(Actualisé avec réaction en Bourse et précisions données par des cadres d'Airbus et Thales lors d'une conférence de presse)
Airbus AIR.PA , Leonardo
LDOF.MI et Thales TCFP.PA ont signé un protocole d’accord (MoU) en vue de créer un groupe de satellites européens qui pourrait être opérationnel en 2027, ont déclaré les trois groupes jeudi.
La nouvelle société, qui sera placée sous le contrôle conjoint des trois groupes, sera détenue à 35% par Airbus, 32,5% par Leonardo et 32,5% par Thales, avec une gouvernance équilibrée entre ses actionnaires, précise un communiqué commun.
Elle regroupera environ 25.000 personnes à travers l’Europe pour un chiffre d’affaires annuel autour de 6,5 milliards d’euros et un carnet de commandes représentant plus de trois années de chiffre d’affaires, selon le communiqué.
Lors d'une conférence de presse jeudi matin, un cadre de Thales a précisé que cette nouvelle entité serait basée à Toulouse (Haute-Garonne), confirmant des informations publiées par Reuters en septembre.
Les négociations autour de la gouvernance de l'entreprise conjointe en sont encore à un stade préliminaire, a indiqué un cadre d'Airbus à des journalistes, tout en précisant qu'il n'y aurait pas de direction tournante, ni de postes spécifiques assignés à certains actionnaires ou certaines nationalités.
Airbus apportera ses activités Space Systems and Space Digital businesses, issues d’Airbus Defence and Space, tandis que Leonardo apportera sa Division Spatial et que Thales contribuera principalement en apportant ses participations dans Thales AleniaSpace, Telespazio et Thales SESO.
En Bourse, le titre Thales gagnait environ 1,6% à 8h14 GMT, après l'annonce de l'accord et la publication de ses résultats financiers pour le troisième trimestre.
L'action Airbus avançait de 0,46% et le titre Leonardo, coté à Milan, gagnait plus de 2%.
La création d'un groupe européen de satellites doit permettre de concurrencer les rivaux chinois et américains, notamment Starlink, l'entreprise d'Elon Musk.
Le mois dernier, Reuters avait rapporté qu'Airbus, Leonardo et Thales avaient redoublé d'efforts pour fusionner leurs activités satellites après un premier échec cet été des discussions qui avaient achoppé sur la gouvernance et la valorisation.
Selon les analystes, le principal prochain obstacle à surmonter sera l'examen de la Commission européenne en matière de concurrence.
Les précédentes tentatives de fusion des activités satellitaires au cours des dernières années ont échoué en raison de préoccupations de concurrence et de rivalités nationales.
Mais l'essor spectaculaire du réseau Starlink a accru la pression sur l'Europe pour fédérer ses ressources, sous peine d'être évincée du marché.
D'après le cabinet de conseil parisien Novaspace, plus de 43.000 satellites doivent être lancés au cours de la prochaine décennie, ce qui représente un marché de 665 milliards de dollars (570,23 milliards d'euros) pour les services de fabrication et de lancement.
(Reportage par Tim Hepher, version française Augustin Turpin et Florence Loève, édité par Blandine Hénault)
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