
Face au gel des revalorisations, rester uniquement dépendant des prestations publiques ou d’une pension est risqué. La diversification patrimoniale devient alors une stratégie de protection. ( crédit photo : Getty Images )
Sommaire:
- Le Gouvernement fait la chasse aux économies
- Qu’est-ce qu’une année blanche?
- Diversifier ses sources de revenus pour amortir le choc des pensions en baisse
- Les ETF: produit idéal d’une stratégie passive?
- Comment investir dans les ETF à l’approche de la retraite?
- Quels ETF choisir?
Le Gouvernement fait la chasse aux économies
Mardi 15 juillet, l’ex-Premier ministre François Bayrou avait annoncé que le gouvernement souhaitait dégager 44 milliards d’euros d’économies pour renflouer les caisses de l’État. Parmi les mesures envisagées figurait l’instauration d’une «année blanche» fiscale. Toutefois, le vote de confiance a fait l’objet d’un rejet le 8 septembre. Suite à la démission du gouvernement Bayrou, l’hypothèse d’une «année blanche» est entre parenthèses. Cependant, que se passerait-il si le prochain exécutif décidait de la remettre sur la table?
Qu’est-ce qu’une année blanche?
Derrière cette formule se cache un gel des principales prestations sociales et fiscales:
- L’impôt sur le revenu resterait figé à son barème actuel, sans tenir compte de l’inflation.
- Pas de revalorisation des pensions de retraite, des allocations familiales ou encore de certains minima sociaux. « On aura exactement le même montant des retraites pour chaque pensionné que celles que l’on avait en 2025 », avait notamment indiqué le désormais ex-Premier ministre. Ainsi, si votre retraite est de 1500 euros mensuels en 2025, le même montant s’applique en 2026. Autrement, une revalorisation suivant l’inflation (+1,4%) l’aurait amenée à 1521 euros.
Face à ce gel, rester uniquement dépendant des prestations publiques ou d’une pension est risqué. La diversification patrimoniale devient alors une stratégie de protection.
Diversifier ses sources de revenus pour amortir le choc des pensions en baisse
Première solution pour protéger votre patrimoine: épargner sur un livret réglementé. Cela permet de sécuriser votre capital. Cependant, les taux de rendement des livrets réglementés ( Livret A ou LDDS), actuellement à 1,7%, peinent à battre l’inflation. Vous pouvez espérer mieux avec un contrat d’assurance-vie en fonds euros, dont le capital est garanti. Selon la Banque de France , les rendements moyens ont atteint 2,63% en 2024.
Rappelons cependant que l’assurance-vie dévoile tout son potentiel après 8 ans. A partir de cette durée, l’abattement fiscal de 4600 euros (pour une personne seule) ou de 9200 euros (pour un couple marié) entre en jeu. Il s’applique sur la part de vos retraits constituée de gains.
Vous pouvez aussi compter sur le PER , dont l’objectif est justement d’apporter un surplus financier lors du départ en retraite. Là encore, l’idéal est de l’ouvrir le plus tôt possible, notamment car les sommes versées sur votre PER sont déductibles de votre revenu imposable. Un atout majeur pour alléger votre charge fiscale et compenser les effets d’une éventuelle «année blanche budgétaire». Cependant, quand vous souhaitez réellement dynamiser votre épargne et prendre un peu plus de risques, l’investissement boursier via des produits tels que les ETF est à considérer.
Les ETF: produit idéal d’une stratégie passive?
Les actions détenues en direct impliquent un suivi actif. A l’inverse, les ETF (Exchange Traded Funds) offrent un cadre beaucoup plus accessible. Leur but est simple: répliquer un indice et profiter de la croissance des marchés financiers sans avoir à sélectionner individuellement chaque titre. Les ETF se prêtent à un investissement passif, car ils ne demandent pas de suivi quotidien des marchés. Ceci rend l’investissement plus simple et moins stressant.
Comment investir dans les ETF à l’approche de la retraite?
Il existe deux façons d’investir dans un ETF:
- Via un Compte-Titres Ordinaire (CTO),
- Via un Plan d’Épargne en Actions (PEA).
Si vous avez ouvert un PEA cinq ans avant votre départ en retraite, c’est idéal. En effet, à partir de ce laps de temps, la fiscalité avantageuse du PEA se manifeste. Vos gains uniquement redevables des 17,2% de prélèvements sociaux.
Le délai pour profiter des avantages fiscaux du PEA vous bloque? Le CTO peut vous convenir. Vous pouvez commencer à acquérir vos ETF et retirer vos gains quand bon vous semble. Vous êtes soumis au prélèvement forfaitaire unique (ou flat tax) de 30% (impôt sur le revenu à 12,8% + prélèvements sociaux à 17,2%).
Dans l’idéal, il est toujours préférable d’ouvrir un PEA le plus tôt possible pour enclencher l’horloge fiscale. En imaginant que vous ayez ouvert un PEA en 2021, vous êtes en mesure de retirer vos gains avec une fiscalité avantageuse en 2026 …. En revanche, tout retrait avant le délai de cinq ans entraîne automatiquement la clôture du PEA.
A noter
Le choix d’ETF est plus restreint avec un PEA qu’avec un CTO car ce dernier vous offre une plus grande liberté pour investir dans différents actifs. Par exemple, vous pouvez acheter des ETF sur l’or via un CTO, mais pas avec un PEA. Le PEA vous permet tout même d’investir dans des ETF majeurs, notamment ceux proposés par Amundi ou iShares, sur des secteurs européens, américains ou mondiaux.
Quels ETF choisir?
Bien choisir ses ETF suppose de respecter quelques critères de base:
- L’encours sous gestion : privilégier les fonds de taille importante (plusieurs centaines de millions d’euros) pour garantir leur liquidité.
- Les frais de gestion : idéalement inférieurs à 0,5% pour limiter l’érosion de performance.
- La diversification sectorielle et géographique : éviter de concentrer l’investissement sur un seul pays ou une seule activité. Les ETF thématiques permettent de s’exposer à certains secteurs spécifiques comme les énergies renouvelables, les matières premières, le luxe ou l’intelligence artificielle.
- La réplication : opter pour la réplication physique (détention réelle des actions de l’indice) plutôt que synthétique, pour plus de transparence.
Investir dans des ETF implique d’accepter une certaine prise de risque. Mais bien choisis et intégrés à une stratégie globale, ils peuvent contribuer à préserver le pouvoir d’achat et à préparer sereinement votre retraite, même dans le contexte d’une année blanche. Un portefeuille diversifié peut devenir un portefeuille performant.
La fiscalité des retraites en cas d'expatriation
Vous êtes retraité expatrié et vous vous demandez
quelle fiscalité s’applique à votre situation
? La première chose à savoir est de vérifier s’il existe une convention fiscale entre la France et votre pays de résidence. Selon sa présence ou son absence, vous serez imposé sur vos revenus soit en France, soit dans votre pays d’accueil, voire dans les deux.
Certains pays, comme le Portugal, l’Italie, l’Espagne ou le Maroc, sont particulièrement plébiscités par les retraités français, à la fois pour leur cadre de vie et leur régime fiscal favorable. Connaître les conventions fiscales permet d’éviter d’éventuelles doubles impositions.
[LB4] Les questions fiscales à se poser avant de vivre une retraite à l’étranger
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