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2018 : je fais le souhait d’une «annus mirabilis»
information fournie par Le Cercle des analystes indépendants 04/01/2018 à 18:40

Il est incontestable que 2017 aura été une excellente année pour les marchés financiers. Les places boursières mondiales ont battu des records. Seules ombres au tableau, le risque a disparu et l’impact positif des investissements se fait attendre. Répondre aux enjeux sociaux et environnementaux nécessite une vision claire des dangers à venir.

Pour 2018, je fais le souhait d’un retour du risque afin d’éviter le financement des entreprises les plus polluantes ou les moins responsables socialement.

Le risque ne paye plus !

Il peut sembler curieux qu’un investisseur réclame le retour du risque. Après tout, quoi de mieux que de gagner de l’argent sans risque. Les actions de l’indice MSCI monde ont gagné plus de 20% en 2017 sans soubresaut. Le risque (volatilité - VIX) retrouve ses plus bas niveaux d’avant crises (graph)

Depuis près de 10 ans, les Banques Centrales distribuent de l’argent quasi-gratuitement (quantitative easing). Toutes ces liquidités ont pour effet d’agir comme un puissant sédatif sur la perception des dangers (financiers et extra-financiers).
Pourquoi faire attention aux risques lorsque qu’ils ne sont pas visibles ?
A quelques exceptions près, fini la discrimination entre les bons et les mauvais résultats financiers des entreprises. Que dire des résultats extra-financiers ? Les risques ESG  n’apparaissent même plus dans le radar des analystes. Pour preuve, le retour en grâce de l’industrie du charbon qui devra disparaitre à court-terme pour la sauvegarde du climat.
Malheureusement, cette perception sur le risque touche aussi le marché des obligations. Seuls quelques pourcentages de rendement séparent les obligations de qualité des obligations pourries (Junk bonds). Les obligations à 10 ans du Botswana ou de la Grèce n’apportent guère plus que les allemandes (4% contre 0,3%). Concernant les obligations d’entreprise, l’investment grade (bonne qualité) n’offre qu’un maigre 1% contre 3% pour le high yield (obligation risquée).
Cette absence de vision amène les investisseurs dans un cercle vicieux où la quête de rendement amène à toujours prendre plus de risque.
La perception du risque reviendra-t-elle pour 2018 ? J’en fais le souhait.

L’impact positif de la finance se fait attendre

Pendant que les places financières battent des records, les inégalités, le chômage et le climat ne s’améliorent guère.

Le constat mis en lumière dans le Capital au XXIe siècle de Thomas Piketty est confirmé par le dernier rapport du World Wealth and Income Database. Les 1% des plus riches ont profité deux fois plus de la croissance des revenus que les 50% des plus pauvres. La France n’est pas épargnée par le mouvement de déclassement. Son taux de pauvreté atteint 14% en 2017 contre 13% en 2004 .

Du côté de l’emploi, tous les pays n’ont pas profité de la même manière de l’embellie économique. La Grèce avec 21% de taux de chômage, l’Espagne (16%) et la France (10%) restent encore au-dessus des niveaux d’avant crise de subprimes.
Enfin, les conséquences du réchauffement climatique s’observent partout dans le monde. Quoi qu’en dise Monsieur Trump, 2017 aura été l’année la plus chaude et la plus chère en termes de coûts des catastrophes naturelles (300 milliards $) .
Malgré cela, une autre finance au service de l’emploi, de l’environnement donne de plus en plus de voix.

La finance responsable recouvre différentes pratiques visant à la fois une rentabilité financière et un impact environnemental, social ou sociétal (extra-financiers). Elle atteint aujourd’hui plus de 21 000 milliards de dollars  soit l’équivalent de 14% de l’ensemble des investissements. L'Europe reste la région du monde la plus active et dynamique en matière d'innovation et d’investissement responsable.
C’est en France que les initiatives sont les plus notables. La Loi de Transition Energétique (LTE) amène les investisseurs à expliquer leurs stratégies d’investissement au regard des critères extra-financiers et climatique.

Les choses ne vont malheureusement pas assez vite et pas assez loin mais elles ont le mérite d’exister et de donner à la finance un rôle majeur dans le changement du monde. La LTE sera-t-elle bientôt un standard international ? J’en fais mon souhait.
Que 2018 soit l’« annus mirabilis » pour une croissance durable, une meilleure prise en compte des risques sociaux et environnementaux ainsi qu’un meilleur partage des fruits de la croissance.

1 commentaire

  • 05 janvier 14:41

    Ce serait plutôt UN annus mirabilis.


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