( AFP / PATRICK T. FALLON )
Le constructeur aéronautique américain Boeing a annoncé lundi la finalisation du rachat de son principal sous-traitant Spirit AeroSystems, auquel il avait donné son indépendance en 2005 mais qu'il a décidé à l'été 2024 de réintégrer pour améliorer la qualité de sa production.
"Le début de l'intégration des opérations commerciales et après-ventes de Spirit AeroSystems et la création de Spirit Defense représentent une étape charnière dans l'histoire et les succès futurs de Boeing", a commenté Kelly Ortberg, patron de Boeing, cité dans un communiqué.
Désormais, les activités commerciales de Spirit vont être totalement intégrées à celles de Boeing - environ 15.000 employés de cinq sites vont changer de casquette.
Mais celles de défense et espace vont rester dans une filiale baptisée Spirit Defense - rattachée à la branche Boeing Défense, Espace et Services (BDS) -, avec une gouvernance et des opérations indépendantes.
Le groupe a reçu le 3 décembre le feu vert de l'autorité américaine de la concurrence (FTC), qui a imposé deux conditions mais celles-ci - des cessions d'actifs - étaient déjà actées depuis plusieurs mois par les différentes parties.
L'opération avait déjà reçu l'approbation au Royaume-Uni, en France et de la Commission européenne.
La transaction, réalisée entièrement en actions, a valorisé Spirit AeroSystems à 4,7 milliards de dollars (8,3 milliards dette comprise).
Spirit AeroSystems était devenu l'un des plus importants fournisseurs au monde de structures pour avions commerciaux, après sa création par Boeing qui s'était lancé dans une politique d'externalisation pour ne conserver que l'assemblage final des avions.
- Problèmes qualitatifs -
Mais les deux entreprises ont été placées sous étroite surveillance après un incident en vol le 5 janvier 2024 sur un Boeing 737 MAX 9 de la compagnie Alaska Airlines.
Il a mis en lumière de sérieux problèmes de qualité de la production et entraîné une crise profonde de l'avionneur.
Sur les 6,05 milliards de dollars de chiffre d'affaires de Spirit AeroSystems en 2023, 70% provenaient de Boeing, environ 23% de son concurrent européen Airbus et le solde d'autres clients (Lockheed Martin, Northrop Grumman, Bombardier, Rolls-Royce), y compris du gouvernement américain pour des équipements militaires.
Airbus a repris les activités qui le concernaient et a annoncé lundi accueillir de ce fait "plus de 4.000 nouveaux collègues".
En revanche, le site de Subang (Malaisie) a été cédé au groupe malaisien CTRM pour un montant de 95,2 millions de dollars, selon des documents financiers.
La création de la filiale Spirit Defense doit permettre "d'assurer la continuité des contrats de défense existants et de préserver sa capacité à aider l'industrie de défense", y compris des concurrents de Boeing, explique l'avionneur.
Cette filiale respectera "des frontières opérationnelles strictes, des +murailles de Chine+, pour assurer la protection d'informations concurrentielles et éviter les conflits d'intérêts".
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