« C'est quand même bizarre qu'il n'y ait que les réacteurs en France qui aient des problèmes. Pourtant 51/59 (sauf erreur à quelques pré) des notre sont construit sous licence Westinghouse. Et tous les autres alors notamment aux us qui sont prolongés à 60ans voire 80 ans, n'ont pas de problème, pas de corrosion...... bref ils sont parfait quoi » ?
Le problème de « corrosion » semble t'il se découvrir sur les 1500 MW et un peu sur les 1300 MW... Sur un circuit annexe au circuit primaire ( RIS ), qui ne remet nullement en cause la sécurité des tranches.
Bien que l'ensemble REP soit issus des licences PWR de Westinghouse, le schéma sûreté/sécurité a été re-pondu par le CEA/FRA, traduit et adapté aux prescriptions françaises des plus sévères du globe à l'époque.
Toutes les REP / PWR 900 MW se ressemblent...
Mais l'aventure nucléaire, ne faisait que commencer en France avec le TAGADA ( Tricastin, Gravelines, Dampierre ) les CP1, qui faisaient suite aux CPO de Bugey et FESS ( 890 MW ).
Puis on est passé aux CP2 ( 915 MW ), tout en restant dans le modèle initial ( Cruas, St-Laurent, Blayais, Chinon )
On est monté en puissance, passé à 1300 MW avec les P4 et P'4 ( avec TAR ).
Et enfin les N4, fin des années 90 pour les 4 dernières de 1500 MW, sur lesquelles au bout de 22 ans de production 24h/24, EDF fait la découverte lors d'un arrêt de maintenance/rechargement des CSC sur des piquages RIS.
Cette découverte entraîne par mesure préventive ou de précaution de lancer une campagne de visite sur toutes les tranches. ( 900, 1300 , 1500 ).
Très peu de CSC sur les CPO, 1, 2
Quelques CSC sur des micros défauts de soudure n'entraînant pas de remise en cause systématique de sécurité des filières d'un point de vue générique, mais des réparations du défaut quand même.
Dans tous les cas, la fréquence d'apparition des CSC au bout de 22 ans pour les plus jeunes, ou plus de 30 ans ne remet pas en cause la sécurité ni l'existence de l'ensemble de la filière nucléaire.
Une nouvelle charge de surveillance de ces points précis sont intégrés dans les programmes de maintenance lors de VP ou VD... pas de quoi en faire un fromage.
Il se trouve qu'en 2021 et 2022, EDF cumule toujours le retard covid des réacteurs qui n'ont pas pu être maintenus en temps et heure durant les isolements covid des prestataires de maintenance, et que ces retards ne peuvent être lissés que sur plusieurs années, chaque réacteur à sa propre programmation en fonction de sa première date de mise en service, et qu'il est impossible d'avancer, bousculer ou retarder volontairement un autre réacteur pour absorber le volume de maintenance en retard.
Le rattrapage se fait par petits décalages ou glissements des maintenances programmées, en fonction des aléas des réacteurs en fonctionnement, et des maintenances programmées à long termes de tous les réacteurs.
Bref, EDF l’a annoncé depuis le début, la perturbation des maintenances covid, va mettre du temps à être lissée, glissée ou insérée avec des perturbations de décalages sur l’ensemble du parc.
C’est vrai que l’anomalie CSC est venue en rajouter, et on en avait pas besoin dans l’actualité ukrainienne/russe avec les tarifs gaz qui sont partis dans la stratosphère.
Enfin, la seule chose qui différencie les CP0, CP1, CP2 (900 MW) aux autres tranches de 1300 et 1500 MW c'est le passage de 3 boucles GMPP/GV à 4 boucles sur les 1300, 1500 et EPR de 1650 MW.
Les flux hydrauliques du CP et implantations des piquages diffèrent légèrement entre 900 et autres... est-ce suffisant pour avoir des comportements thermiques, chimiques qui favorisent l'apparition de CSC sur les piquages RIS.....???
Il a fallu attendre plus de 20 ans de fonctionnement pour découvrir ce défaut de corrosion ( de microns à quelques millimètres sur un tuyau de 30 mm d'épaisseur, annexe au CP )...??
Piquage RIS ( injection de sécurité en cas d'accident ) circuit statique qui ne sert pas en exploitation, mais juste en cas d'accident sur le primaire.
Chaque pays, gère sa sécurité / sûreté avec ses propres prescriptions, le volume des visites robinetteries lors des maintenances diffère d'un pays à l'autre, c'est justement pour ça qu'il est complètement ridicule de comparer les durées des arrêts d'un pays à l'autre.
D'autres parts, la France disposent de réacteurs ayant continués de monter en puissance, seule la France exploite des réacteurs de 1300 et 1500 MW depuis 35 ans, beaucoup étant restés à 1000 MW les plus communs dans le monde.
L'EPR reste un REP de 3ème génération de 1650 MW, à 4 boucles avec un niveau de sécurité rehaussé mais reste toujours une filière REP modernisée, issue des grandes soeurs PWR de licence Westinghouse.
Reste que si l'on contrôlait tous les réacteurs PWR dans le monde, on trouverait forcément ce même type d'anomalie sur certains réacteurs, mais que le principe de précaution en France, fait que l'on arrête et contrôle systématiquement l'ensemble des 56 réacteurs.
De plus, la France n'exploite qu'une seule filière à eau pressurisée et avec un seul opérateur EDF et que l'ensemble des constructions ont été faites avec les mêmes composantes prescriptives, que toute modification sur un site, entraîne une réplique sur tous les autres et une uniformité de sécurité/sûreté.
Les USA ont une dizaine d'opérateurs nucléaires indépendants, exploitant à la fois du PWR ou du BWR ( comme Fukushima au Japon ).
Enfin... ce n'est pas un problème réacteur en France, mais un pur problème de petite chaudronnerie sur une tuyauterie annexe en charge statique ( pas de circulation de fluide ) avec une amorce de corrosion en surface sur un coude ou parfois sur la soudure du piquage, sans toutefois être générique.
Le principe de précaution nous fait intervenir... pas sûr que les AS étrangères débouchent sur les mêmes temps pour intervenir ou même intervenir.
PS
Il y a quelques années, les GV ont provoqué des indisponibilités similaires du parc... « l'aléa maintenance covid en moins ». ( en 2016, 20 réacteurs avaient été mis à l’arrêt à la fin de l’automne et remis en service progressivement jusqu’en février ou mars ).
Et pour répondre à aéropelu, EDF a pratiqué à bons nombres de contrôles sur les GV, avec des relevés d'anomalies similaires pourtant ayant été construits au Japon, aux US ou au Creusot.
Les constructions françaises sont de très belles factures et n'ont rien à envier aux autres, et il n'y a pas photo.
Mais chaque pays à ses AS, et les nôtres sont réputés pour des plus pointilleuses, et tant mieux.
On arrive à plus de 2 300 années de fonctionnement réacteurs cumulés sans accident grave.... ce n'est pas que le fruit du hasard.
Ça ne nous met pas à l'abri d'une tuile, mais cette surveillance fait tout pour nous en éloigner