PARIS, 20 juin (Reuters) - Les annonces de la Réserve fédérale, qui a ouvert la voie mercredi à une baisse de ses taux d'intérêt, renforcent le scénario d'une dépréciation du dollar contre l'euro, estime Nicolas Didelot, responsable des investissements multi-asset de DWS. 1/ Avez-vous été surpris par les annonces de la Fed ? Nicolas Didelot - "Les annonces de la Réserve fédérale ont été conformes à nos attentes. La surprise est plutôt venue de la Banque centrale européenne, avec une affirmation plus marquée que ce à quoi l'on s'attendait de sa volonté de mener une politique plus accommodante. "Après, c'était la même semaine, c'est un concours de circonstances et il y a aussi une petite rivalité entre les deux banques centrales, c'est de bonne guerre. "Un discours accommodant de la Fed était anticipé par les marchés, peut-être même davantage que ce qui a été annoncé à l'issue de la réunion. "Pour notre part, nous avions déjà pris acte de ce revirement qui s'était manifesté il y a déjà plusieurs mois. C'est pour cela aussi que les marchés ont connu un rebond." 2/ Une politique plus accommodante de la Fed risque-t-elle de peser sur le dollar ? Nicolas Didelot - "Nous l'avions déjà acté en prenant des positions sur l'unes de nos stratégies 'total return' en réduisant relativement significativement notre exposition dollar parce que nous pensons que la probabilité de l'affaiblissement du dollar face à l'euro est en train de croître. "Ce scénario a été corroboré d'une part par un petit resserrement du 'spread' dollar-euro en termes de taux d'intérêt. Il y a eu également les indicateurs avancés américains qui ont un peu molli et il y a maintenant ce message de la Fed que l'on sentait venir et que les marchés aussi sentaient venir. "On peut discuter de savoir si la Fed aurait pu être encore plus accommodante mais elle a quand même modifié la formulation, ce qui est important et ce qui est l'un des points auxquels nous sommes toujours attentifs." 3/ Les annonces de la Fed vont-elles soutenir les actifs risqués ? Nicolas Didelot - "On reste prudent parce qu'on sait qu'on est quand même en fin de cycle, même si le cycle peut durer encore. Il y a eu pas mal d'intégration de ces facteurs et les marchés sont à nouveau à des plus hauts. On n'anticipe pas une récession et on n'a pas réduit la voilure de façon très sensible mais on n'a pas non plus augmenté notre exposition aux actifs risqués. "Nous pensons qu'il n'y aura vraisemblablement pas trois hausses de taux cette année. Les indicateurs avancés ont un peu fléchi mais il y a une situation de plein emploi et l'inflation n'est pas si faible. Il y a des interférences qui de loin en loin perturbent les marchés et nous pensons qu'il y aura en effet un infléchissement de la politique de la Fed, mais peut-être pas aussi agressif que ce qu'anticipent les marchés. "Ce n'est toutefois pas un revirement aussi significatif que lorsque la Fed avait annoncé au début de l'année, après la correction de décembre, qu'elle allait mettre sa politique restrictive sur pause." Voir aussi : USA-Statu quo de la Fed qui ouvre la voie à une détente des taux BCE-Draghi prêt au "whatever it takes" pour relancer l'inflation (Propos recueillis par Patrick Vignal, édité par Blandine Hénault)
3 QUESTIONS À-La Fed accroît la pression sur le dollar-DWS
information fournie par Reuters 20/06/2019 à 15:19
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