Le robot, comme le furet de notre enfance : alors par où passera-t-il ? Par ici, ou par là…
En effet, quand on a vu l’intervention telle que dénichée par Bingo, on ne peut que se poser la question. Souvenons-nous… !
Nous avions eu l’impression d’un seul abord chirurgical, bien de face, en large surplomb, en une seule fois. Oui, une sternotomie verticale totale liée à l’usage d’un bel outil. De mon temps, un écarteur de Finocchietto ! En vue plongeante, alors bien exposée, la face antérieure d’un cœur franchement dilaté ; donc étalée.
Les mains vont et viennent ; certes précises, souples ; mais à l’aise avec leurs instruments de clampage, de canulation, d’aspiration, de coupe, de suture fine…
Mais le robot, lui, que croyez-vous ? En aura-t-il l’habileté ? Celle d’une vie de chirurgien depuis longtemps à l’ouvrage ; de précision et… d’artiste ; de grande intelligence et de maîtrise de soi…Ou, hélas, désormais condamnation à une IA… exclusive et perpétuelle ?
J’ai le sentiment - mais que celui ou celle dans la royale confidence me le dise - que le « robot de Riyad « est passé par plusieurs orifices. Alors, cher… furet, par lesquels ?
C’est Abbott, avec son Heartmate 3, qui va ici nous guider, lui qui s’est, déjà et à grand prix, interrogé sur la bonne technique : soit d’une sternotomie verticale totale (comme avec l’image en surplomb de Bingo) ; soit d’une thoracotomie bilatérale, soit d’une sternotomie supérieure partielle avec thoracotomie gauche. Le suffixe « -tomie » veut dire section, coupure, brèche…
L’arrière-pensée de cette étude comparative d’Abbott était de dire si, pour l’implantation d’un Heartmate 3, les abords multiples entrainaient moins de saignements post-opératoires, moins de transfusions, moins d’insuffisance cardiaque droite, moins de jours en réa post opératoire. Plutôt que la sternotomie verticale totale, dont on avait précédemment pris l’habitude, pour une meilleure vision d’ensemble du cœur… Avec le bon vieux Finocchietto !
Tout a été pris en compte : comme la survie sans accident vasculaire cérébral invalidant, sans une réintervention. 23 centres américains contributifs, 102 patients opérés, entre décembre 2020 et juillet 2022. Fin du suivi en décembre 2022. Aucuns critères de non-infériorité ont été remplis entre les deux groupes ; sauf une durée de séjour significativement plus longue - 20 jours contre 17 jours - en cas de thoracotomie (s). Ailleurs, aucune différence sur les qualités de vie, produits sanguins, évènements indésirables, états fonctionnels. Bref, article sous presse le 14 février 2024 : c’est statistiquement pareil entre les deux techniques… !
Sauf, peut-être avec Aeson, le…devoir de prendre en considération la fermeture en deux temps de la sternotomie verticale totale, permettant, en cas de problème, notamment hémorragique, d’une reprise chirurgicale précoce, de rattrapage, plus rapide, plus simple. Ce qui serait donc plus aléatoire, en cas de thoracotomies et/ ou de sternotomie partielle.
Comme à Riyad, le saurons-nous, le robot alors de choisir de multiplier ses angles d’attaque ; plutôt que de fendre, en une seule fois, l’armure sur toute hauteur ? Faut voir…
Mais déjà le furet s’affole quand il constate qu’une pompe Heartmate 3 à implanter, de 50 mm diamètre de largeur et de 56 mm de hauteur, pèse 200 g, un greffon humain à transplanter entre 200 à 300 grammes ; et un Aeson entier… 900 grammes !!
Bingo 007, Pirae et Arto54bis seraient donc bien inspirés de se rendre en ambassade à Riyad pour présenter Aeson à leurs royales majestés médico-chirurgicales ; et étancher au plus vite notre soif d’en savoir davantage. Un jour ou non, un couple inséparable : Aeson et son robot ?
Les financiers les plus impatients du Forum - peut-être - alors suivraient à Riyad ? En furets qui, cette fois, prendraient durablement l’avantage…
Et le marché - qui sait ? - de reconsidérer alors avec Aeson, de fond en comble, sa triste pyramide de Maslow…