L'illustration montre le logo d'Amazon
Amazon a annoncé mardi qu'il allait licencier environ 14.000 personnes au sein de ses fonctions support, le groupe cherchant à réduire ses coûts dans un contexte d'investissements croissants dans les technologies d'intelligence artificielle (IA).
Reuters a rapporté lundi que le géant américain prévoyait de supprimer jusqu'à 30.000 emplois à partir de mardi, afin de réduire ses dépenses tout en compensant les embauches excessives effectuées lors de la pandémie.
Les suppressions de poste donnent une première indication des effets de l'IA sur le marché de l'emploi. Le directeur général d’Amazon, Andy Jassy, avait évoqué la possibilité de telles pertes en juin, en affirmant que l’utilisation accrue des outils et agents d’IA entraînerait davantage de suppressions d’emplois dans les entreprises, notamment en automatisant les tâches quotidiennes.
A la fin de l'année dernière, Amazon comptait environ 1,56 million d'employés, dont 350.000 dans les fonctions support, qui comprennent les emplois administratifs.
Des employés ont indiqué à Reuters avoir reçu tôt mardi matin un e-mail personnel de Beth Galetti, vice-présidente senior de People Experience and Technology, leur annonçant la suppression de leur poste.
"Vous n’êtes plus tenu d’effectuer des tâches pour le compte d’Amazon", indique l’e-mail.
Les salariés concernés pourront échanger par appel vidéo avec les RH. "Malheureusement, votre rôle est éliminé et votre emploi prendra fin après une période de non-travail".
Amazon offrira à la plupart des employés touchés 90 jours pour rechercher un nouveau poste en interne, avec une priorité donnée par les recruteurs.
Les départements touchés par ces suppressions de postes incluent les appareils, la publicité, Prime Video, les ressources humaines et l’unité de cloud computing Amazon Web Services (AWS), selon les employés interrogés par Reuters.
L’ampleur exacte des départements concernés n’a pas pu être précisée. Contacté pour des clarifications, Amazon a redirigé Reuters vers la publication sur son site web.
Il n’était pas immédiatement clair sur quelle période les 30.000 suppressions de postes prévues seraient mises en œuvre, mais Bethe Galetti a indiqué dans sa lettre qu’Amazon continuerait à recruter dans certains secteurs tout en réduisant les effectifs dans d’autres divisions d'ici à 2026.
Au cours des deux dernières années, Amazon a procédé à une restructuration de ses effectifs dans plusieurs unités, avec des suppressions d'emplois ponctuelles dans ses divisions livres, appareils et services, ainsi que dans sa division de podcasts Wondery. Les licenciements jusqu'à présent ont déjà aidé les équipes à aller plus vite, a déclaré Beth Galetti.
INVESTISSEMENTS DANS L’IA
La note de Beth Galetti a réaffirmé la volonté d'Andy Jassy de réduire les niveaux hiérarchiques et de s’appuyer davantage sur l’IA.
Amazon devrait consacrer environ 118 milliards de dollars aux dépenses d’investissement cette année, dont une grande partie sera destinée à la construction d’infrastructures pour l’IA et le cloud.
Par ailleurs, le sénateur américain Bernie Sanders a appelé mardi le fondateur d’Amazon, Jeff Bezos, à rendre des comptes sur ce qu’il considère comme des centaines de milliers d’emplois potentiellement perdus en raison de l’automatisation.
Il faisait référence à un article du New York Times selon lequel Amazon pourrait supprimer jusqu’à 500.000 postes en remplaçant les employés d’entrepôt par des robots.
Deux sénateurs américains ont également demandé des explications à Amazon sur le recours massif aux travailleurs étrangers sous visa H-1B, alors même que l’entreprise procède à des suppressions d’emplois aux États-Unis.
(Rédigé par Harshita Mary Varghese à Bangalore ; version française Etienne Breban et Elena Smirnova, édité par Kate Entringer et Augustin Turpin)

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