Interview de Jean-Charles Naouri dans Investir 13 mai 2016
Morceaux choisis
Sur la rotation des actifs :
« Nous pensons ainsi qu’il est pertinent de céder des actifs lorsqu’ils sont arrivés à maturité afin d’en acquérir d’autres, avec un plus fort potentiel. Une société doit se développer à la fois de manière organique par ses ouvertures propres de magasins et à travers des acquisitions. Notre dette est désormais revenue à un niveau satisfaisant après la cession de la Thaïlande et du Vietnam pour 4,2 milliards d’euros. Nos filiales dans ces pays constituaient de très beaux actifs mais qui étaient arrivés, selon nous, à une certaine forme de maturité. Nous avons donc décidé de les céder et avons su bien les valoriser, à 17 fois l’excédent brut d’exploitation pour la Thaïlande, et à 34 fois le résultat opérationnel courant pour le Vietnam. Le produit de ces ventes sera consacré jusqu’à 4 milliards d’euros au renforcement du bilan. Au-delà, les fonds générés par le produit des cessions serviront pour des investissements stratégiques et créateurs de valeur. L’impact défavorable de ces cessions sur nos résultats sera limité compte tenu du montant très important de liquidités reçues, de l’impact favorable du désendettement en cours et de futurs développements, comme celui annoncé pour l’e-commerce.
Sur Cdiscount :
« Cdiscount est une plate-forme e-commerce qui marche bien et qui est leader sur son marché, plus particulièrement sur les produits lourds (plus de 30 kg). Avant la cotation de Cnova, elle affichait un bon niveau de cash-flow libre et dégageait un résultat opérationnel courant légèrement positif. C’est toujours le cas. L’enseigne a dépassé 30 % de parts de marché. Pour développer Cdiscount, nous faisons jouer pleinement les synergies d’achats avec nos magasins,
Sur les objectifs en France
« Le point clé pour Casino cette année, c’est en effet l’amélioration de la France. Nous sommes confiants dans notre capacité à atteindre notre objectif en France de résultat opérationnel courant de 500 millions d’euros en 2016.
En termes de taux de marge de résultat opérationnel, 2016 marquera, selon nos prévisions, une amélioration sensible par rapport à 2015 même si cela reste en effet encore inférieur au niveau d’il y a quatre ans. Mais à cette époque, les prix étaient à un niveau plus élevé, ce qui n’était pas soutenable sur la durée. Nos différents modèles de magasins nous apportent un bon équilibre entre croissance et rentabilité .
Sur le Brésil :
« Sur le long terme, nous restons confiants dans le potentiel de cet immense pays très peuplé, où nous avons une position de leader et où les perspectives économiques à moyen-long terme sont importantes.
Pour ce qui est du non-alimentaire au Brésil (activités dites « électroniques »), nous avons déjà noté une amélioration séquentielle des ventes de Via Varejo, dont Casino ne détient que 14 % des intérêts économiques…
il serait absurde de vendre des actifs au Brésil, où le potentiel de développement est considérable
Sur la valorisation du parc immobilier :
« Nous croyons beaucoup dans les synergies entre la distribution et l’immobilier. La création de valeur se déplace de la grande distribution vers l’immobilier commercial au fur et à mesure que le pays se développe.
Le potentiel de création de valeur continuera d’être très important compte tenu de la taille et du nombre de sites détenus par Casino et de notre gestion dynamique du parc immobilier. Notre politique est de réduire la taille de nos hypermarchés, historiquement grands (notamment la partie du non-alimentaire), ce qui améliorera le chiffre d’affaires par mètre carré et donc la rentabilité du magasin. Dans le même temps, les galeries marchandes, qui étaient historiquement petites, s’agrandissent.
Sur la politique de dividende :
« L’objectif de résultat opérationnel courant en amélioration significative en France cette année, la génération de cash-flow libre positive en 2016 et la dette fortement réduite seront les paramètres qui seront pris en compte en 2017 par le conseil d’administration pour fixer le montant des dividendes à verser au titre de l’exercice 2016.