutes ses promesses de campagne seraient tenues.
 
    "Nous allons ensemble changer le destin du Brésil", a-t-il
dit. "Nous ne pouvons pas continuer de flirter avec le
socialisme, le communisme, le populisme et l'extrémisme de
gauche", a-t-il également déclaré.
    L'ancien capitaine d'artillerie, qui à plusieurs reprises au
cours de sa longue carrière parlementaire a avoué sa nostalgie
de la dictature militaire (1964-1985), a insisté sur le fait
qu'il voulait "unifier le Brésil" en combattant la bureaucratie
et en autorisant les entreprises à prospérer.
    Il promet aussi de mener un programme massif de
privatisations, de réformer les retraites et de soutenir le
secteur de l'agro-industrie.  
    Il devrait confier un "super ministère" de l'Economie à
Paulo Guedes, économiste et investisseur qui l'a converti au
libéralisme et prône la privatisation de deux géants de
l'économie brésilienne, la société pétrolière publique Petrobras
et la Banco do Brasil.
    Plusieurs généraux à la retraite devraient devenir ministres
ou conseillers à la présidence, à commencer par Antonio Hamilton
Mourao, général de réserve qui devient son vice-président.
  
    Son équipe de campagne devait rencontrer dans la journée de
lundi l'état-major du président sortant Michel Temer pour
commencer à préparer la passation de pouvoirs, qui aura lieu le
1er janvier prochain.
    Bolsonaro conduira dans un premier temps la transition
depuis Rio de Janeiro puis se rendra la semaine prochaine à
Brasilia, a déclaré Onyx Lorenzoni, son proche conseiller et
futur directeur de cabinet.
    Des milliers de sympathisants se sont réunis dimanche soir
devant le domicile de Bolsonaro sur le front de mer de Barra da
Tijuca, à Rio de Janeiro, et ont tiré des feux d'artifices à
l'annonce de sa victoire.
    
    UNE CAMPAGNE VIOLENTE
    L'accession au pouvoir de Bolsonaro, qui avait frôlé la
victoire dès le premier tour le 7 octobre, a été facilitée par
le rejet dans l'électorat du Parti des travailleurs, la
formation de la gauche brésilienne qui a dirigé le pays pendant
treize des quinze dernières années avant d'être emporté par des
scandales de corruption à répétition.
    Mais de nombreux Brésiliens redoutent que la victoire de
Bolsonaro ne marque un recul des droits de l'homme, des libertés
civiques et de la liberté de la presse.
    A 63 ans, celui qui a été élu à sept reprises au Congrès et
a adhéré à neuf partis différents au cours de sa carrière
politique, a promis de réprimer la criminalité en accordant plus
d'autonomie et de liberté aux forces de police, qui seraient
autorisées à tirer sur les criminels.
    Il propose aussi d'assouplir les lois sur le contrôle des
armes afin de permettre à ses compatriotes de se défendre par
eux-mêmes.
    Bolsonaro, lui-même victime d'une agression à l'arme blanche
début septembre alors qu'il était en tournée électorale dans
l'Etat du Minas Gerais, s'impose au terme d'une campagne
particulièrement violente, avec agressions et intimidations à la
clef.
    Ses déclarations, ses "sorties" sexistes, racistes et
homophobes, en ont fait une figure particulièrement clivante au
sein de la société brésilienne.
    Mais dans un pays où le taux de chômage oscille entre 12% et
14% depuis 2016 et où près de 64.000 meurtres ont été commis
l'an dernier, son programme a trouvé un écho auprès de dizaines
de millions d'électeurs, fatigués des affaires de corruption qui
ont décimé la classe politique.
    
    UN SECOND TOUR DANS LE CALME 
    Fernando Haddad n'a ainsi été désigné candidat du PT que
début septembre, lorsque l'ex-président Luis Inacio Lula Da
Silva, condamné à douze ans de prison pour corruption, a renoncé
à faire annuler son inéligibilité.
    Selon les observateurs de l'Organisation des Etats
américains (OEA), le second tour dimanche s'est déroulé dans le
calme et l'ordre.
    Bolsonaro, parfois surnommé le "Trump des Tropiques", entend
renforcer ses liens avec Washington. 
    Le président américain l'a d'ailleurs appelé dimanche soir
pour le féliciter et les deux hommes ont exprimé leur intention
de travailler "côte à côte pour améliorer la vie des Américains
et des Brésiliens", dit un communiqué de la Maison Blanche. 
    Sur Twitter lundi matin, Donald Trump a assuré que les
Etats-Unis et le Brésil allaient coopérer "étroitement",
notamment dans les domaines commerciaux et militaires.
    Le président français Emmanuel Macron a félicité Bolsonaro
pour son élection mais a souligné que la France entendait fonder
sa coopération future avec le Brésil sur la base des valeurs
démocratiques et des engagements sur le climat, deux
avertissements très clairs au nouveau président brésilien.
    "La France et le Brésil entretiennent un partenariat
stratégique noué autour des valeurs communes de respect et de
promotion des principes démocratiques", peut-on lire dans un
communiqué de l'Elysée.
    Le parti présidentiel, La République en marche, a pour sa
part jugé Jair Bolsonaro "fièrement homophobe, climatosceptique,
sexiste, raciste". "Cette tragédie électorale nous oblige. Nous
n'avons pas le choix, nous ne devons pas échouer. Sinon nous
voyons ce qui nous attend. Progressistes de tous pays,
unissons-nous !", écrit sur Twitter le mouvement fondé par
Emmanuel Macron.  

    <^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^
LE POINT sur l'élection de Bolsonaro à la présidence du Brésil  
  
ENCADRE Bolsonaro promet un changement de cap radical   
 
GRAPHIQUE Résultat du second tour     https://tmsnrt.rs/2OU52Ak
    ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^>
 (Avec Gabriel Stargardter et Rodrigo Viga Gaier à Rio de
Janeiro, Brad Brooks à Sao Paulo, Jake Spring à Brasilia; Jean
Terzian, Jean-Philippe Lefief, Henri-Pierre André, Arthur Connan
et Guy Kerivel pour le service français)
 

1 commentaire

  • 29 octobre 15:29

    a poil borsalino


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