LONDRES/PARIS, 1er mars (Reuters) - La Grande-Bretagne a versé 33 millions de livres (38,4 millions d'euros) à Eurotunnel pour régler un litige sur des contrats passés par Londres avec trois compagnies maritimes concurrentes pour préparer l'éventualité d'un Brexit sans accord. L'opérateur du tunnel sous la Manche, dont la holding est Getlink GET.PA , avait attaqué en justice le gouvernement britannique à propos de ces contrats conclus en décembre pour assurer l'approvisionnement en médicaments et d'autres importations vitales. Le procès devait débuter à Londres ce vendredi. La décision britannique avait notamment suscité des critiques car l'une des compagnies, Seaborne Freight, n'avait aucun navire. Son contrat a d'ailleurs été résilié par la suite. Dans un communiqué, le gouvernement britannique a annoncé avoir conclu un accord avec Eurotunnel afin de régler le dossier et de garantir que les passagers et le fret continueraient à circuler par le tunnel sous la Manche après le 29 mars, date prévue de la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne. "L'accord avec Eurotunnel sécurise la capacité de fret supplémentaire du gouvernement, contribuant ainsi à garantir que le National Health Service (le système public de santé, NDLR) dispose de médicaments essentiels en cas de Brexit sans accord", a déclaré le secrétaire d'Etat aux Transports Chris Grayling. "S'il est décevant qu'Eurotunnel ait choisi d'engager des actions en justice sur les contrats en vigueur pour garantir l'approvisionnement régulier en médicaments essentiels, je suis ravi que cet accord garantisse que le tunnel sous la Manche est prêt pour l'après-Brexit." "Nous avons décidé de conclure un accord extrajudiciaire afin de garantir que les marchandises essentielles ne seraient pas mises en péril dans un scénario de non-accord. Nous estimions qu'une action en justice aurait mis en péril cette capacité de fret vital supplémentaire", a expliqué de son côté la porte-parole de la Première ministre Theresa May. "VOIE PRIVILÉGIÉE" L'accord garantit que le tunnel sous la Manche "reste la voie privilégiée pour le transport de marchandises vitales entre l'UE et le Royaume-Uni", a souligné l'opérateur dans un communiqué. "L'accord permet le développement d'infrastructures, de mesures de sécurité et de mesures aux frontières garantissant la circulation des véhicules transportant des marchandises urgentes et vitales et qui place les chaînes logistiques au centre aussi bien pour le secteur industriel que les passagers." En 2018, Eurotunnel a transporté 21 millions de passagers, 17 millions de camions, 2,7 millions de voitures et fait transiter 26% des échanges commerciaux entre la Grande-Bretagne et l'UE. Les entreprises des deux côtés de la Manche ont mis en garde contre le risque de perturbations des chaînes logistiques après le Brexit. Le gouvernement britannique a assuré que la plupart des marchandises en provenance de l'UE seraient autorisées en Grande-Bretagne sans contrôles douaniers exhaustifs pendant au moins les trois premiers mois en cas de sortie désordonnée du bloc européen. En janvier, Eurotunnel a annoncé qu'il prenait des mesures pour garantir qu'un Brexit sans accord aurait un impact minimal sur son réseau de transport. En février, Getlink a chiffré à 13 millions d'euros l'enveloppe consacrée aux préparatifs du Brexit, notamment dans l'aménagement de ses terminaux et l'agrandissement des parkings rendu nécessaire par des procédures douanières qui ralentiraient le passage de la frontière. (Michael Holden, Dominique Rodriguez pour le service français)
Accord entre Eurotunnel et Londres pour garantir le trafic post-Brexit
information fournie par Reuters 01/03/2019 à 14:33
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