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VIVATECH-La France affiche ses ambitions dans la bataille des start-up
information fournie par Reuters15/06/2017 à 09:07

    par Gwénaëlle Barzic et Mathieu Rosemain 
    PARIS, 15 juin (Reuters) - Dans la bataille des capitales 
européennes pour attirer les start-up, la France pose ses 
jalons, portée par un bond des investissements en capital-risque 
et l'intérêt croissant des investisseurs internationaux qui 
parient sur un nouvel exécutif pro-entrepreneurs.  
    Paris, où le plus grand incubateur mondial de start-up 
ouvrira ses portes à la fin du mois, a détrôné Londres en nombre 
de levées de fonds en 2016, une première.  
    A la tête de la banque publique d'investissement BPIfrance, 
bras armé de l'Etat pour financer l'innovation, Nicolas Dufourcq 
réduit désormais ses rendez-vous avec les Français pour répondre 
aux sollicitations de plus en plus nombreuses d'acteurs 
étrangers. 
    Créée en 2012, la BPI s'est imposée comme le premier fonds 
de capital risque français avec un total de 1,3 milliard d'euros 
d'aides et de financements à l'innovation l'an dernier et 191 
millions d'investissements directs en capital innovation (+13%). 
    La banque s'apprête à doter son fonds "large venture" de 400 
millions supplémentaires pour le porter à un milliard afin de 
répondre à la forte demande de start-up confirmées avec des 
tickets à plus de 10 millions, signe de la montée en puissance 
de l'écosystème, a expliqué à Reuters Nicolas Dufourcq. 
    "En 2012, personne ne connaissait Criteo  CRTO.O , la French 
tech n'existait pas. Il y avait des fonds de capital risque mais 
qui étaient petits, il n'y avait quasiment pas d'incubateur", 
rappelle le dirigeant selon lequel "le vent a tourné" depuis un 
an.  
     
    PATRON DE LA FRENCH TECH 
    S'il réfute un effet Brexit après le vote des Britanniques 
pour sortir de l'Union européenne, il estime que le résultat des 
élections en France pourrait contribuer à faire venir des 
investisseurs internationaux, un temps dubitatifs face à la 
possibilité d'un Front national au pouvoir. 
    "On a maintenant un environnement pro-business qui est 
avéré. C'est presque de facto le patron de la French Tech qui a 
été élu président de la République", souligne Nicolas Dufourcq. 
    Lors de son passage à Bercy de 2014 à 2016, Emmanuel Macron 
a été l'un des promoteurs de cette initiative gouvernementale 
destinée à fédérer et à donner de la visibilité à l'écosystème. 
    La French Tech a aussi contribué à faire connaître les 
pépites françaises à l'étranger, qui figurent désormais parmi 
les plus gros bataillons aux grands rendez-vous internationaux 
comme le CES de Las Vegas. 
    Si la BPI a amorcé la pompe, les grandes entreprises ont - 
dans une certaine mesure - suivi le mouvement en créant des 
fonds et des incubateurs, imitées par des institutionnels comme 
la MAIF, qui a investi dans les taxis flottants de SeaBubble. 
    Aux côtés des fonds français très actifs comme Kima Ventures 
(Le fonds de Xavier Niel), Partech, Alven, iDInvest ou Isai, de 
nouveaux véhicules ont vu le jour comme Daphni ou Korelya 
Capital, fondé par Fleur Pellerin pour faire le trait d'union 
entre la France et la Corée du Sud. 
    L'ancienne ministre déléguée au numérique, considérée comme 
la "marraine" de la French Tech, reçoit elle aussi de plus en 
plus de marques d'intérêt d'acteurs asiatiques pour la France.  
    "Avec l'élection de Trump et les incertitudes de politique 
économique, l'Europe redevient un terrain d'exploration assez 
attractif", explique Fleur Pellerin, qui déplore cependant 
l'absence de champions capables de rivaliser avec les géants 
américains ou chinois. 
    En dépit de ses atouts reconnus comme le niveau 
comparativement moins élevé des loyers et la qualité de ses 
chercheurs et de ses ingénieurs, l'Hexagone reste handicapé par 
des faiblesses, soulignent les acteurs du secteur. 
         
    MACRON FERA UN DISCOURS À VIVATECH 
    Certains pointent la question de la liquidité pour des fonds 
désireux de se désengager après plusieurs années. 
    Les entrepreneurs qui ont réussi sont pour l'instant peu 
nombreux à réinvestir dans des jeunes pousses à la différence 
des Etats-Unis où les géants de la tech investissent à coup de 
centaines de millions de dollars. 
    Ce manque est comblé pour partie par la BPI dont le rôle de 
premier plan fait cependant tiquer certains fonds qui se 
retrouvent parfois en concurrence avec l'acteur public. 
    "En quoi Doctolib a-t-il besoin de la BPI? N'importe quel 
acteur privé aurait pu investir. Et s'ils investissent dans des 
boites calamiteuses, on pourrait dire 'vous gâchez de l'argent 
public'", s'interroge Martin Mignot, associé à Index Ventures.  
    L'autre option d'une introduction en Bourse est par ailleurs 
jugée hasardeuse faute d'un Nasdaq européen. 
    "C'est très difficile parce qu'il faudrait essayer de faire 
des alliances avec d'autres pays pour essayer d'avoir un vrai 
marché européen des valeurs technologiques. Cela nécessiterait 
aussi d'avoir des analystes formés pour évaluer la valeur des 
entreprises technologiques", explique Fleur Pellerin. 
    Si trouver les financements est désormais beaucoup plus 
aisé, les pépites françaises ont parfois des difficultés à 
passer l'age adulte à l'image du dépôt de bilan de Viadeo.  
    "L'argent ne fait pas tout. Il faut faire revenir ceux qui 
ont réussi", explique Jean-David Chamboredon, co-président de 
France Digitale, qui réunit entrepreneurs et investisseurs. 
    Des champions de la Tech ont ainsi lancé la campagne 
"reviensLeon" pour faire revenir des compatriotes expatriés.     
    Plusieurs acteurs pointent par ailleurs la nécessité d'une 
simplification du cadre fiscal, un sujet sur lequel sera attendu 
Emmanuel Macron qui a notamment promis de concentrer l'impôt sur 
la fortune sur l'immobilier, ce qui exclurait les participations 
dans les start-up, ou de ramener à 30% la taxation sur les 
revenus du capital. 
    Le président, qui a également annoncé un fonds de dix 
milliards dédié à l'innovation et l'industrie, doit s'exprimer 
ce jeudi lors du salon de l'innovation Viva Technology organisé 
par Publicis  PUBP.PA  et Les Echos à Paris.  
 
 (Edité par Jean-Michel Bélot) 
 

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