même si c'est loin c'est toujours du 155 mms
Artillerie : Une étude technico-opérationnelle sur le successeur du CAESAr sera lancée en 2025
par Laurent Lagneau · 1 mai 2025
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Selon la dernière édition des « Chiffres clés de la Défense », l’armée de Terre disposait de 78 pièces d’artillerie de 155 mm au 31 décembre 2023, en comptant les CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie] Mk1 et les AUF1. Soit un total bien en deçà de la dotation prévue pour lui permettre de tenir ses contrats opérationnels.
Les CAESAr cédés à l’Ukraine devant être remplacés, la situation s’est depuis améliorée. Selon le rapport intitulé « L’artillerie à l’aune du nouveau contexte stratégique », rendu par les députés Jean-Louis Thiériot [LR] et Matthieu Bloch [UDR], l’armée de Terre dispose actuellement de 63 CAESAr et de 32 AUF1, dont la réforme a toutefois été décidée en mars dernier.
Le retrait des AUF1 dépendra du calendrier des livraisons des CAESAr, 12 devant être remis à l’armée de Terre « dans le cadre du recomplètement des cessions ukrainiennes », d’ici l’été prochain.
D’après les propos du général Éric Lendroit, le commandant de la « coalition artillerie pour l’Ukraine », cités par les rapporteurs, le CAESAr est « plébiscité » par les artilleurs ukrainiens.
En effet, ces derniers soulignent « sa grande mobilité, sa manœuvrabilité, sa précision, sa résistance aux cadences de tirs élevées, son autonomie [600 km], sa compacité qui permet de le camoufler rapidement par rapport à d’autres modèles étrangers, de limiter la détection par les capteurs ennemis et de manœuvrer dans des espaces réduits, sa faible empreinte au sol [pas de traces de chenilles], sa rusticité [les artilleurs peuvent réparer eux-mêmes de nombreux problèmes] et ses dispositifs d’urgence dégradés en sortie de batterie qui permettent, en cas de panne, d’éviter de laisser le canon sur position ».
En outre, selon des données commniquées par KNDS France à MM. Bloch et Thiériot, « moins de 10 % des CAESAr sont hors d’usage contre 2 à 3 fois plus pour d’autres canons d’architecture comparable. Et sa disponibilité – plus de 60 % – est supérieure à celle du PzH2000 allemand [32 %] après cinq mois d’engagement.
Cela étant, aussi performant soit-il, le CAESAr va évoluer avec la version Mk2 [ou NG, pour nouvelle génération]. Il disposera ainsi d’une cabine mieux protégée, d’une motorisation plus puissante [460 ch contre 215], d’un nouveau châssis et de logiciels de conduite de tir améliorés, grâce à l’intelligence artificielle.
Ce programme, lancé il y a trois ans, se concrétisera par la livraison de 32 CAESAr Mk2 à l’armée de Terre vers la fin 2026, la Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30 ayant fixé la cible à 109 exemplaires d’ici 2030.
Pour autant, compte tenu des évoliutions technologiques, la succession du CAESAr se prépare déjà. En effet, selon les deux parlementaires, une « étude technico-opérationnelle » doit être lancée « à cet égard en 2025 ».
Au départ, il était question de développer le successeur du CAESAr en partenariat avec l’Allemagne, via le projet CIFS [Common Indirect Fire System].
Seulement, « face aux difficultés et/ou retards rencontrés dans le cadre d’autres programmes faisant l’objet d’une coopération franco-allemande, l’aboutissement » de ce projet « a été reporté de 2040 à 2045 », indique le rapport. Et d’ajouter : « En outre, il semblerait qu’avec le RCH155 produit par KNDS Allemagne, l’armée allemande détienne déjà une solution d’avenir ‘haut du spectre’ qui peut répondre à un besoin en 2045 ».
Aussi, MM. Thiériot et Bloch estiment que le « développement du futur système d’artillerie appelé à succéder au CAESAr à l’horizon 2040 » doit faire l’objet d’une « réflexion nationale ».
Quant à l’étude technico-opérationnelle qu’ils ont évoquée, elle devrait se concentrer notamment sur « la portée, l’automatisation, la précision et la robotisation ».
Une telle réflexion est déjà en cours chez le sud-coréen Hanwha. En effet, ce dernier vient de dévoiler les caractéristiques d’une nouvelle version de son obusier automoteur K9 Thunder, appelée « K9A3 ».
Ainsi, équipé d’un canon de 155 mm de calibre 58, ce K9A3 sera conçu pour faire face « aux réalités opérationnelles des prochaines décennies », assure l’industriel sud-coréen. « Il sera hautement automatisé et disposera d’une portée de tir plus longue [80 km] », a-t-il ajouté, précisant qu’il sera « optionnellement » sans équipage.