Un tribunal italien a rejeté jeudi un recours de la banque Banco BPM visant à annuler la suspension de l'offre de rachat d'UniCredit, ce qui aurait paradoxalement pu lui permettre d'échapper à cette opération jugée hostile.

( AFP / MIGUEL MEDINA )
UniCredit avait lancé fin novembre une offre publique d'échange (OPE) qui valorisait à l'époque la troisième banque d'Italie, Banco BPM, à 10,1 milliards d'euros.
Banco BPM, issue en 2017 de la fusion entre Banco Popolare et Banca popolare di Milano, avait d'emblée jugé hostile l'offre d'UniCredit. "Pas dans l'intérêt de nos actionnaires", avait tranché son président.
Après avoir reçu le feu vert des autorités financières pour ce rachat, UniCredit a subi un sérieux revers avec la décision du gouvernement ultraconservateur dirigé par Giorgia Meloni de recourir à son "golden power", qui impose des conditions contraignantes à l'opération.
UniCredit avait indiqué avoir entamé des discussions avec le gouvernement pour tenter de revenir sur ces conditions, qui imposent notamment de maintenir un temps le nombre de prêts accordés en Italie et de cesser les opérations en Russie.
Pour lui laisser le temps de négocier, l'autorité financière italienne, la Consob, a retardé l'échéance de son OPE à fin juillet.
C'est contre cette suspension de l'offre que Banco BPM avait déposé un recours fin mai, la jugeant "contraire à la pratique habituelle de l'autorité, ignorant totalement les intérêts" de Banco BPM, "de ses actionnaires" et "du marché."
Le tribunal administratif du Latium, la région de Rome, a rejeté jeudi ce recours, selon une décision publiée sur son site.
Jointe par l'AFP, BPM n'était pas en mesure de réagir dans l'immédiat.
Le patron d'UniCredit Andrea Orcel avait évalué mercredi à "20% ou moins" les chances que cette opération de rachat aille au bout, tant les conditions actuelles imposées par Rome sont jugées contraires aux intérêts de la deuxième banque d'Italie.
Le gouvernement Meloni avait fraîchement accueilli l'offre de rachat, car elle contrecarrait son projet de créer un troisième pôle bancaire en Italie formé par Banco BPM et Monte dei Paschi di Siena (MPS).
Le paysage bancaire italien est secoué par une tempête de tentatives de fusions et acquisitions, souvent hostiles, comme en atteste également la tentative de rachat par la plus vieille banque du monde, Monte dei Paschi di Siena (MPS), de sa rivale Mediobanca.
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