Personnes immunodéprimées, variants… Les promesses du futur vaccin anti-Covid d’Ose Immunotherapeutics
Les résultats de la phase I sont positifs pour le vaccin anti-Covid de la biotech française Ose Immunotherapeutics. Les perspectives sont encourageantes pour les personnes immunodéprimées et la lutte contre les variants, notamment Omicron. La question désormais est de s’assurer d’une réponse immunitaire à long terme.
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Julien Cottineau
02 Décembre 2021 16h30
Personnes immunodéprimées, variants… Les promesses du futur vaccin anti-Covid d’Ose Immunotherapeutics © Whitesession/Pixabay
Ose Immunotherapeutics décidera au cours du premier trimestre 2022 des modalités de développement de son vaccin Covepit contre le Covid-19.
L’essai clinique de phase I de son vaccin contre le Covid-19 avait été suspendu pendant plusieurs mois. Mais Ose Immunotherapeutics a enfin annoncé des premiers résultats positifs le 30 novembre. Baptisé Covepit, son vaccin a démontré une bonne tolérance et une capacité à mobiliser la réponse immunitaire. Les effets secondaires observés lors de l’essai seraient pour leur part bien résorbables.
L’entreprise biotechnologique nantaise attend désormais des preuves d’une réponse immunitaire à long terme au premier trimestre 2022 pour décider de la façon de poursuivre le développement du vaccin. Celui-ci affiche des caractéristiques intéressantes pour les personnes immunodéprimées et pour lutter contre les variants. Le calendrier n’est plus rendu public. A l’origine, un essai de phase II/III devait se tenir cet automne, avec une mise sur le marché espérée début 2022.
Mobilisation des cellules tueuses
Dans le détail, ces premiers résultats ont prouvé une réponse immunologique très intéressante chez les 8 volontaires sains qui ont reçu le vaccin dans le cadre du premier essai clinique. Tous ont présenté des « résultats immunologiques significativement meilleurs que ceux obtenus chez des patients convalescents », assure Ose Immunotherapeutics dans son communiqué.
Le vaccin a la particularité de générer une réponse des lymphocytes T, l’une des composantes essentielles du système immunitaire, capables de tuer des cellules produisant le virus dans l’organisme et dotées d’une mémoire immunitaire longue. Ce qui représente un double avantage sur les anticorps, qui ne peuvent que neutraliser l’infection et qui, face au SARS-Co-V-2, s’estompent en quelques mois, nécessitant ainsi les doses de rappel. Selon la société, ce mode d’action pourrait être très intéressant pour les « patients immunodéprimés avec de faibles réponses anticorps malgré l’administration répétée des vaccins actuels enregistrés ».
Pour autant, et avant d’aller plus loin dans le développement de Covepit, Ose Immunotherapeutics veut s’assurer d’une réponse immunitaire durable. Le groupe dit attendre « au cours du premier trimestre 2022 les résultats supplémentaires d’immunogénicité à six mois sur la réponse T mémoire à long terme ». S’ils sont positifs, la biotech entamera alors des discussions « avec les agences de santé pour proposer en priorité un développement chez les patients immunodéprimés ».
Du potentiel contre les variants, même Omicron
L'autre avantage du vaccin est son potentiel dans la lutte contre les variants. Car Covepit ne cible pas que la protéine Spike, comme les vaccins actuels, et notamment les best-sellers de Moderna et de Pfizer/BioNTech, mais un total de 11 protéines du virus. Présenté comme un « vaccin de deuxième génération », il couvrirait ainsi « tous les variants du SARS-CoV-2 identifiés au niveau mondial à ce jour », assure Ose Immunotherapeutics. Un spectre qui inclurait le variant Delta ainsi que le tout nouvel Omicron.
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En termes d’effets secondaires, l’entreprise se dit rassurée. En juillet dernier, l’essai clinique avait été stoppé par précaution en raison de l’apparition chez les volontaires sains de nodules, c’est-à-dire de petites grosseurs sous la peau, au point d’injection. Mais après un suivi par la biotech ainsi que par un comité indépendant en charge de l’évaluation de la sécurité de l’essai, ces nodules ont disparu en quelques semaines « pour la plupart des participants », indique la société.
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