Mehdi Laghrari
En toute discrétion. Cinq ans après la mise en place des premières antennes dédiée à la 5G, la technologie a progressivement gagné du terrain auprès des particuliers. Selon les chiffres de l'Arcep, le régulateur des télécoms, plus de 26 millions de cartes SIM ont été actives sur les réseaux 5G au premier trimestre 2025, soit environ un tiers du parc total.
« Tous les mois, tous les trimestres, nous observons une augmentation du nombre de sites dédiés à cette technologie », se félicite Christian Leon, PDG de la zone Europe de l'Ouest chez Ericsson, qui présentait, jeudi, un bilan de celle-ci sur les cinq dernières années. « La France est désormais passée de l'expérimentation au déploiement réel », complète-t-il.
Débits très élevés, latence faible, sécurité renforcée… De fait, les avantages de cette technologie par rapport à sa grande soeur, la 4G, sont multiples. Pour autant, le triomphalisme que l'on trouve chez les professionnels n'a pas infusé auprès du grand public.
« La 5G n'a pas été une révolution, ni pour le consommateur, ni pour les entreprises, ni même pour les finances des opérateurs », affirme Stéphane Beyazian, analyste au sein d'Oddo BHF.
« Il est trop tôt pour dire si c'est un succès commercial », nuance Emmanuel Lugagne Delpon, directeur technique des réseaux chez Orange France, qui rappelle que les premiers forfaits mobile opérant avec de la vraie 5G (la 5G dite « standalone ») ne sont commercialisés que depuis quelques mois. En effet, entre 2020 et 2024, les forfaits mobile 5G reposaient sur la technologie non-standalone (NSA), qui s'appuie sur le réseau 4G existant pour fonctionner.
« Il est trop tôt pour dire si c'est un succès commercial », nuance Emmanuel Lugagne Delpon, directeur technique des réseaux chez Orange France, qui rappelle que les premiers forfaits mobile opérant avec de la vraie 5G (la 5G dite « standalone ») ne sont commercialisés que depuis quelques mois. En effet, entre 2020 et 2024, les forfaits mobile 5G reposaient sur la technologie non-standalone (NSA), qui s'appuie sur le réseau 4G existant pour fonctionner.
A l'inverse, chez Orange, la 5G+ est commercialisée dans une offre distincte depuis mars dernier. « La plupart de nos utilisateurs étant déjà satisfaits de notre réseau 4G, nous avons décidé de réserver l'offre 5G+ à la partie haute du marché », explique Emmnauel Lugagne Delpon.
De même pour Bouygues, qui a lancé une option 5G+ payante à la fin du mois de juin. Côté SFR, la 5G+ était réservée jusqu'à présent aux entreprises, mais une offre à destination du grand public devrait être annoncée dans les prochains jours.
Un sprint commercial qui peut s'expliquer par le potentiel de monétisation d'un vrai réseau 5G, dans un marché encore en proie à des prix très bas. « La 5G standalone permet de faire du slicing et de la priorisation sur les réseaux, ce qui peut être packagé dans des offres spécifiques par les opérateurs », explique Viktor Arvidsson, directeur de la stratégie chez Ericsson.
Mais au-delà des retombées financières, les opérateurs développent cette technologie avant tout pour des raisons techniques. « La 5G est pensée pour repousser les murs capacitaires, car les précédents réseaux commençaient à saturer », explique Emmanuel Lugagne Delpon.
Surtout, elle permet de consommer jusqu'à 10 fois moins d'énergie que sa grande soeur, selon les différents acteurs du marché. « Nous espérons que ces offres, apparues depuis peu, vont donc décoller commercialement », affirme Emmanuel Lugagne Delpon.
