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1MDB : quand des fonds publics malaisiens financent le luxe et le cinéma
information fournie par Boursorama avec Media Services 26/12/2025 à 12:35

Le logo de 1 Malaysia Development Berhad (1MDB) sur un panneau d'affichage du site de construction de la bourse Tun Razak, à Kuala Lumpur devant les emblématiques tours jumelles de Malaisie. Photo prise le 8 juillet 2015. ( AFP / MANAN VATSYAYANA )

Le logo de 1 Malaysia Development Berhad (1MDB) sur un panneau d'affichage du site de construction de la bourse Tun Razak, à Kuala Lumpur devant les emblématiques tours jumelles de Malaisie. Photo prise le 8 juillet 2015. ( AFP / MANAN VATSYAYANA )

Le détournement du fonds souverain malaisien a permis de financer yachts, œuvres d’art et films hollywoodiens, secouant la Malaisie et Goldman Sachs.

1MDB : des investissements publics aux soupçons de détournement

1Malaysia Development Berhad, ou 1MDB, était un fonds d'investissement souverain malaisien, aujourd'hui dissous, créé en 2009 par Najib Razak, alors Premier ministre depuis peu. Il a été reconnu ce vendredi 26 décembre coupable d'abus de pouvoir et de blanchiment d'argent.

Sous sa supervision, le fonds a investi notamment dans l'énergie et l'immobilier, en Malaisie et au Moyen-Orient.

Un certain Low Taek Jho, homme d'affaires malaisien au carnet d'adresses bien fourni et sans rôle officiel, aurait aidé à mettre sur pieds 1MDB et pris des décisions financières cruciales. Il est aujourd'hui en fuite.

Les voyants ont commencé à passer au rouge en 2014, quand la dette de la société d'Etat a atteint la somme astronomique de 11 milliards de dollars , alors qu'émergeaient des inquiétudes autour d'argent évaporé.

Le portail d'actualités Sarawak Report a lancé l'alerte en premier, suivi en 2015 par le Wall Street Journal , qui a publié des documents montrant que Najib Razak avait reçu au moins 681 millions de dollars sur ses comptes personnels.

Des fonds d’1MDB détournés vers le luxe et le cinéma

Le ministère de la Justice des Etats-Unis a ensuite ouvert une grande enquête, avançant que les fonds volés avaient été blanchis grâce au système financier américain et dépensés dans des produits de luxe.

Les estimations chiffrent à plus de 4,5 milliards de dollars les sommes détournées entre 2009 et 2015 par des responsables d'1MDB et des partenaires .

Des dizaines de millions ont été utilisés en 2012 par le beau-fils de Najib Razak, Riza Aziz, un producteur de cinéma en herbe, pour financer "Le Loup de Wall Street", film avec Leonardo DiCaprio racontant l'ascension et la chute d'un courtier en bourse véreux.

Des centaines de millions ont par ailleurs été déboursés pour de l'immobilier de luxe à Beverly Hills, New York et Londres.

Parmi les autres opérations fastueuses qu'ils sont accusés d'avoir menées: l'achat d'un tableau de Monet à 35 millions de dollars, un Van Gogh à 5,5 millions, un avion Bombardier à 35 millions, une participation dans le label EMI Music Publishing à 100 millions et un yacht à 250 millions .

Quelle responsabilité pour Goldman Sachs dans cette affaire ?

En plus de Najib Razak, la Malaisie a aussi inculpé Goldman Sachs et plusieurs employés et anciens employés de la banque américaine pour leur rôle dans ce scandale.

Les procureurs affirment que des responsables bancaires ont aidé à détourner des grosses sommes et corrompu des hauts placés pour s'adjuger des contrats, tout en dupant les investisseurs.

L'ancien président de la filliale de Goldman Sachs Asie du Sud-Est, Tim Leissner, a plaidé coupable aux Etats-Unis de corruption et de blanchiment d'argent . Il était passible d'un maximum de 25 ans de réclusion, mais a écopé d'une peine de deux ans d'emprisonnement en mai 2025, grâce à sa collaboration avec les autorités américaines.

Il a notamment témoigné contre un ancien banquier de l'établissement, Ng Chong Hwa, aussi connu sous le nom de Roger Ng, et condamné, lui, à 10 ans d'emprisonnement en mars 2023.

1,4 milliard de dollars récupérés par la Malaisie

En juillet 2020, Goldman Sachs a accepté de payer 3,9 milliards de dollars à la Malaisie en dommages et intérêts au terme des procédures criminelles contre elle.

L'accord porte sur 2,5 milliards en cash et l'assurance d'aider le pays à récupérer au moins 1,4 milliard de dollars de biens mal-acquis. Les tensions sur ce point ont été ravivées en 2023 quand l'actuel Premier ministre malaisien, Anwar Ibrahim, a cherché à renégocier les termes, arguant que son pays ne pouvait pas se "laisser mener en bateau". La banque américaine a engagé des poursuites contre Kuala Lumpur.

Malgré cette dispute, le recouvrement des fonds perdus a dépassé les attentes. En juin 2024, le ministère de la Justice américain a expliqué qu'il avait récupéré ou aidé à rendre 1,4 milliard de dollars à la Malaisie. En janvier 2025, 20 millions supplémentaires ont été sécurisés .

En août 2024, une autre banque américaine, JPMorgan Chase, a accepté de payer 330 millions pour solder tous ses différends autour de 1MDB.

Plus tôt en décembre, la Commission anticorruption malaisienne a indiqué que des discussions avec des responsables américains allaient aboutir au retour de 12 tableaux de grande valeur, signés notamment Picasso, Matisse et Miro, pour une valeur excédant 30 millions de dollars.

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