Changement de forme juridique d'EDF et son introduction en bourse
Par la loi no 2004-803 du 9 août 2004, EDF, d'établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), devient société anonyme (SA).
Son capital social a été transféré à l'État, qui selon les dispositions de l'article 24 de cette loi en détient 70 % au moins.
Infrastructures (immobilisations) : avec plus de 180 milliards d'euros en 2010, le groupe EDF est la plus grande entreprise propriétaire au monde ( Wikipédia )
EDF a été introduit en bourse avec une capitalisation boursière de 64 milliards…. Sous évaluée de 300% par rapport à son patrimoine ( industriel, ses fondamentaux, savoir faire et immobiliers )….
Le 19 novembre 2004, EDF devient une société anonyme à capitaux publics.
Le 21 novembre 2005, l'entreprise introduit 15 % de son capital à la Bourse de Paris au prix de 32 € par action. après avoir changé de statut et figure dans le CAC 40 entre le 19 décembre 2005 et le 21 décembre 2015.
L’Etat vend 10 % des 1,8 milliards d’actions de l’introduction en bourse émis à 32 € le titre qui formera la base des actionnaires minoritaires…..
185 millions de titres à 32 seront échangés à l’introduction et l’Etat récupérera ce pactole sans avoir engagé le moindre argent, puisque le capital d’EDF nationalisée en tant qu’EPIC n’a été que transféré et est passé de Nation à Etat après jeu d’écriture pour son changement de statut.
Deux ans plus tard, fin 2007, l'État revend 2,5 % du capital d'EDF dans le but de récupérer environ 5 milliards €.
La vente rapportera moins que prévu initialement, environ de 3,7 milliards.
A partir de cet instant, 2005, EDF privée reversera en moyenne près de 2 milliards de dividendes chaque année à l’Etat…
Sur 17 années, l’Etat percevra durant 11 ans du cash… soit 22 milliards, et 5 années percevra des actions, au lieu de cash… ( opérant des dilutions sur le dos des PP ).
Que l’Etat retrouvera en fin de bilan dans son portefeuille, sous forme d’actions..
On est passé de 1,8 milliards de titres à l’ouverture en 2005 à plus de 3 milliards en 2022.
L’Etat ayant opéré en plus en tant qu’actionnaire principale quelques augmentations de capital durant les 16 années avec des dilutions forcées pour les PP.
Il faut bien comprendre, que les fonds publics ne sont jamais intervenus dans quelconques insufflations, ce sont les actionnaires de l’entreprise qui ont assumé.
L’Etat, en tant qu’actionnaire majoritaire et décideur, n’a opéré que des dilutions et augmentations de capital sur l’entreprise pour dégager quelques capitaux nécessaires à ses emplettes.
Rachat d’AREVA par exemple…. Puis d’Alstom pour rattraper les coquilles de M. Macron lors du bradage de l’entreprise à GE…
L’Etat n’a jamais mis la moindre thune dans EDF….à aucun moment des ses 77 ans d’existence, ni dans les réseaux de transport et de distribution, ni dans le thermique flamme ou nucléaire, ni dans l’hydraulique…… JAMAIS.
Même à sa création en 1946...
EDF a assumé financièrement durant 50 ans le remboursement de la nationalisation des opérateurs historiques de 1946 à 1996.
Renationalisation
Fin 2022, l'État français entreprend la renationalisation de l'entreprise afin de faire face à la construction de six nouveaux réacteurs nucléaires, avec une option pour huit autres.
Fin janvier 2023, la participation de l'État dans le capital dépasse le seuil des 90 %.
Le 23 mai 2023, le ministre de l'Économie, Bruno le Maire, annonce la finalisation de la nationalisation d'EDF le 8 juin avec une prise de contrôle à 100 % par l'État.
L'opération lui aura coûté au total à 9,7 milliards d'euros
J’aime quand les fonds publics nationaux se transforment….en….. L'opération lui aura coûté au total à 9,7 milliards d'euros… aucune gêne, même pas peur.
Synthèse
La privatisation d’EDF, n’a fait qu’enrichir les opérateurs alternatifs sur le dos de l’outil national et son actionnaire majoritaire, pour assouvir ses choix en politique générale. ( création d’une fausse concurrence qui au bout de 20 ans… reste toujours une fausse concurrence, n’ayant fait qu’engranger les soutiens et subventions, sans rien développer). EDF assurant toujours 90% de la consommation avec Engie, ( ex GDF/Suez ) seule entreprise ayant quelques moyens de production en France ( gaz et hydraulique énergies pilotables ) depuis toujours..
Les productions Eri des uns et des autres, y compris EDF, sont marginales et surtout en inadéquation avec la consommation, qui en fond des poisons à gérer sur un réseau.
Depuis 2005, Edf se retrouve vidée de plusieurs dizaines de milliards…
Séparation des réseaux EDF/GDG en 2003/2004…. 3 milliards ( ancien PDG d’EDF M. M Boiteux )
Ponction de la CNR pour être mis dans la dote du mariage GDF/Suez pour 5 milliards, Edf ayant assuré durant 20 ans, tout l’aménagement du Rhône, ses 12 ou 13 barrages/écluses et des km de canaux pour rendre le Rhône navigable jusqu’ à Port St louis.
EDF n’a jamais pu entrer dans sa phase d’amortissement, puisqu’une fois construit… M Sarkozy en a fait don à la corbeille du mariage GDF/Suez…
2005/2008 les 2 ouvertures dégageront près de 10 milliards à l’Etat ( 10% de titres à 32 €, puis 5% de titres à 64 € )
Les dividendes ont rapporté prés de 22 milliards de cash à l’Etat… plus des titres dans les cas ou l’option cash, n’était pas choisi.
Mise en place de la CSPE, dispositif qui aurait dû être transparent pour EDF… sauf que l’Etat redistribue plus que ce qu’EDF collecte et depuis 6 ou 7 ans, l’Etat se retrouve avec une ardoise de 5 milliards
2011, mise en place de l’ARENH, sous couvert de la loi Nome découlant du rapport Champsaur ….
EDF est obligée de céder 100 TWh de ses productions nucléaires à 42 € le MWh… en fait 20% en dessous de ses coûts de revient, une perte de 20% sur son CA/RN nucléaire qui s’évalue à 1,8 voire 2 milliards par an de perte dans ses bilans de fins d’exercices.
EDF a perdu au travers de l’ARENH plus de 22 milliards depuis sa mise en place….
La cerise de B Lemaire…..
2022.…
L’ARENH passe à 120 TWh, parallèlement les anomalies de CSC induisent une diminution de la production nucléaire, et EDF se voit céder plus de 41 % de sa production à des alternatifs qui représentent moins de 20% des consommateurs, mais leur assurant 100% voire plus de leur fourniture à 46 € le Mwh; laissant EDF aller se servir à leur place sur le marché qui a explosé
Résultats des courses, EDF engrange un déficit de près de 29 milliards, sur la base d’un bouclier tarifaire qu’elle se retrouve seule à assumer…
EDF doit vendre à 46 € 120 Twh à ses concurrents, et a aller chercher à leur place sur le marché entre 300 et 900 € le MWh…. La grande classe à la B Lemaire.
TTE et Engie arrive même à faire des bénéfices sur le national…. Et on se demande pourquoi…?
Autre cerise, TTE finie à 20 milliards de RN à l’international, mais son déficit sur le national est donné à EDF au travers d’un ARENH abusif dérogeant à tous les articles de la loi Nome qui l’encadre.
Incroyable, quand EDF affiche sa situation financière, c’est avec tous ses bilans confondus à l’international, qui couvre 42% de son CA … que sur le global, l’entreprise utilise ses passerelles comptables pour équilibrer le CA SA….
Mais, quand TTE parle de son bilan… on n’affiche que les gains à l’extérieur… les déficits nationaux sur son pôle électrique et raffinages.
L’Etat Français gère les pertes et fait en sorte qu’EDF en assume les déboires…
Le bouclier tarifaire, pour EDF, les achats sur le marché en vrille, pour EDF…. Et les bénéfices de revente.. Pour TTE et Engie, avec un Mwh cédé par EDF à 46,20 €
Cette politique énergétique est une honte pour les citoyens français, ont a vidé, pressurisé, volé EDF et ses 80% de consommateurs pour maintenir à n’importe quel prix une fausse sacro-sainte concurrence pour se la jouer à Bruxelles sur une politique énergétique européenne ( surtout allemande ), totalement irrationnelle, as been, et je dirai morte avant même de naître.
M. M Boiteux l’avait dit et écrit maintes fois… l’électricité n’est pas un produit ordinaire pour être traité comme n’importe quel produit sur un marché..
Marcel Boiteux (né en 1922), normalien et mathématicien, ancien directeur général d'EDF et coauteur d'une importante contribution à la science économique, le problème de Ramsey-Boiteux,
La règle de Ramsey-Boiteux postule qu'un monopole naturel fait des pertes s’il doit fixer son prix à son coût marginal (car il a un coût initial important qu’il doit absorber).
Ce monopole naturel va donc essayer de parvenir à l’équilibre.
Il doit donc utiliser une tarification qualifiée de second rang, qui est supérieure au coût marginal et inversement proportionnelle à l’élasticité de la demande : l’idée est de récupérer les coûts fixes sur les services les moins élastiques (tarification non linéaire qui pèsent plus sur les usagers captifs).
Cette règle est due aux économistes et mathématiciens Franck Ramsey et Marcel Boiteux ayant vécu au xxe siècle.
C’est sur ses règles que le marché européen a été construit depuis plus de 50 ans, mais nos chers libéraux en ont dérivé les règles dans les années 2000 pour assouvir leurs fins, qu’EDF et la France puissent tirer avantage du choix de son outil énergétique était inconcevable pour les Allemands qui règne en maître dans l’industrie.
Nos dirigeants ont accepté de démolir EDF/GDF…. Seule entreprise nationale qui faisait rentrer des devises de son fonctionnement et allégeait le déséquilibre énergétique global.
EDF est redevenue une entreprise nationale à part entière, qui ne doit des comptes qu’à la Nation au travers de la Cour des Comptes.
Constitutionnellement et surtout juridiquement, l’Arenh devient illégal.
Bien que B Lemaire se la joue… l’Etat ne peut plus légalement utiliser EDF bien public national pour renflouer des entreprises privées. ( TTE, Engie et les 45 fantômes de l’énergie ).
Fini les ponctions déguisées par le jeu d’un actionnariat d’une entreprise cotée en bourse.
La rente nucléaire appartient à la Nation, pas à l’Etat
EDF n’est plus en Bourse, l’entreprise de service public national n’est plus autorisée à faire des bénéfices, et se doit de reverser sa compétitivité aux citoyens au travers des tarifs de vente, comme avant sa privatisation en 2005..
Dans l’entreprise EDF, la rente nucléaire sert aux investissements, maintenances de l’outil, coût d’exploitation en live et dans le temps avec la gestion des déchets et compétitivité tarifaire.
Les futurs investissements dans le nucléaire doivent rester EDF, comme tous les programmes depuis 1946, mais il faut que l’Etat coupent définitivement les ponts financiers qu’il a obligé Edf d’avoir depuis 20 ans avec une fausse concurrence.
EDF a largement les moyens de survivre…. Si l’Etat arrête de s’en servir de banque pour ses ambitions politiques et rincer ses oligarques.
La CDC, le Conseil d‘Etat, l’Assemblée et le Sénat tous ses outils nationaux dont dispose la Nation, doivent l’ouvrir à juste titre et demander des comptes à l’exécutif et à B Lemaire pour ses décisions plus que litigieuses à des fins privés et non pour un bien collectif Nation.