ATOS : Pour information ... seulement

mjlibess

08 août 2025 •08:02

https://www.cgtatos.org/une-nouvelle-reorganisation-france-incompletement-organi see/

La direction lance une nouvelle réorganisation Atos France avec la fusion des entités Eviden et Tech F. Les directeurs de Business line (BL) ont planché devant vos représentants du personnel en Comité Social et Economique (CSE) qui, défiants, ont demandé une expertise indépendante. Le rapport a été publié et voici les points édifiants que la CGT a notés :

Incomplétude de la réorganisation :
Malgré des relances, l’expert n’a pas eu communication des organisations cibles définitives ainsi que les effectifs et taux de management associés. L’état actuel de la réorganisation, communiqué par la direction, est incomplet. Comme le tout arrivera tardivement dans l’année, c’est sûr que 2025 sera malmenée !

La pression destructrice sur les coûts de structure :
L’évolution des coûts de structure constitue la seule certitude du nouveau Business Plan.
La direction se donne des moyens pour (encore) restructurer avec un estimé de 700 Millions € !
Au regard de la profitabilité visée, le groupe compte réaliser environ 2,2 Milliards € d’économie sur les charges opérationnelles en 2025. Et en l’absence de croissance du chiffre d’affaires, cette pression sur les coûts sera maintenue jusqu’à atteindre la cible de 9 à 10% de taux de marge
opérationnelle. En clair, les salariés seront compressés fortement…

La pression critique sur les effectifs
Le gel des recrutements depuis plus d’un an et l’attrition naturelle, négociée ou forcée ! – pourraient ne pas être suffisants pour atteindre la diminution d’effectifs annoncée à -15 000 salariés. Un plan social pourrait être imposé dès 2025 ciblant les fonctions support ou les salariés âgés… Pour la direction, les technologies sont suffisamment similaires pour faciliter le repositionnement d’un salarié Cloud sur des technologies Legacy et inversement. Les affectations pour les salariés en intermission sont sous risques d’illégalité vis-à-vis du code du travail qui précise que
l’employeur a pour obligation de former le salarié à sa fonction, de tenir compte de ses capacités, et de veiller à sa santé physique et mentale.

Des clients satisfaits mais qui partent !
C’est étonnant. Les enquêtes démontrent une haute satisfaction clients. Il faudrait que la direction s’explique alors sur la perte des contrats sur des clients importants anciens comme EDF et Naval Group ! Il est vrai qu’Atos n’est plus à une contradiction près…

La réorganisation menace des entités et pas des moindres :

Des suppressions de postes pourraient être envisagées au sein de la force commerciale.
La suppression de fonctions supports peut bloquer le fonctionnement des entités de production.
L‘organisation d’Eviden Products en France n’est pas définie.
Un désengagement de l’activité Salesforce, avec impacts d’emploi sur les salariés spécialisés.
La vente de Bull SAS et des supercalculateurs + IA entrainera une perte de compétences vis-à-vis les activités d’Atos.
Un off-shore inadapté pour la France :
La direction souhaite une systématisation du move-to-offshore (MTO) dans les propositions commerciales y compris pour les renouvellements. Une posture qui ne s’applique pas – ou qui n’est pas adaptée – à la France qui réalise 80% de son chiffre d’affaires en secteurs public et parapublic.

Une R&D en variable d’ajustement de la marge :
TS possède 10 inno’labs qui sont des dispositifs d’innovation. Leur budget a été révisé à la baisse en 2025 à 1,2 Million €, la consigne étant donnée de se focaliser sur les sujets prioritaires (IA, Data…). La cession de Bull SAS comprend aussi 800 brevets sur les 1200 qui partiront du groupe Atos. Bull SAS concentre 60% du CIR (crédit impôt recherche) en France.

En conclusion, nous avons une réorganisation non finalisée et avec des inconnues dans l’équation… « On verra tout cela en 2026 » semble dire la direction ! Décidément c’est une mode en 2025 de parler « d’année blanche » pour cacher une dégradation des situations !