Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Fermer

Au Bourget, polémique sur des stands israéliens, Airbus profite de l'effacement de Boeing
information fournie par AFP 16/06/2025 à 19:21

Un avion militaire Airbus A400M Grizzly et des fusées spatiales Ariane 1 (d) et Ariane 5 exposés au Salon du Bourget, le 16 juin 2025 près de Paris ( AFP / Alain JOCARD )

Un avion militaire Airbus A400M Grizzly et des fusées spatiales Ariane 1 (d) et Ariane 5 exposés au Salon du Bourget, le 16 juin 2025 près de Paris ( AFP / Alain JOCARD )

Une nouvelle polémique sur la présence d'industriels de l'armement israéliens a marqué lundi le premier jour du salon du Bourget, où Airbus occupe le terrain commercial avec de multiples commandes, Boeing restant discret après un crash meurtrier.

Aux premières heures du plus grand salon de l'aéronautique et de la défense au monde, organisé au nord de Paris, plusieurs stands israéliens de l'armement exposant des "armes offensives" ont vu leur accès condamné sur décision du gouvernement français, provoquant la colère d'Israël.

La situation à Gaza "moralement inacceptable" impose de marquer "réprobation" et "distance", a fait valoir le Premier ministre français François Bayrou, après avoir inauguré le salon.

"La France considère qu'il y a là une situation terrible pour les Gazaouis, une situation humainement et du point de vue humanitaire, du point de vue sécuritaire, extrêmement lourde. La France a tenu à manifester que les armements offensifs ne devaient pas être présents dans ce salon", a-t-il ajouté.

Pour le ministère israélien de la Défense, qui a dénoncé une "ségrégation", cette mesure "rompt avec les pratiques habituelles des expositions de défense dans le monde". Le président israélien Isaac Herzog s'est dit "choqué".

- "Discrimination inacceptable" -

Cette décision française "est une discrimination inacceptable, particulièrement dans le contexte géopolitique actuel", a réagi Marine Le Pen dans un message publié sur X, la présidente du groupe Rassemblement national (RN) à l'Assemblée nationale estimant qu'elle "abîme, une nouvelle fois, l'image de notre pays à l'international".

Même fortement réduite, la présence d'Israël, l'un des leaders des capacités militaires de pointe dans l'aérospatial, constituait déjà une source de tensions, alors que l'Etat poursuit son offensive sur Gaza après l'attaque meurtrière du Hamas en octobre 2023 et a lancé la semaine dernière des frappes de grande ampleur contre l'Iran, qui a riposté.

Le tribunal judiciaire de Bobigny a rejeté le 10 juin la requête d'associations qui demandaient l'exclusion du salon des entreprises israéliennes au nom du risque de perpétuation de "crimes internationaux".

Lundi après-midi, une quinzaine de militants se sont rassemblés pour une conférence de presse à 500 m du salon. "C'est scandaleux et indécent qu'aux portes de Paris se réunissent des marchands de guerre et de mort pour faire du business", a déclaré Selma (prénom d'emprunt), militante du collectif Guerre à la guerre qui tient de vendredi à dimanche un "contre-salon" à Bobigny.

Cette affaire a presque éclipsé les annonces commerciales que les constructeurs réservent au Bourget. Airbus a ainsi engrangé 105 commandes fermes, dont 25 gros porteurs A350 de la compagnie saoudienne Riyadh Air, en plein lancement, et 40 monocouloirs A220 de la polonaise LOT, jusqu'alors acquise à la concurrence.

En outre, le géant industriel européen a signé pour 30 monocouloirs A320neo et 10 avions-cargo A350F avec un loueur saoudien.

Son rival Boeing a laissé le champ libre, l'avionneur américain ayant décidé de réduire ses activités au Bourget après le crash d'un 787 d'Air India qui a fait au moins 279 morts la semaine dernière.

"Nous nous concentrons sur le soutien à nos clients, plutôt que des annonces de commandes lors de ce salon", a déclaré lundi à l'AFP une porte-parole de Boeing. Son patron Kelly Ortberg avait déjà indiqué avoir annulé sa venue en France pour "rester avec nos équipes et consacrer notre attention à notre client et à l'enquête".

Le Premier ministre François Bayrou dans le cockpit du Rafale F4 au salon du Bourget, le 16 juin 2025 près de Paris ( AFP / Alain JOCARD )

Le Premier ministre François Bayrou dans le cockpit du Rafale F4 au salon du Bourget, le 16 juin 2025 près de Paris ( AFP / Alain JOCARD )

Le drame a jeté une ombre supplémentaire sur ce qui est habituellement une grande fête de l'aérien, déjà marquée cette année du sceau des guerres, militaires et commerciales en cours.

Lors d'une table ronde consacrée à l'espace, François Bayrou a appelé à "relever les défis (...) ensemble" et pas "les uns contre les autres", "dans un moment où jamais sur la planète le monde n'a été aussi perturbé et déstabilisé".

- Défense en pointe -

Autre dominante outre la défense: les guerres commerciales lancées début avril par le président américain Donald Trump, lourdes de menaces pour une industrie aéronautique aux chaînes d'approvisionnement mondialisées.

La féminisation est aussi l'un des fils rouges de cette édition du salon, organisé depuis 1909 tous les deux ans. Le premier jour d'ouverture au grand public, vendredi, sera consacré aux femmes.

Le même jour, le président Emmanuel Macron est attendu avec un discours sur la nouvelle stratégie spatiale française.

Valeurs associées

162,020 EUR Euronext Paris +0,27%
201,710 USD NYSE +0,64%
259,100 EUR Euronext Paris +2,33%

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer

A lire aussi

Mes listes

Cette liste ne contient aucune valeur.