Boo6,
nano d'il y a 20 ans n'était pas le nano D'aujourd'hui.
Imaginez vous, vous tout seul, avec une idée, un concept first in class qui pourrait révolutionner le traitement du cancer ; vous faites quoi ? vous avez pas un rond et vous avez tout à apprendre sur le parcours à suivre pour mobiliser, convaincre de se lancer dans l'aventure, prouver l'efficacité à l'échelle mondiale. Ce n'est pas comme prendre l'autoroute, rien n'est fléché et rater un embranchement c'est potentiellement aller dans le fossé (une administration qui vous dira non, recommencez votre copie ou arrêtez vos essais ou ne le commencez tout simplement pas.)
De surcroît, la preuve de l'efficacité passe aussi par le temps, en plus d'une réglementation elle même très pointilleuse (santé/sécurité humaine oblige) et des interventions incontournables très chronophage (quasiment trois ans à l'organisme certificateur de l'époque pour délivrer le CE STM pour un first in class). Et là nous parlons succés, mais en cas d'échec, tout ce qui est investi est alors perdu, ce qui ne doit pas faciliter la recherche de financements. Mais c'est le jeu, un jeu compliqué à mettre en place et à mener à terme dans un environnement économique, sanitaire, et géo politique on ne peut plus compliqué ces dernières années.
Une bio/medtech donc.
Bref, pour aboutir il a fallu d'abord mettre bien des choses en place, personne n'a jamais dit que sortir un nouveau traitement contre le cancer était chose facile et rapide, encore moins quand on ne dispose ni d'argent, ni de connaissances innées pour y arriver, ni d'un réseau et d'une structure mondiale adéquat, ni même d'actionnaires supportifs (bien à contraire au regard des boulets qu'on se traîne ici depuis des années).
Minos,
Dans mes propos je tiens évidemment compte de ce facteur.
Lorsqu'on parle d'une technologie disruptive, il faut avant tout prouver son efficacité puis convaincre des investisseurs etc...je suis parfaitement conscient que cela prends plus de temps que de proposer un produit générique issu des mêmes molécules que le Doliprane et qui sortirait d'un grand labo.
Dans le même temps, paradoxalement, tenter de disrupter le marché et faire adopter à l'industrie un dispositif "révolutionnaire" demande à faire au mieux pour aller vite, sinon on s'expose à une concurrence féroce qui peut arriver avec un procédé plus avancée.
Là je parle donc uniquement du point de vue "économique" et stratégie d'entreprise, car ne l'oublions pas, Nano n'est pas une association à but non-lucratif.
Ensuite, et là c'est plutôt mon côté factuel et humain qui va parler, je me suis toujours interrogé sur des aspects très opaques pour moi :
- Pourquoi Nano a toujours pris autant de temps sur le recrutement de nouveaux patients pour accélérer les tests de son produit ?
Et/ou pourquoi les institutions n'ont pas fait le nécessaire pour accélérer le recrutement, aider Nano à sauver des patients ?
- Le recrutement est, certes, imposé sur certains types de patients (en fonction des critères d'éligibilité) mais comment justifier que ça ait été autant fastidieux de trouver des "volontaires" sur une maladie (malheureusement) très répandue et dont le taux de mortalité est élevé ?
- Enfin, comment peut-on en arriver à ne pas proposer de tester le produit à des patients qui n'ont plus aucune chance et qui auraient été volontaires, à n'en pas douter, à tenter leurs chances avec ce produit ?
J'ai toujours du mal à comprendre pour quelles raisons on n'essaye pas de laisser la chance à des malades du cancer en fin de vie avec des procédés "révolutionnaires" comme celui de Nano (et bien d'autres entreprises avec des produits "révolutionnaires" qui sont dans le même cas !)
Par ailleurs, vous parlez de la réglementation obligatoire avant la mise sur le marché applicable à tous médicaments - à savoir les fameuses phase I, II puis III avant d'obtenir le sésame d'autorisation de mise sur le marché de la FDA.
Encore une fois je suis entièrement d'accord avec ce que vous dites mais de façon très factuelle :
- pour des patients en fin de vie pourquoi ne pas tout tenter ? Ce ne sont pas les patients qui diraient non…Et on pourrait agrandir les cohortes de test à grande échelle en dehors des oblations d'éligibilité
- sans rentrer dans un débat polémique, on a récemment eu la preuve qu'un vaccin pouvait entrer sur le marché en moins d'1 an avec des procédures (très très) accélérées qui ont permis l'accès au marché à la population mondiale pour une maladie qui, sauf erreur, est bien moins meurtrière que le cancer.
Donc oui je réitère en estimant que la techno de Nano est toujours bonne mais à force d'entendre des messages du type "révolutionnaire", "marché énorme", "First Class", etc...et bien le soufflet est retombé chez moi.
Je crois toujours en la techno mais on est en 2025 et la 1ère autorisation de la FDA pour le Sarcome des tissus mou est arrivé en 2019 de mémoire et depuis...plus rien.
Un autre sujet qui me revient est l'annonce qui avait été faite sur l'effet Abscopal qui induisait qu'irradier la tumeur principale avec la techno de Nano permettait d'agir "à distance" sur les métastases !
J'avais clairement trouvé cette info inattendue et tellement surprenante (dans le bon sens du terme)....On commençait même à parler de Vaccin contre le cancer à ce moment là.
Bref, comme je l'indiquais je suis Nano depuis plus de 10 ans....j'en ai suivi des "story" Nano, des communiqués tous plus prometteurs les uns que les autres, les PDJ investisseurs, etc...
La réalité est qu'aujourd'hui on est dans une forme d'opacité malgré tout le plan d'expansion que Nano a mis en place avec des acteurs de 1er plan (MD Anderson, etc...) et que je salue malgré tout.
On parlait d'une valo à 1 ou 2 milliard pour 2025 il y a encore quelques années. Le résultat :
- Valorisation à 160M€
- Une action que j'ai connu à plus de 20€ sans partenariat
- Aucune commercialisation en vue (pas même pour STM alors que Nano à l'autorisation...Ah oui ils attendent de trouver la meilleure valorisation du produit avec remboursement de la sécu, suis-je bête)
- Des essais, des essais et encore des essais avec beaucoup de conditionnel dans les communiqués des résultats ("Nano pourrait...", "NBTXR3 devrait pouvoir permettre...", etc...) Les plus anciens comprendont :)
Et je ne vais même pas parler des essais pour T&C...la phase III aurait déjà dû être validée si Nano n'avait pas décidé de tout reprendre à 0 lorsqu'elle annoncé son partenariat avec Janssen..un comble !
C'est une belle boite, je le pense toujours mais oui. C'est trop long.