Frank Supplisson est en garde à vue, dans les locaux du commissariat d'Orléans, depuis ce mercredi 8 juillet au matin.
Vingt-quatre heures avant la fin de son mandat de président de l'Agglomération montargoise, Frank Supplisson a été placé en garde à vue au commissariat d'Orléans, ce mercredi 8 juillet.
Comme l'indiquent nos confrères de France Bleu Orléans, il était convoqué ce matin par la brigade financière de la Direction interrégionale de la police judiciaire d'Orléans (DIPJ) et a été placé dans la foulée en garde à vue. Une information confirmée par le procureur de la République de Montargis, Loïc Abrial.
Deux enquêtes préliminaires avaient été ouvertes l'été dernier contre X pour prise illégale d'intérêts et détournements de fonds publics.
L'une, en août 2019, dans l'affaire dite du Bon gîte, révélée par le blogueur montargois Gilles Ducoudré, l'autre en septembre pour l'agrandissement de la terrasse d'un restaurant montargois, dont les murs appartiennent au président de l'Agglo. Les travaux avaient été été financés par la ville de Montargis, municipalité où siégeait Frank Supplisson en tant qu'adjoint.
L'affaire du Bon gîte avait créé l'émoi dans l'agglomération montargoise et contraint Frank Supplisson à démissionner de son poste de premier adjoint à la mairie de Montargis. Entre novembre 2018 et juin 2019, l'élu avait signé trois contrats de location d'appartements meublés, au nom de l'Agglo, avec une société, Le Bon gîte, dont il était gérant et actionnaire à 20 %.
Il avait expliqué avoir voulu "rendre service"
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A l'époque, l'élu avait expliqué "avoir voulu rendre service", pour favoriser la venue à Montargis de jeunes médecins et avait indiqué avoir remboursé tous les loyers perçus... qui ne l'ont été dans les faits qu'après la révélation de l'affaire.
L'ouverture de ces enquêtes préliminaires a suscité de très vifs débats lors des réunions de l'agglomération : l'opposant communiste montargois Bruno Nottin réclamant la démission immédiate du président. Ce dernier répliquait en expliquant qu'il n'était au courant d'aucune enquête, n'ayant jamais été interrogé par la justice.
Il avait ainsi repoussé sa démission de mois en mois, demeurant président de l'agglomération montargoise jusqu'à ce jeudi 9 juillet, date de l'élection d'un nouveau bureau.
Frank Supplisson était revenu ces derniers jours sous les feux de l'actualité pour son projet de reprise de l'usine Famar de Lyon, qui produit de la nivaquine (un anti-paludéen à base de chloroquine). Interrogé par La Rep' à ce sujet, l'énarque n'avait pas souhaité faire de commentaire et invoqué "son droit à l'oubli".
C'est visiblement raté.
Pascale Auditeau