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CARMAT : On en est là malheureusement: combien coùte une vie humaine ?

10 juil. 2025 16:10

À en écouter certains sur ce forum, Carmat coûterait « trop cher » pour sauver des vies humaines. Mais posons-nous la vraie question : est-ce qu’on peut vraiment mettre un prix sur une vie ? Car c’est bien de cela dont il s’agit.

Pour information, même l’État français utilise une notion appelée « valeur tutélaire » de la vie humaine pour ses arbitrages en santé ou en sécurité publique. Cette valeur est fixée à 3 millions d’euros par vie humaine. Elle sert uniquement à guider les choix collectifs dans les politiques publiques, mais elle ne veut pas dire qu’on peut réellement acheter ou vendre une vie. Derrière chaque patient, il y a une histoire, une famille, une dignité qui ne se quantifie pas.

Alors, la vraie question est : sommes-nous prêts, collectivement, à investir pour sauver des vies ? Ou bien décidons-nous qu’au-delà d’un certain coût, une vie ne vaut plus la peine d’être sauvée ?
Il existe donc une véritable valeur de référence, qui est très loin du coût d’un dispositif Carmat.

Exemples concrets d’utilisation de la « valeur tutélaire »
Cette valeur de 3 millions d’euros par vie humaine n’est pas une invention abstraite : elle est utilisée dans plusieurs domaines pour guider les choix collectifs :

Sécurité routière : Pour décider d’installer ou non des radars, des barrières de sécurité ou des aménagements routiers, l’État calcule le coût de ces équipements par rapport au nombre de vies potentiellement sauvées. Si le coût par vie sauvée est inférieur à la valeur tutélaire, l’investissement est considéré comme justifié.

Santé publique : Lorsqu’il s’agit d’autoriser ou de rembourser un médicament, ou de financer une campagne de prévention, les autorités comparent le coût de l’action au nombre de vies sauvées, en se référant à cette valeur tutélaire.

Risques industriels et environnementaux : Pour fixer les normes de sécurité dans les usines ou les seuils de pollution, on évalue le coût des mesures par rapport à la valeur de la vie humaine, afin de déterminer si l’investissement est pertinent.

En résumé, cette valeur sert à arbitrer des décisions publiques majeures, bien au-delà du seul cas Carmat.

Pour les plus sceptiques
À ceux qui doutent, je vous invite simplement à faire une recherche sur « vie humaine valeur tutélaire ». Vous verrez que cette notion est officielle et largement utilisée dans les politiques publiques françaises.

Cela montre bien que la question du « prix » d’une vie humaine dépasse largement le coût d’un dispositif médical innovant : c’est un enjeu de société, de choix collectifs et de priorités publiques.

7 réponses

  • 10 juillet 2025 16:28

    Alors Franchement 200k c est pas chère 😅


  • 10 juillet 2025 16:28

    Pourquoi cette seule notion de " valeur tutélaire" n'est pas - ou si peu - connue ?
    Serait-ce un trop haut lieu de notre conscience collective ? Un totem politique inavouable ? Une définition trop précise de la troisième définition de la République Française, à savoir la " Fraternité" ?
    Avec donc Carmat, une...très bonne nouvelle ?


  • 10 juillet 2025 16:38

    Je me pose la question : est-que quelqu'un (de chez Carmat ou ailleurs) a un jour chiffré le cout d'un patient sous transplantation cardiaque "classique", notamment le cout des traitements anti-rejets, du prélèvement et de la conservation du coeur d'un donneur ? Et aussi le cout du maintien en vie d'un patient en attente d'un donneur compatible ? Cela permettrait de relativiser le cout d'un Aeson.


  • 10 juillet 2025 17:12

    Merci Xavmax !😘​ 😊😘😘😘


  • 10 juillet 2025 17:56

    Jusqu’à présent la principale difficulté à laquelle a été confrontée CARMAT n’est pas tant le coût de son dispositif, mais son incapacité à faire la preuve auprès des milieux médicaux concernés de sa fiabilité, ne serait-ce que sur du moyen terme… raison principale de la difficulté à ce que ce dispositif soit utilisé régulièrement…
    Et, c’est cette absence de ventes qui entraîne ses difficultés de trésorerie et décourage les éventuels investisseurs avec les conséquences que l’on connaît.


  • 10 juillet 2025 21:37

    philb75
    La récente Loi sur la fin de vie en dit long sur l'ambiguïté du monde politique qui en vient désormais à jouer sur deux tableaux contraires.
    Sauver...des gens, certes un peu, mais pour les dernières années de vie, sauvez la face d'une gestion calamiteuse de l'assurance maladie, d'une part; et des caisses de retraites des fonctionnaires qui auront été laissées en déshérence, quand, pire, elles n'auront jamais été provisoonnnées...!


  • 10 juillet 2025 23:05

    Comme cela a été dit sur une autre file, la transplantation cardiaque, et d'un Aeson en particulier est une solution pour des personnes de tout age, même des jeunes avec une malformation cardiaque. Ce n'est pas un soin palliatif (avec tout le respect que j'ai pour les personnes en soins palliatifs). En ce sens, un Aeson peut prolonger la vie et avec une qualité de vie rrès satisfaisante, grace à l'adaptabilité du coeur aux efforts. Le témoignage de transplantés qui peuvent refaire une activité physique, démontre que le coeur artificiel n'est pas juste un moyen de maintenir quelqu'un dans une survie sur-médicalisée, mais de donner une réelle qualité de vie.


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