ORANGE : Imposible n'est pas télécoms

hinojosa

01 oct. 2025 •08:45

David Barroux

SFR est à vendre. Les acheteurs potentiels sont ultra-motivés. Les autorités de la concurrence pas totalement hostiles. Mais un deal reste très complexe.

En affaires, ce n'est pas parce que quelque chose est possible que cela est forcément facile. La preuve avec le dossier SFR.

L'opérateur contrôlé par Patrick Drahi ayant renégocié avec ses créanciers une réduction de sa dette, et les autorités européennes et françaises en charge de la concurrence semblant aujourd'hui moins fermées par principe à une consolidation sur le marché des télécoms, il est désormais envisageable que Bouygues Telecom, Free et Orange unissent leurs forces pour racheter SFR et s'en partagent les actifs.

Un vendeur, des acheteurs
Dans un métier de coûts fixes comme les télécoms, rajouter quelques millions d'abonnés sur son infrastructure ne coûte pas très cher en augmentation de capacités et peut rapporter gros. Sur un marché français très concurrentiel et sur lequel la croissance est le grand abonné absent, l'amélioration de la rentabilité passe aux yeux de tous par une réduction des coûts et une baisse de l'intensité concurrentielle. Tous les opérateurs sont donc très motivés et espèrent pouvoir s'entendre sur la répartition des actifs et sur un prix attractif pour Patrick Drahi.

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Mais ce n'est pas parce que les planètes n'ont jamais été aussi alignées qu'un deal est à portée de main. D'abord parce que même si l'on dit les gendarmes de la concurrence moins hostiles à un passage de quatre à trois opérateurs, nous restons loin d'un « qui ne dit mot consent ».

Une fois le dossier devant eux, les juges de l'antitrust pourraient tiquer ou exiger trop de garanties pour éviter que les opérateurs ne soient les seuls gagnants de la consolidation. Sur les prix comme sur le social, les acquéreurs devront donner des garanties. Ils devront aussi promettre qu'ils continuent d'investir. Les politiques qui sont bien silencieux pourraient aussi se réveiller à l'approche de la présidentielle.

Rien de simple
Les opérateurs eux-mêmes vont devoir s'entendre. Qui rachète quoi et à quel prix ? Les négociations qui ont déjà commencé n'ont pas encore abouti et risquent d'être tendues même si tous les opérateurs ont envie de trouver un terrain d'entente.

Une fois un accord trouvé, accepté par Patrick Drahi et validé par les autorités de la concurrence, il faudra ensuite passer à la phase d'exécution, qui sera là aussi très complexe. Faire « migrer » les infrastructures et les abonnés sans trop de perte en ligne n'aura rien de simple… mais rien d'impossible non plus.